News - 18.07.2015

Débordement des ordures : Quand le Gouverneur de Sfax se défausse sur le chef de propreté de la ville

Pris soudainement de ferveur, quelques jours avant le mouvement devant vraisemblablement l’emporter, le Gouverneur de Sfax s’indigne de l’amoncellement des ordures qui submergent chaque coin de la ville. La solution trouvée : limoger, juste la veille de l’Aïd, le directeur de la Propreté à la municipalité. En tirant sur des lampistes, il croit pouvoir faire enlever d’une baguette magique des centaines de tonnes d’immondices.

Le Gouverneur s’est-il demandé quel soutien a-t-il apporté aux services municipaux de Sfax et des autres communes de la région, en bennes, matériels, équipements, outillages, carburants et effectifs additionnels ? Quelle stratégie a-t-il aidé à mettre en place ? Quels objectifs quantitatifs et délais précis a-t-il fixé ? L’autorité de l’Etat incarnée dans les régions, par le Gouverneur, n’est pas d’apposer son autographe sur un télégramme de limogeage ? Cela aurait été trop facile à faire. Cet acte aussi gratuit qu’inefficace ne résout en rien le problème des ordures à Sfax, mais aussi des épaves qui jonchent les rues, les terrains vagues en dépotoirs, les débris de chantiers et autres ruines d’industries éteintes.

Les Sfaxiens savent dans quelles conditions ce gouverneur a été nommé sous la Troïka finissante et selon quels critères. En rupture de ban avec les autochtones et encore plus la société civile, il multiplie les gesticulations stériles, pour se dédouaner, espérant redorer, sans la moindre chance d’y parvenir, un bilan tristement terne.

Au lieu d’occulter son incompétence et de se défausser sur les autres, il gagne à demander à être relevé de ses fonctions. Le plus tôt possible, dans la dignité d’un commis de l’Etat. Dans le respect des nouvelles exigences de la IIème République.