Sfax : Tous responsables, tous coupables, à moins que...

Sfax qui cherchait à se réconcilier avec la mer, à renaître de ses cendres, à retrouver sa vocation de porte de la méditerranée et de capitale du Sud, s’enlise dans l’indifférence collective. Chacun s’en indigne un coup, se mobilise un instant, puis se laisse aller dans la résignation. Sans vision d’avenir consensuelle, sans projet concret mobilisateur, et sans leadership collectif, Sfax perd le cap. Au risque d’y perdre l’âme, n’était-ce ce grand sursaut que nombre de ses dignes fils s’exercent à traduire en décisions que le gouvernement doit prendre d’urgence. Fermer la SIAPE qui occupe plus de 5 500 ha, à 4 km du centre-ville, transférer la Granuphos, aménager la plage, réaliser terminal centenaires une extension du port de commerce, au sud de la ville pour ne pas plomber la plage, et intaller un réseau ferroviaire rapide (RFR) en métro sur site propre, du moins sur les trançons des chemins de fer au sud et au nord de Sfxa, sont en non-négociables. 

Sous l’ancien régime, la décision de fermer la SIAPE avait été prise et annoncée avec date butoir fin 2010. Ce n’est pas la révolution porteuse d’espoir et défenderesse d’environnement sain qui va la compromettre. Opprimant toute une ville au lieu de l’en affranchir, le maintien de cette unité est plus qu’une erreur, une faute.

Persister en plus à garder la Granuphos dans son site actuel et s’entêter à n’aménager qu’un nouveau quai au nord du port commercial, sera un acte de désinvolture, d’affront et de défi que le gouvernement Habib Essid ne saurait opposer aux Sfaxiens. 

Reprendre son destin en main, concevoir ensemble une grande vision digne de Sfax et du XXIème siècle et agir harmonieusement pour la réaliser un devoir qu’il faut porter en sacerdoce. De tous les désastres subis, les Sfaxiens doivent reconnaître qu’ils sont responsables, et à l’égard des nouvelles générations, coupables. Ils ne peuvent s’en absoudre que par leur engagement de sauvetage rapide et profond et de réaménagement d’ensemble des espaces urbains. 

T.H

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