News - 14.11.2012

Qui va cueillir nos olives ?

Ultime ressource agricole tant attendue, la récolte des olives risque d’être compromise, faute d'ouvriers pour la cueillir. La saison s’annonce très bonne avec près de 270 000 tonnes d'huile d'olive dont une grande partie risque en effet de nous filer entre les doigts. Pénurie générale de la main d’œuvre qui se détourne du travail dans les champs et manque flagrant particulier de spécialistes de la cueillette qui préservent l’olivier et ne le maltraitent pas en se contentant de battre atrocement ses branches.

Pressé par les profondes inquiétudes des agriculteurs, le gouvernement essaye de mobiliser les chômeurs. Le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Abdelwahab Maatar va jusqu’à organiser ce dimanche 18 novembre à Sfax, une journée d’action volontaire, dans les oliveraies de la région, afin de sensibiliser l’opinion publique quant à l’acuité du problème. Il sait très bien que cette initiative a beaucoup plus une valeur symbolique qu’opérationnelle, tant un dispositif approprié n’est pas déployé. Dans certains pays, en cas de récolte abondante, une mobilisation générale est décrétée auprès des jeunes, notamment les étudiants, voire même des recrues de l’Armée ce qui aura le double avantage de préserver la récolte et de faire vivre ces jeunes la réalité des agriculteurs, le tout dans une ambiance festive exceptionnelle. Mais, est-ce réalisable aujourd’hui ?

Toute une dynamique

Ceux qui sont originaires de zones oléicoles gardent sans doute en tête le souvenir de ce grand festival que représente la cueillette des olives. Des familles entières s’y consacraient, partageant le travail, le jour, et les modestes réjouissances le soir, avec chants, contes et poésie. Ils savaient pertinemment aussi ce que cette culture et son rendement représentaient pour la population locale qu’ils soient agriculteurs, propriétaires ou travailleurs, oléifacteurs et toute la chaîne. Dès le début de l’automne, toute une économie se mettait en branle avec ceux qui fabriquent les échelles, préparent les cornes de bélier et les tentes, cousent les bâches, nettoient les huileries et autres.

L’odeur de l’argent à venir était dans l’air, surtout quand la récolte s’annonçait bonne ce qui n’était pas systématique tous les ans. Le petit agriculteur doit peiner longtemps pour pouvoir enfin accéder à son retour sur investissement, souvent dérisoire au vu de l’effort consenti et des sommes dépensées. Quelle sera sa déception lorsque sa récolte ne sera pas cueillie à temps dans sa totalité ? La notion du temps est importante car l’olive est un produit sensible qui doit être cueilli soigneusement à maturité. Transporté vers l’huilerie, il ne doit pas être stocké longtemps à l’air libre et exposé aux pluies ce qui affectera considérablement son rendement et sa qualité (acidité).

Quatrième pays au monde en nombre d’oliviers (65 millions de pieds répartis sur plus de 1 680 000 ha) et deuxième en terme de surface cultivée, la Tunisie est l’un des berceaux historiques de cet arbre ancestral. Grâce à l’olivier, elle réalise 15% de la valeur totale de sa production agricole, 50% de ses exportations agricoles et 5.5% de ses exportations globales. Le secteur emploie directement et indirectement plus de 1 million de personnes (34 millions de jours de travail), soit 20% des emplois agricoles.

C’est dire combien il est important et urgent de se mobiliser aujourd’hui pour sauver la récolte oléicole. Une journée de sensibilisation à la cueillette, c’est bien, tout un dispositif, bien articulé, et capable d’atteindre les objectifs, c’est impératif.
 

Tags : sfax   Tunisie  
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
6 Commentaires
Les Commentaires
ridha - 14-11-2012 13:00

encourager la volontariat, je suis pret, voici mes coordonnes: rlahmar@yahoo.com

T. - 14-11-2012 16:23

--Reclamons nous avoir un million de sans employs?.Bonne chance!

HAFSA khaled - 15-11-2012 10:21

je propose qu'on avance les congès scolaires et uni versitaires en concert avec les syndicats et les enseignants et de mobiliser l'armée de réserve dans la mesure du possible

AISSA - 15-11-2012 10:44

med el jemmousi a dit un jour;ri7et lebled maltafha;me techbe3 minhe youm ws7i7 me ye3refhe ken illi 3ech ma7roum.Il ya 32 ans que jai quittè mon beau pay la tunisie mais je ne savais pas quil ètè beau;au fil du temps ont comprent la valeur de son pay et ont l aime toujour plus malgrè les annees sombre ;les dix dernieres de bourguiba et les 15 dernierre de ben ali;ou la corruption et l injustice ont reigner le peuple tunisien et devenu a majoritè malhonnete et profiteur ;il yavais pas une seule institution du pay inocente;mais ca serait trops long a racontè ce qui compte maintenant cest de prendre soin de notre tunisie il ya tellement a faire; etre vigilant parceque notre naivitè nous a fais vivre 50 ans de cochemard et la tunisie et bourrè de dictateurs en ibernation et tous connaissent le mode d emploi ils nous caresse quelque visites surprise par si par la et surtout les cercles infinie d espions du peuple et nous voila partie pour un demi siecle de dictature;concernant lislam cest un sujet qui mèrite a bien reflechir a se quont veut vraiment;la destruction de nos valeurs reelle ;la drogue pour nos futurs gènèrations;la dissoulition de la famille ;ce que loccident veut de nous cest de vivre selon leur manieres;,ariè des homes entre eux et des femmes aussi;si les tunisiens savent ce que loccident et devenu avec leur manieres de vivre il ya vraiment pas de quoi etre jaloux;

Khaled Fezzani - 16-11-2012 18:44

Il faut payer honnêtement les gens et il y aura des travailleurs. Comment voulez vous que les gens aillent dans le fin fond de la compagne, sans hébergement (dormir dehors pendant cette période ???), sans sanitaire et pour un salaire de misère. Le salaire agricole est une honte en Tunisie...

Jean-Francois Morf - 18-11-2012 08:07

Créer des droits de douane massifs sur les huiles d'olives importées, car acheter ailleurs ce qu'on produit soi-même est stupide: c'est de l'argent emprunté qui quitte définitivement le pays, et qui ne reviendra jamais au pays! Ensuite, les autochtones pourront payer décemment leurs ouvriers, l'huile d'olive ayant retrouvé sa juste valeur. Une huile tellement bonne qu'on peut la manger sur une tranche de pain, avec juste un peu de sel...

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.