Opinions - 05.08.2012
Pour un sursaut citoyen !
Dans un précédent article publié le 16 mars 2011 http://www.leaders.com.tn/article/une-lecture-des-defis-pressants-de-la-tunisie?id=4495 , concernant ma lecture des défis pressants de la Tunisie, j’avais exprimé un certain nombre de « peurs », de « craintes » pour l’avenir de mon pays telles que je les ressentais en tant que simple citoyen et telles que je les lisais sur les visages de nombre de mes concitoyens.
Aujourd’hui, presque 17 mois après, très peu de mes craintes et de mes peurs se sont dissipées, pie encore, de nouvelles sont apparues et ne font qu’approfondir mon sentiment de gravité de la situation et de la nécessite d’un sursaut collectif et citoyen pour le bien de notre chère Tunisie.
Sur le plan politique, malgré une réalisation de taille qui a consisté en l’élection de la constituante et la mise en place d’un gouvernement fort de la légitimité des urnes, le pays continue à vivre dans une cacophonie politique marquée par la présence d’un parti politique fort et structuré, et à ses côtés une multitude de structurations et de restructurations de partis, de coalitions, qui n’ont malheureusement pas de projet viable pour la Tunisie sauf peut être celui de vouloir contrecarrer l’hégémonie grandissante du parti le plus fort.
A ce jour, aucune feuille de route politique claire n’a été arrêtée pour la fin de cette deuxième phase transitoire, aucune avancée significative sur le contenu de la nouvelle constitution, l’essentiel des revendications de la révolution toujours non traitées, et surtout pas de débat national sur les vraies questions concernant l’avenir de la Tunisie. Un pays à trois têtes, dont les divergences de forme et de fond ne font que s’accentuer ; une ANC pour le moins décevante où les élus du peuple, hormis quelques personnalités, oublient souvent le sens du serment qu’ils ont fait et se font dépassés par les évènements, et de ce fait, deviennent incapables à assumer leurs responsabilités historique collective et individuelle ; des partis qui s’adonnent au jeu politico-politicien en vue des prochaines perspectives électorales avec toujours une absence marquée de leadership et de charisme; c’est la situation politique qu’on craignait le plus, qui malheureusement se donne à nous aujourd’hui.
Sur le plan social, la situation n’est pas meilleure. Le nombre de chômeurs a atteint des proportions insoutenables.
La précarité a pris encore plus d’ampleur, avec notamment une augmentation galopante du coût de la vie accentuée par une conjoncture internationale des plus défavorables, mais surtout par une incapacité à réguler et à réorganiser les réseaux de distribution et des dispositions de court terme cédant souvent à la pression de la rue.
Le tunisien d’avant le 14 janvier 2011, vivait certainement mieux que maintenant et les tunisiens étaient plus unis qu’ils ne le sont maintenant du fait des pratiques partisanes qui s’adonnent à un jeu des plus dévastateurs qui consiste à cultiver le corporatisme, le communautarisme et à monter les uns contre les autres selon un agenda qui n’est certainement pas celui de l’intérêt suprême de la nation.
Sur le plan économique, le tableau est tout aussi alarmant. La conjoncture économique internationale aidant, les perspectives de croissance sont à priori meilleures que 2011, mais elles ne sont pas à la hauteur des attentes. Les équilibres macro économiques sont bouleversés et les risques d’une aggravation rapide de la situation sont, de l’avis des experts, plus présents que jamais.
Devant cette situation qui m’interpelle personnellement, tout comme beaucoup d’autres de mes concitoyens mus par la seule volonté de voir notre Tunisie plus radieuse que jamais où il fait bon vivre pour tous ses enfants sans exclusion, il est de notre devoir de dire au gouvernement actuel qu’il a l’obligation morale et politique de revoir sa copie et surtout de placer l’intérêt national au dessus de toute considération partisane. Il n’y a plus de place à une transition dans la transition, mais plus que jamais à l’action dans un esprit consensuel, responsable et digne. Il est aussi de notre devoir de demander à toutes les autres forces du pays, à se rassembler pour constituer une force de propositions à la hauteur des défis qui nous guettent. Que Dieu protège notre Tunisie.
M.M
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1 Commentaire
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Les Commentaires
N FARZA - 06-08-2012 00:14
non Maladh, c'est les citoyens qui doivent protéger le pays et forcer son devenir vers plus de liberté, d'ouverture et de modernité !
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