News - 18.07.2012

La mésaventure des magistrats face à la maladresse de Mustapha Ben Jaafar

Simple maladresse rapidement rattrapée mais qui aurait pu prendre d'autres dimensions. En invitant les représentants de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) à quitter la salle de l’Assemblée nationale constituante après les y avoir courtoisement reçus, le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar ne savait pas qu’il allait déclencher un véritable incident. Conduits par la vice-présidente, Raoudha Karafi, ils devaient assister aux débats sur le projet de la nouvelle instance de la Magistrature et avaient été installés au premier rang des bancs faisant face à ceux du gouvernement.

Vers 18H35, Mustapha Ben Jaafar ouvrait les débats sur la demande de limogeage du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli. Voyant que 66 élus avaient demandé à prendre la parole à ce sujet ce qui nécessiterait pas moins de 5 heures, il a courtoisement avisé les magistrats du report de l’examen du projet de loi les concernant à une autre séance plénière. Tout cela se passe normalement, mais ça a rapidement coincé lorsqu’il leur demanda de quitter la salle. Grande confusion. Les magistrats n’en croient pas leurs oreilles et restent à leurs sièges, refusant ce qu’ils ont considéré comme une humiliation. Des émissaires leurs ont envoyés, en vain. Ben Jaafar, très gêné, suspendra la séance. Les émissaires reprennent leurs intermédiations ce qui durera plus de 30 minutes.

Pour sauver la face des uns et des autres, une solution de compromis a, finalement été trouvée. Ben Jaafar recevra dans son bureau attenant la salle des séances plénières, les représentants de l’AMT pour dissiper le malentendu et leur présenter ses regrets, puis les invitera à reprendre place dans la salle pour le refaire publiquement. Et c’est ce qui a permis de clore l’incident. Les magistrats se sont alors retirés dignement.

Tout cela pour illustrer dans quel état de nerfs à fleur de peau peut se retrouver le président de l’ANC, subissant de fortes pressions, de part et d’autres. Toute la séance du mardi après-midi qui ne s’était terminée que peu avant minuit en a offert de multiples exemples.
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Afif Hachicha - 20-07-2012 09:23

Outre qu'il s'est fait discrédité, il s'est fait haïr!

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