Pourquoi Hmida Ennaifer a démissionné du Haut Comité Ben Achour
L’acte est significatif : dans une déclaration qui retient l’attention des analystes, le penseur islamiste Hmida Ennaifer a annoncé sa démission, au lendemain de l’adoption du projet de décret-loi relatif à la Constituante, du Conseil de la Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique présidée par le Pr Yadh Ben Achour. Assidu lors des travaux et attentif aux débats, Hmida Ennaifar qui jouit de notoriété et de respect parmi les penseurs arabes contemporains ( fondateur de la revue 15/21, considéré comme l’un des chefs de file d’une pensée moderne et du dialogue islamo-chrétien), a fini par jeter l’éponge, invitant « ses collègues membres du conseil à réviser leur position à l’égard de cette instance afin qu’ils ne soient pas de simples figurants, cautionnant l’inacceptable. Il appelle le gouvernement provisoire à lancer une consultation populaire et engager une concertation avec un comité de sages afin de convenir des choix appropriés à l’avenir du pays, à même de le prémunir de retomber sous la coulpe de la dictature de parties refusant le pluralisme, hostiles à la différence et insouciante de ce qu’elles entreprennent et des impératifs d’une saine transition démocratique.»
Dans sa déclaration de démission, Hmida Ennaifar a dénoncé «l’hégémonie d’un climat politique polarisateur et orienté », « des calculs politiciens qui continuent à obéir à des conditione de l’avant-révolution et de la mentalité de mise sous tutelle», «l'apparition de tendances minoritaires redoutant les impératifs de l’engagement démocratique » et la marginalisation des problématiques de la justice, de la sécurité, de l’information et des questions religieuses, pour favoriser la surenchère, et les règlements de comptes.
Co-fondateur, dès les années 70, avec Rached Ghannouchi et Abdelfettah Mourou du Mouvement de la Tendance Islamique (Ennahdha) avant d’en prendre ses distance, et considéré comme le représentant de l’aile intellectuelle et modéré, il avait observé, après le 14 janvier, une position réservée quant aux différentes tractations politiques, s’abstenant de répondre aux multiples sollicitations et ce n’est que sur forte insistance qu’il a accepté de se joindre au Conseil de la Haute commission, lors de son élargissement, fin mars dernier.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Bonjour, Ca serait vraiment utile et benefique pour tous de faire une suite Positive a cette demission de la part de Mr Hmida lui meme ainsi Que les personnes qui ont du respect pour eux meme au saint Du dit conseil.
Dommage que vous quittiez cette instance Si Hmida. D'ailleurs, est ce la bonne solution? Car feriez vous, si demain, le 24 juillet, un grand nombre voterait pour un parti ou une personnalité que vous n'aimiez pas ou dont les idées ne soient pas les votre? faut-il, dans ce cas, quitter le pays?
Très bonne décision Mr Hmida, nous contomps sur vous pour défendre le PEUPLE Tunisien contre les opportunistes de ce système qui s'éfforce à s'identifier à la révolution (pour ne pas dire autre chose.)..........
A monsieur Hmida, par les temps qui courent, j'admire votre sens de la responsabilité et votre loyauté pour vos idées , car vous avez démissionné d'une instance que beaucoup de partis ont dénigré au début car ils n'en faisaient pas parti. Mais monsieur, le Tunisien moyen que je suis , aurait voulu que les causes de votre démission soient plus claires. Vous avez assumé votre responsabilité en démissionnant mais cette démission ne doit pas être vaine, elle doit éclairer les Tunisiens sur ses raisons réelles et les problèmes sur lesquels vous vouliez attirer l'attention.
Moi je nage toujours, je n'ai pas d'idée à qui donner ma voix et celles de mes proches le 24 juillet. Peut-être que qqu'1 comme lui (Hmida Ennaifer), Abdelfattah Mourou ou Moncef Marzouki.. Ceux-ci, je les ai entendus discuter, ils causent facile sans diktat ni démagogie, ils m'inspirent confiance...
Je soutiens Monsieur Ahmida Ennaifer à propos du projet de loi proposée par la nouvelle dictature des experts de la justice. Qui ne représente pas à mon avis le peuple Tunisien. Je propose de lancer une consultation populaire et engager une concertation avec un comité de sages afin de convenir des choix appropriés pour le pays. J'éspère qu'ils n'ont pas peur du verdict du peuple.
Apres le 14 janvier on parle que des penseurs islamistes, sheiks islamistes ,polygamie , nikab . Notre revolution est pour la liberté. OU VA LA TUNISIE?
Bravo
Comme dans tout domaine, la parole est aisée mais l'art est difficile. La démission n'est jamais la décision la plus courageuse si elle n'est pas suivie d'action. C'est sur le terrain de l'action que se révèle les grandes personnes.