News - 16.03.2011

Où sont les investisseurs français?

Quand la France commencera-t-elle à investir en Tunisie ? Le signal tarde à venir comme si la France gardait sa frilosité et n’arrivait pas à saisir toute la mesure des changements rapides qui s’accélèrent en Tunisie depuis le 14 janvier. Les Tunisiens s’attendaient à ce que les Français soient les premiers à venir investir en Tunisie, marquant ainsi leur confiance dans la révolution et leur engagement solidaire pour une reprise économique rapide. Mais, quel désenchantement. Pour toute réponse, ils n’ont eu droit, en dehors des visites officielles et des déclarations de bonnes intentions gouvernementales, qu’à une visite exploratoire, il y a quelques jours, d’une mission du Medef. Selon ses membres, l’organisation patronale française attend plus de stabilisation, pour programmer en … mai prochain, la visite de Mme Laurence Parisot, à la tête, promet-on, d’une centaine d’entreprises.

Certes, Pierre Lellouche, Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur (auprès de Christine Lagarde) est attendu ce vendredi à Tunis et serait accompagné d’une bonne quinzaine de dirigeants d’entreprises. Mais, les Tunisiens se demandent s’il vient acheter ou vendre ? Quelle initiative prendra la France pour acquérir des produits tunisiens en sur stock, agricoles (huile, vins, etc.) et manufacturiers. Quelles incitations spéciations consentira-t-elle aux entreprises qui souhaitent s’installer en Tunisie?

Pourtant, dans un Etat d’arbitraire, de non-droit et d’injustice, des entreprises françaises courageuses ont eu le mérite, de croire en la Tunisie, d’y nouer des partenariats, de prendre des participations financières  et d'implanter des usines. D’ailleurs, elles n’ont pas eu à le regretter tant leurs résultats sont probants et leurs perspectives d'avenir prometteuses.

De grandes perspectives s’ouvrent aujourd’hui : le jackpot est assuré

La Tunisie, bien qu’elle ait sacrifié nombre de martyrs, aura réalisé la démocratie au moindre coût et en un temps record. Imaginez qu’en deux mois seulement, toutes les amarres ont été définitivement coupées avec l’ancien régime, ses symboles éradiqués, pas moins d’une quarantaine de partis légalisés et que dans quelques mois seulement, une nouvelle assemblée constituante sera librement élue. Si le politique trouve son plein élan dans une nouvelle Tunisie, l’économique ne saurait rester en rade. Ce sont donc des investissements qu’il faut réaliser et au plus vite, de nouveaux emplois à créer, sans tarder, et toute la relance économique à accélérer.

En s’adressant à la France, c'est-à-dire aux entreprises françaises, les Tunisiens se tournent en fait vers leur partenaire économique naturel et avec lequel ils se sentent le plus en proximité. Leur surprise est compréhensible tant ils ne comprennent pas que la France qui avait raté la première vague, à la veille du 14 janvier, tarde aujourd’hui à se manifester au concret. N’arrive-t-elle pas à suivre tous ces changements qui, il est vrai, se succèdent à grande vitesse et qu’une sonde régulière est nécessaire pour l’appréhender en temps réel. Pourtant, l'ambassade, sa mission économique, l'AFD, la CTFCI et d'autres s'y dédient. Matignon et Bercy ne sont pas en reste. Seules les entreprises se font désirer. Comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup, mais on ne les voit pas venir. Mais, cela ne saurait en fait échapper à l’intelligence des dirigeants d’entreprises, qui savent pourtant faire les bons choix. Une seule certitude, les Tunisiens ne perdent pas espoir.

 

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14 Commentaires
Les Commentaires
sfez - 17-03-2011 00:05

A mon avis les investisseurs Européens et en particulier les Français et certains autres attendent de voir comment se terminera "le problème" Libyen. Et comme de toute façon ils n'interviendront pas contre "Kadhafi le grand malade" ni avec l'ONU ni G8 ni meme la ligue Arabe.Pour l'instant on ne verra personne.Ils ne" risquerons" pas un seul Euro.

Philou - 17-03-2011 00:38

Si vous saviez comme parfois nous regrettons de se dire Français. Et oui, nous avons un gouvernement en France qui sait admirablement bien dansé le tango. Deux pas en avant, un pas en arrière, un pas ou deux sur le côté... Une valse hésitation, une valse à mille temps. Un temps pour se rendre compte, un second pour prendre la mesure , puis un autre pour demander à la famille européenne si elle peut, un suivant pour se réunir, un autre à nouveau pour décider de ce dont on va parler, et ainsi de suite... Ce n'est pas dans un an que notre Tunisie a besoin de relancer l'économie; Il faut savoir monter dans le train sans tergiverser 107 ans pour savoir si les entrepreneurs Français ont des testicules ou n'en ont pas. En faisant le choix d'investir en TUNISIE, c'est se faire des t... en OR. (Vous constaterez que j'utilise un mot que vous aurez remplacé par un mot beaucoup plus couramment employé:=D) Vous dites que les TUNISIENS ne perdent pas espoir. Jusqu'à quand ? L'économie tunisienne est prête à accueillir des usines. La Tunisie est preneur. Ses habitants, du plus modeste qui demande à obtenir une expérience au plus érudit, restent disposés à participer à la construction, à la reconstruction d'un pays trop longtemps muselé. La France doit aussi s’engager dans l’achat de produit comme l’Huile d’olive, les vins qui valent de très loin certains vins surfaits Français et beaucoup trop chers, des tapis Kairouan, Merghoum, Kilim, les tissus qui pourraient être au premier plan de la haute couture Française, la poterie d’art etc etc … Et vous, Tunisiens, ne bradez pas vos séjours. Vous avez une infrastructure hôtelière dont le mérite est d’exister, qui, si elle emploie de vrais professionnels de service saura faire apprécier son hôtellerie. Alors Messieurs les créateurs, soyez les pionniers à investir et croire en la TUNISIE. ELLE LE VAUT BIEN !!!

Ali Ben Salem - 17-03-2011 01:45

Votre article fait un amalgame de tout, permettez moi de souligner un point dans tout le déroulé de vos gérémiades: dans le régime précédent...les entreprises courageuses sont venues. Vous voyez pour que les entreprises viennent il faut réunir un certain nombre d'élements favorables qui ne sont plus réunis aujourd'hui, la sécurité, les revendications sociales abusives, les gréves, je n'invente rien, c'est ce que les journeaux tunisiens écrivent au quotidien. Ce sont des entreprises quel que soit leurs nationalité, qui ont besoin de s'externaliser alors elles vont investir en dehors de leur pays pour continuer leurs activités de production en devenant compétitifs. tant que le désordre régnera sachez que d'autres concurrents sérieux à la Tunisie presentent les atouts attendus. Cela securise les chefs d'entreprise qui visitent notre pays. Pour la vente de nos produits, il faut que nos producteurs se battent pour vendre. La France fait des promesses, nous l'avons vu, mais sachez qu'elle n'a aucun pouvoir sur les sociétés qui vont sous traiter à l'extérieur ( Maroc, Algérie, Malte, etc..) dans notre voisinage. Je terminerai par dire que la France ou un autre pays n'est pas responsable des problèmes que l'on vit en cette période d'économie difficile. Nous devons offrir toutes les conditions et tout se développera, l'industrie et le tourisme. Aussi il ne faut pas oublier que nous avons un ambassadeur de France qui ne doit pas nous agrder dans son coeur! Nous non plus!

Pr. Amine GUARRAOUI - 17-03-2011 03:13

Cher Compatriote, la Tunisie n'est pas la Sibérie! Elle est le paradis sur terre et notre Grand Peuple, avec ses grands Leaders, saura trouver le bon chemin des plus honorables investisseurs, dans le Monde Arabe, en Europe, mais aussi au Japon, aux Etats Unis, en Chine etc. Le peuple français est un peuple ami et frère mais la politique française avec l'initiative économique passe par un moment très difficile! Le volontarisme et la bonne vision ne sont plus à l'heure, mais ceci ne saura tarder. Dans une semaine je propose en Tunisie "Un Forum Economique Mondiale pour la Reprise et le Soutien à la Révolution" et j’espère que mes amis et Professeurs, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, Philippe Maystadt de la Banque Européenne d'Investissement, Christian NOYER de la Banque Centrale Française, Jens Weidmann de la Banque Centrale Allemande, Robert Bruce Zoellick de la Banque Mondiale et bien sûr Dominique Strauss Khan du FMI, seront parmi nous. J’espère que votre Journal "Leaders" ce pilier de l'Information et le développement économique, me soutiendra auprès des autorités tunisiennes pour réussir ensemble Notre Tunisie, Libre, Prospère et Démocratique. Le Premier Ministre, n'a toujours pas donné son avis ni Monsieur Rafaa Ben Achour.

myriem.ayoub - 17-03-2011 07:48

Je pense qu'il ne faut rien attendre du gouvernement français car il fait beaucoup de promesses qu'il ne tient pas. ceci d'une part; d'autre part, il ne faut pas se voiler la face, le pays n'est pas encore stabilisé malgré tout ce que fait le nouveau gouvernement, et Dieu sait s'il s'est attelé à la tâche; malheureusement, certains se plaisent à détruire ce que le gouvernement essaye de construire: grèves, violences des intégristes sur des manifestants pacifiques, police dont on ne comprend pas très bien son comportement, braquages, etc. Trop de signes d'instabilité qui ne sont pas fait pour rassurer les investisseurs étrangers. Au final, essayons de ne compter que sur nous-mêmes et faire appel à toutes les bonnes volontés et les encourager.

Ounega - 17-03-2011 08:32

Je trouve l’article assez énergique et ambitieux, mais un peu dur avec les entreprises françaises qui sont de faite en nombre de 1200 les plus nombreuses parmi les entreprises étrangères à venir investir en Tunisie. Pour le reste, de partout dans le monde, le capitale est lâche il cherche la sécurité et la claire voyance. Autrement dit il ne supporte pas l’insécurité et le manque de visibilité future. Ceci est dans nos mains nous tunisiens et nous seuls. Je ne ferai aucun reproche aux entreprises étrangères quelque soit leurs origines. Elles restent pragmatiques –et elles ont bien raison- dans la gestion de leurs affaires. A nous de créer les conditions objectives pour qu’elles viennent en masse. Le dictat social qui s’est mis en place dans certaine entreprises, la lenteur de l’administration et la justice à reprendre son régime de croisière, les courants politique qui souhaitent revenir sur le choix de l’économie de marché… brouillent un peu le vue et font de fait que plusieurs projets sont aujourd’hui en suspend. En résumé notre destin est entre nos main, soyons pragmatique et organiser et on fera des miracles.

Ali Ben Salem - 17-03-2011 09:14

En complément d'un prècedent message, je veux souligner qui si l'on veut que les gens viennent investir dans notre pays, il suffit que nous puissions offrir toutes les conditions d'implantation possibles, mais en premier lieu il faut donner l'envie de venir en Tunisie, Mais lorsque quelqu'un lit la presse et en 1ere page, il faut avoir vraiement envie de venir! Lisez les articles de la presse d'aujourd'hui et à la une: Milieu carcéral (photo à l'appui), pour que Ben Ali ne gagne plus(croquis hideux à l'appui), (etc.). Cette presse se sent obligée de parler de ce qui ne fait que de repousser ''l'investisseur''. Il que toute la Tunisie fasse l'effort pour gagner.

Halim - 17-03-2011 09:45

Pourquoi s'attendre que les francais investissent en Tunisie alors que les riches de Tunisie ne le font pas??? Qui ose aujourd'hui investir en Tunisie dans ces conditions défavorables: insécurité, arrogance des ouvriers, greves insensées et surtout un régionalisme malheureux...

molia - 17-03-2011 10:07

Je viens de signer ce dimanche écoulé avec un groupe important de Sidi Bouzid un important projet agro-alimentaire qui fera de cette unité un produit leader mondial pour la tunisie sur tout le marche mondial Mais je suis parti tout seul sans aucun moyen français avec l’ignorance de tous les officiels Mais l’équipe de l’ambassade est performant Bien en arrivant a Tunis les services français de l’ambassade vous ouvre les portes ils sont tous surpris que des PME se trouvent sur ce créneaux et je confirme que le service accorde sur ce projet une très importante financière pour l’investisseur Mais combien d’entreprise viendront pour faire les piques assiettes et macarons ou se faire payer un voyage en Tunisie pour moi ce ne fut pas le cas 5 jours dans votre pays un jour a Tunis pour voir officiel français et administratif , deux jours de réunion avec mon investisseur à sidi Bouzid er 3 jour a Gafsa chez mon correspond et une journée de transport sur les routes de Tunisie avec une voiture de location classique , au cœur profond du pays devant les vrais gens et non dans les grands hôtels de Tunis ou sur les stations de vacances l’autre image de TUNISIE et des journées de 18 h sur 24 h je travaille pour l’avenir de ce peuple performant , instruit , courageux, et qui a prouvé à la face du monde qu’il avait un sens aigu de la responsabilité et de la démocratie

H.B.Z - 17-03-2011 14:17

Que soit pour les Français ou pour les autres investisseurs, il y aura beaucoup d'hésitations et de surprises en raison,précisément, de cette nouvelle liberté dont jouit les Tunisiens, entre autres, Grèves et salaires en hausse en fonction du niveau de compétence du personnel et de rentabilité de l'entreprise. Ne nous leurrons pas, ce qui importe pour les entreprises: ce sont le plus de gains possibles et un personnel au moindre coût. Ils s'en foutent du climat démocratique du pays. Et les exemples sont légion.

Nabil - 17-03-2011 15:53

Pourquoi voulez vous que les investisseurs étrangers se pressent quand leurs politiques sont reçus avec des DEGAGE au nom d'une volonté de recolonisation? Ont-ils vocation à venir faire du business ou du social, dans un environnemet moyennement sécurisé et où les revendications salariales sont exponentielles? L'atentisme est assez légitime, y compris chez les investisseurs locaux !!!

N.SAID - 17-03-2011 16:24

Tant que l'UGTT n'arrête pas son ingérence dans tout ce qui se passe en Tunisie il n'y aura pas de paix sociale donc pas d'investissement. L'investisseur a besoin de stabilité sociale et l'UGTT ne fait rien pour assurer la paix sociale

molia - 17-03-2011 20:16

je lis toutes vos remarques faites par vous tunisiens oui il faut faire confiance a Vous mais aussi avoir devant vous une très forte volonté et un fort courage une seule chose pour moi pour faire aboutir ce projet définitivement je lance un appel urgent à monsieur le ministre de l’agriculture pour consolide cette signature avec mon partenaire important distributeur de GLP de gaz de sidi Bouzid une volonté et une confiance de nos compétences de nos prestations par notre intermédiaire je remercie mon avocat tunisien JB et mon architecte tunisien mf qui font une absolue confiance à ce projet et je demande d’urgence l’appui de l’ensemble de ce gouvernement il faut savoir que c’’est déjà TROIS mois après du début des évènements qui auront changé la face du monde

Jamel brikoton - 19-03-2011 21:44

Déclaration de belles intentions,mais soyez réaliste,l'investissement etranger ne repartira que lorsque la visibilité sera suffisante sur la stabilisation politique, et donc securitaire du pays. C à dire après les élections. Et l'argument de 40 partis que vous avancez pour illustrer l'avancée démocratique est contre productif dans ce cas! Alors en attendant, ce que nous avons de mieux à faire, c'est de bien nous occuper des boites françaises qui sont déjà en Tunisie , être à leur écoute , les aider à résoudre leurs conflits sociaux,restaurer leur confiance dans notre pays... Ce seront eux nos meilleurs porte parole!

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