Où sont les investisseurs français?
Quand la France commencera-t-elle à investir en Tunisie ? Le signal tarde à venir comme si la France gardait sa frilosité et n’arrivait pas à saisir toute la mesure des changements rapides qui s’accélèrent en Tunisie depuis le 14 janvier. Les Tunisiens s’attendaient à ce que les Français soient les premiers à venir investir en Tunisie, marquant ainsi leur confiance dans la révolution et leur engagement solidaire pour une reprise économique rapide. Mais, quel désenchantement. Pour toute réponse, ils n’ont eu droit, en dehors des visites officielles et des déclarations de bonnes intentions gouvernementales, qu’à une visite exploratoire, il y a quelques jours, d’une mission du Medef. Selon ses membres, l’organisation patronale française attend plus de stabilisation, pour programmer en … mai prochain, la visite de Mme Laurence Parisot, à la tête, promet-on, d’une centaine d’entreprises.
Certes, Pierre Lellouche, Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur (auprès de Christine Lagarde) est attendu ce vendredi à Tunis et serait accompagné d’une bonne quinzaine de dirigeants d’entreprises. Mais, les Tunisiens se demandent s’il vient acheter ou vendre ? Quelle initiative prendra la France pour acquérir des produits tunisiens en sur stock, agricoles (huile, vins, etc.) et manufacturiers. Quelles incitations spéciations consentira-t-elle aux entreprises qui souhaitent s’installer en Tunisie?
Pourtant, dans un Etat d’arbitraire, de non-droit et d’injustice, des entreprises françaises courageuses ont eu le mérite, de croire en la Tunisie, d’y nouer des partenariats, de prendre des participations financières et d'implanter des usines. D’ailleurs, elles n’ont pas eu à le regretter tant leurs résultats sont probants et leurs perspectives d'avenir prometteuses.
De grandes perspectives s’ouvrent aujourd’hui : le jackpot est assuré
La Tunisie, bien qu’elle ait sacrifié nombre de martyrs, aura réalisé la démocratie au moindre coût et en un temps record. Imaginez qu’en deux mois seulement, toutes les amarres ont été définitivement coupées avec l’ancien régime, ses symboles éradiqués, pas moins d’une quarantaine de partis légalisés et que dans quelques mois seulement, une nouvelle assemblée constituante sera librement élue. Si le politique trouve son plein élan dans une nouvelle Tunisie, l’économique ne saurait rester en rade. Ce sont donc des investissements qu’il faut réaliser et au plus vite, de nouveaux emplois à créer, sans tarder, et toute la relance économique à accélérer.
En s’adressant à la France, c'est-à-dire aux entreprises françaises, les Tunisiens se tournent en fait vers leur partenaire économique naturel et avec lequel ils se sentent le plus en proximité. Leur surprise est compréhensible tant ils ne comprennent pas que la France qui avait raté la première vague, à la veille du 14 janvier, tarde aujourd’hui à se manifester au concret. N’arrive-t-elle pas à suivre tous ces changements qui, il est vrai, se succèdent à grande vitesse et qu’une sonde régulière est nécessaire pour l’appréhender en temps réel. Pourtant, l'ambassade, sa mission économique, l'AFD, la CTFCI et d'autres s'y dédient. Matignon et Bercy ne sont pas en reste. Seules les entreprises se font désirer. Comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup, mais on ne les voit pas venir. Mais, cela ne saurait en fait échapper à l’intelligence des dirigeants d’entreprises, qui savent pourtant faire les bons choix. Une seule certitude, les Tunisiens ne perdent pas espoir.