News - 11.09.2025

Chawki Gaddes, tu es parmi nous et tu resteras (Album photos)

Chawki Gaddes, tu es parmi nous et tu resteras

Nous publions ci-après trois hommages parmi les nombreux témoignages d’estime et de considération exprimés à l’endroit du juriste Chawki Gaddes, récemment décédé. La faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et l’association tunisienne du droit constitutionnel lui ont dédié, mercredi 10 septembre 2025, une matinée de souvenir et de commémoration, en présence d’un public nombreux formé de collègues, d’amis et de proches, ainsi que de membres de la famille du défunt.

Chawki tu es parmi nous et tu resteras

Par Wahid Ferchichi - Comment parler de Chawki au passé ou en utilisant l’imparfait… pour moi je peine à le faire…

Cher Chawki, les personnes comme vous ne meurent jamais... ; tu es présent pas uniquement par tes traces physiques qui sont là, rien que le logo de la faculté qui témoigne à jamais de ton attachement à cette maison et qui résume pour moi ton œuvre...; présent surtout par tes valeurs et tes idées, réflexions qui nous accompagneront jusqu’à nos retrouvailles un jour sous d’autres cieux, ou dans d’autres cieux...;

Un logo qui résume à la fois ton implication généreuse et sans limite pour faire avancer ta faculté, ta faculté que tu réclamait jusqu’au dernier souffle...; ton désire de la voir briller… tu passais me voir tous les jours pour me saluer certes mais surtout pour me donner ton point de vue avec finesse et détermination, y compris pour ce qui des petites choses, ou celles qui semblaient petites.. ; moi qui accorde une importance un peu exagérée aux détails, je trouvais mon bonheur… comment déposer un poster ou une photo...; toi qui documentait tout, tu étais notre mémoire...; nos plus belles photos ont été prise par Chawki…

La faculté n’oubliera jamais ce que tu as fais pour elle, tu n’étais pas l’enseignant seulement, tu a développé des système de gestion informatique, qui ressemblaient à ce que nous appelons aujourd’hui « les applications »: pour gérer les inscriptions, les examens, le magasin de la faculté, la bibliothèque.; et tu as développé un enseignement informatique, qui était une fierté de notre établissement…

Ta générosité est légendaire, intellectuelle et matérielle, y compris financière...; Chawki qui met sa main partout y compris pour des taches physiques, lorsque son dos le lui permettait...; pas de collecte sans Chawki, mis à part ce que tu donnais sans que personne le savait… Je peux même prétendre que la majorité de ceux et de celles qui sont dans cette salle ont bénéficié, d’une manière ou d’une autre de ton aide... tu le faisais d’une manière si naturelle qu’on croyait que c’était de ton devoir de le faire..; D’ailleurs, lors des premiers moments de la Révolution, et notamment l’année 2011, alors que tu fais partie d’une Instance (celle présidait par si Tawfik Bouderbala ), tu aidais toutes les autres instances, je te croisais dans les couloirs de l’ancien siège de la BH, transformait à l’époque en siège des instances de la Révolution, moi qui étais dans l’Instance de si Abdelfatteh Amor.. Que de beaux souvenirs ya Chawki...

Ta loyauté,  oui loyal Chawki jusqu’au bout, même si quelques fois on le prenait pour de la naïveté, mais tu tenais, parce que pour toi loyauté et synonyme d’engagement, et tu étais engagé, je me rappelle lorsque je siégeais sous ta présidence à L’INPDP (2015-2018), comment tu faisais avec le peu de moyens, financiers et humains ; pour gérer et surtout pour produire, tu nous lègue une magnifique jurisprudence, et je ne peux pasq m’empêcher de sourire en me rappelant comment tu as su convaincre les député.e.s  pour approuver la Convention 108 et son protocole additionnel n°181  du conseil de l’Europe! tu étais magistral!  

Chawki, merci pour tout...; certes nous ne te l’avons pas dit assez, comme nous ne t’avons pas dit assez combien nous t’aimons… Paix à ton âme, et que nous soyons dignes de ton héritage…

Si Chawki

Par Amine Ghali, pour la société civile - Si Chawki, Comme je vous ai toujours appelé
Je n’ai jamais été votre étudiant mais j’ai tellement appris de vous;
Je n’ai jamais été votre collègue à la faculté mais j’ai tellement apprécié votre sens de la pédagogie;
Je n'ai jamais été votre collègue à l'INPDP mais j'ai découvert ce droit autour des données personnelles grâce à vous; 
Je me réjouis de me considérer un de vos amis, peut-être pas parmi les plus proches, mais suffisamment proche pour apprécier votre côté humain, bon vivant, généreux; mais aussi rigoureux, persévérant et bosseur.

Je vous ai connu, ainsi qu’un nombre d’acteurs de la société civile, au lendemain de la révolution. Vous étiez dans l’équipe de Si Tawfik Bouderbela, j’étais dans l’équipe de Si Abdelfatah Amor. Il y avait quelques étages qui nous séparaient dans le bâtiment de la BH, lugubre mais chargé de souvenirs.

La conviction d’une Tunisie démocratique, progressiste et respectueuse des droits humains nous réunissait. Tout le reste n’est qu’une énumération d’une longue liste d’efforts, d’initiatives, de succès, d’échecs, de batailles, de plaidoyer… pour réaliser ce rêve.

Ce rêve, nous l’avons entrevu, pendant quelques années. Votre contribution à ce rêve est bien présente, ou dois-je dire était présente, mais vous êtes parti avant de voir ce rêve devenir une réalité…

Votre expertise et générosité ont enrichi la société civile non seulement autour de la protection des données personnelles mais aussi autour des élections, de la rédaction de la constitution… et tant d’autres sujets.

Les associations se faisaient un plaisir de vous inviter à leurs conférences et ateliers, les médias se faisaient aussi un plaisir de vous interviewer et de faire référence à vos avis personnels et institutionnels.

Mais si notre rêve démocratique ne se réalise encore pas, sachez que votre héritage est encore vivant chez une grande partie de la société civile, il est certainement vivant chez moi : je ne donnerai pas ma carte d’identité quand je paye par chèque devant un guichet…    

Allah yarhmek

A Chawki Gaddes

Par Ghazi Gherairi - Il est des exercices faciles et d’autres, terriblement difficiles. Parmi les plus ardus, il y a celui qui consiste à écrire à propos d’un être qui nous est cher. Trouver les mots justes pour dire l’amitié, la complicité et la douleur de l’absence.

En tous les cas, c’est bien mon cas aujourd’hui, en tentant de partager avec vous ce que je ressens après le départ d’un collègue, d’un ami – que dis-je – d’un frère.

Chawki faisait partie de ces êtres qui rassurent ; sa seule présence était un réconfort et son action, toujours apaisante.

Doué d’une gentillesse reconnue par tous, j’ai pu, plus de trente ans durant, apprécier sa disponibilité, sa serviabilité et sa bonne humeur constante. Doté d’un humour parfois caustique mais jamais méchant, il arborait toujours, à la fin de sa phrase – et souvent à la place de celle-ci – son légendaire sourire réconfortant.

Le chemin parcouru ensemble relève à mes yeux d'un véritable compagnonnage.

Je l’ai connu dans une multitude de contextes et au sein d’institutions diverses: à la Faculté des sciences juridiques, à l’Association de droit constitutionnel, à l’Académie internationale de droit constitutionnel, à la Commission de rédaction du code de service public, à la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution, à l’Instance pour l’établissement de la vérité sur la corruption, à la première ISIE, à la Commission de rédaction de la loi électorale municipale, au Conseil scientifique des assises de la société civile… et la liste est encore longue.

Dans toutes ces structures et cadres, Chawki fut toujours le même: disponible, engagé, serviable et d’un optimisme à toute épreuve. Il faisait figure d’exception contrastant souvent avec l’austérité ambiante par sa bienveillance et désarmant toutes sortes de calculs par sa sincérité.

J’ai eu le plaisir de beaucoup voyager avec lui. Il était d’une compagnie agréable et d’une patience à toute épreuve. Je me rappelle encore avec nostalgie nos séjours à Rabat, Paris, le Caire, Barcelone, Varsovie… et j’en oublie. Chaque voyage était une aventure, ponctuée de discussions passionnées, de fous rires partagés et de cette sérénité qu’il savait insuffler à chaque instant.

L'absence est toujours une épreuve douloureuse, mais elle l’est un peu moins lorsque la personne laisse derrière elle une trace lumineuse et un legs précieux. Chawki nous lègue un héritage fait d'engagement, de bonté et d'universalisme. Son souvenir, indélébile, continue d’éclairer notre chemin et de nous inspirer.

On n’est jamais mort quand on laisse dans l’esprit des autres un peu de la flamme de sa propre ferveur, Chawki a allumé en nous une flamme qui ne s’éteindra pas.

Mes pensées, à cet instant, vont à Llé Monjia, Salwa, Youssef et Fatma que j'embrasse. 
الله يرحمو و ينعمو
 

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