News - 20.06.2024

En deux tomes, une œuvre très riche de Foued Lakhoua: Les Premiers ministres tunisiens

En deux tomes, une œuvre très riche de Foued Lakhoua: Les Premiers ministres tunisiens

«La charge de Premier ministre met son titulaire dans une interface inconfortable, pour ne pas dire dans une machine à broyer.» Foued Lakhoua, juriste, énarque et spécialiste en sciences politique, consacre sa passion à l’histoire, à l’étude des parcours bigarrés et multiples des locataires de la Kasbah, de 1800 à 2011. En deux tomes, d’une écriture fine et documentée il retrace deux grandes périodes: celle husseinite (1800 – 1957), puis celle de la première République (1957 – 2011).

Non sans délectation, on commencera par revisiter «l’ascension fulgurante et la chute tragique» de Youssef Saheb Ettabaa qui exercera sous Hammouda Pacha, qui inaugurera la charge et l’exercera pendant 15 ans (1800 – 1815), avant de connaître le sort tragique qui lui sera réservé par la suite. Il sera le premier des 45 grandes figures qui ont occupé ces fonctions. Le tout dernier sera Taher Ben Ammar, qui démissionnera le 9 avril 1956, passant le relai à Bourguiba. Préfacé par Leila Temime Blili, ce premier tome apporte un éclairage instructif sur le fonctionnement du système politique sous les Husseinites et les rapports entretenus pas les Beys avec leurs Premiers ministres.

Dans le second tome, Foued Lakhoua brosse un portrait très précis des huit successeurs de Bourguiba à la tête du gouvernement, de Béhi Ladgham à Mohamed Ghannouchi. La préface est de Mohamed Ennaceur, ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple, qui a très bien connu toute cette période et ses acteurs.

Le mérite de Foued Lakhoua est de ne pas se contenter de constituer une galerie de portraits, mais de restituer des contextes, d’analyser des faits, de les recouper et de les mettre en perspective. Il n’omet pas de mentionner également des grandes décisions prises, des crises traversées, des ambiances de cour, et des jeux de pouvoirs. Un effort méritoire de recherche, de documentation et de recueil de témoignages, servi par une plume alerte et un récit attractif.

«Entre la servilité, les destitutions et les exécutions de l’époque beylicale, écrit Leila Temime Blili, dans la préface du Tome 1, vient l’époque coloniale qui les minore et les instrumentalise. On espérait de la mise en place républicaine une valorisation de cette fonction: il n’en fut rien, des Premiers ministres historiques ont été trainés dans la boue ou jetés dans les oubliettes de la mémoire…»
 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
1 Commentaire
Les Commentaires
N b m - 20-06-2024 14:51

Avec si foued nous etions des èlèves sadiki primaire

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.