Taieb Bayahi : Notre incapacité à faire face à l’informel, menace de miner notre confiance, compromettre la justice sociale, et entraver l’économie
Port El Kantaoui - Taieb Bayahi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Les entreprises privées ne cessent pourtant d’être vilipendées alors qu’elles seules sont créatrices de richesses et d’emplois pérennes, rappelle-t-il avec force conviction. Ce sont les premières, et pour la plupart d’entre elles les victimes de l’informalité. Elles prennent, malgré tout, pleinement conscience qu’il est également de leur responsabilité de combattre l'informalité pour un meilleur Etat, une meilleure vie de nos concitoyens. » Introduisant la 37ème édition des Journées de l’Entreprise qui ont démarré ce vendredi matin au Port El Kantaoui, il n’a pas hésité à aller aux questions de fond que pose le thème choisi cette année : « L’Entreprise et l’Informalité : Inégalités et Solutions en Suspens ».
En présence de la ministre du Commerce et du développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb (Discours d'ouverture), le président de l’IACE a souligné que le combat contre l’informel « nécessite un engagement ferme de transparence, d'éthique et d'efficacité », de la part des entreprises, mais aussi une volonté politique déterminée. Cette démarche exige également, dit-il, "une adhésion populaire totale, une application implacable et juste de l’Etat de droit, la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et règlementaires qui peuvent paraitre injustes mais qui doivent nécessairement être accompagnés de mesures à même de protéger les plus vulnérables, sans quoi, il serait illusoire d’emporter l’adhésion de tous et qui est une condition sine qu’anone, non seulement pour la réussite de ce projet mais pour l’application des simples valeurs humaines qui sont les nôtres."
Sans perdre espoir, et tout en estimant « que c’est bien plus compliqué que cela », Bayahi partage un sentiment général à ce propos. « Nous prenons pleinement conscience aujourd’hui de l’incapacité des systèmes actuels de gouvernance à appréhender ce phénomène avec ce que l’on sait de sa propagation à tous les niveaux de notre société et sous diverses formes. »
« Nous devons être intransigeants et implacables, poursuit-il, dans notre lutte contre l’informalité source de corruption, en renforçant notre Etat de droit, favorisant la transparence, à tous les niveaux de l’Etat et des entreprises, simplifiant les procédures et règlementations, réduisant les autorisations, qui sont principales sources de favoritismes et de corruption. »
Poussant encore plus loin son message, il affirme : « Notre incapacité à y faire face, menace de miner notre confiance ainsi que celle de nos concitoyens dans nos institutions car elle compromet la justice sociale, la justice tout court, et d’entraver durablement le développement de notre économie. » (Discours)
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