Blogs - 17.12.2010

L'effort national de solidarité: où sont passés nos artistes?

Le 8 décembre de chaque année, journée nationale de solidarité, constitue pour le Tunisien une occasion renouvelée de marquer son engagement  citoyen. 6,390 millions de citoyens ont tenu à exprimer de manière concrète leur solidarité avec leurs compatriotes moins favorisés. Pas moins de 45 MD ont pu être collectés, soit une progression  de 18% par rapport à 2008 qui serviront à construire des logements décents, des écoles  et des dispensaires et à desenclaver des régions entières. S'il est vrai que le FNS a permis de transfigurer nos campagnes et nos villes, l'effort qui reste à faire est immense. Car les améliorations introduites ont fait naître de nouvelles aspirations, créer de nouveaux besoins. Pour y répondre, il faudra que le citoyen rompe avec ce réflexe atavique qui consiste à s'en remettre à l'Etat à tout propos, même lorsqu'il s'agit de faire acte de générosité ; que nos concitoyens fortunés, que nos célébrités (intellectuels, hommes d'affaires, artistes, footballeurs de haut niveau) prennent les devants en créant leurs propres fondations, prenant en cela exemple sur les étrangers ou, au moins en prenant une part plus active aux actions de solidarité.

Coluche a créé les "Restos du coeur", sans l'aide de personne, en 1985, une année avant sa mort. Aujourd'hui, c'est une véritable institution fonctionnant toute l'année avec 117 associations départementales et étrangères (Allemagne et Belgique), 55000 bénévoles et 100 millions de repas distribués. A lui seul, l'artiste français, animé par une foi à déplacer les montagnes, a réussi à résoudre,  mobilisant le monde du show business qui était complètement déconnecté des réalités du pays.

Aux Etats Unis, le milliardaire philanthrope américain, Warren Buffet  fait payer chacun de ses convives, 2 millions de dollars qui iront aussitôt alimenter les caisses d'une association d'aide aux sans-abris. Buffet, personnage atypique du monde des affaires aux Etats unis, est un philanthrope et le fait savoir, car il est un leader d'opinion et comme tel, et grâce à son activité sociale autant qu'économique, ses moindres faits et gestes bénéficie généralement d'un grand tapage médiatique. De ce fait, il constitue un exemple pour ses concitoyens. Et peu importe qu'il y ait une part de marketing viral dans son action du moment qu'il arrive à les influencer et à susciter des vocations.

Je suis certain qu'il existe parmi nos hommes d'affaires, un grand nombre de philanthropes qui ne le disent pas par modestie. En quoi, ils ont tort, car ils peuvent, eux aussi susciter des vocations chez leurs concitoyens. Idem pour les sportifs. Adulés par le public, même si les résultats ne suivent pas, ils peuvent jouer un rôle de premier plan pour peu qu'il se départissent de leur passivité et de leur égoïsme. Enfin, les artistes brillent par leur absence alors que les exemples qui auraient dû les inciter à jouer un rôle de premier plan à ce niveau sont légions, même s'il  leur arrive de mener quelques actions ponctuelles qui bénéficent d'une importante couverture médiatique.  Qu'attendent-ils donc pour s'impliquer davantage dans l'effort  national de solidarité ?

Hédi Béhi

 

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