Décès de Tijani Chelli, le père de la loi d’avril 1972
Tijani Chelli, ingénieur polytechnicien (X-1955) et ancien ministre de Bourguiba, est décédé fin décembre dernier à l’âge de 91 ans, en France. Ministre des Travaux publics dans le gouvernement Bahi Ladgham (1969), il a été ministre de l’Économie nationale dans celui de Hédi Nouira (1970), puis de l’Education nationale (1987-1988), et PDG de la Banque de développement économique de Tunisie (BDET). Considéré comme le père de la loi du 27 avril 1972 créant le régime d’entreprises totalement exportatrices, il avait été chargé de fonder l’Agence de promotion de l’industrie (API), et dans le même élan de l’AFI et de la mise en place du Foprodi. A fin 2010, les entreprises opérant sous la « loi 72 » employaient 350.000 salariés.
Né le 23 mars 1931 à Nabeul où il avait accompli ses études primaires, il rejoindra le collège Sadiki puis partira en France préparer les concours d’entrées aux grandes écoles. Admis à l’Ecole polytechnique, il en ressortira ingénieur en 1955.
De retour en Tunisie, Tijani Chelli rejoindra le Secrétariat d’Etat aux travaux publics et sera affecté à l’arrondissement du Kef. Tour-à-tour, il sera promu ingénieur en chef adjoint des ponts et chaussées, puis nommé en 1961, directeur des transports, Un an plus tard, il sera désigné directeur de la navigation et de l'aviation civile. En août 1965, il est nommé directeur général des chemins de fer de l'État.
En septembre 1967, Tijani Chelly intègrera le ministère du Plan et de l'économie nationale en tant que directeur de l'industrie. Il sera nommé, en janvier 1969, directeur général des industries chimiques maghrébines (ICM). Il entrera le 7 novembre 1969 au gouvernement de Behi Ladgham, en qualité de ministre des Travaux publics. Le président Bourguiba lui confiera en 1970 le ministère de l'Économie nationale. Il y sera maintenu après le gouvernemental du 29 octobre 1971, dans le nouveau gouvernement formé par Hédi Nouira. Chelli est remplacé le 22 mars 1972 par Chedli Ayari.
« Technocrate-politicien, expert en ponts, sa formation d'ingénieur et son expérience des travaux publics lui confèrent une grande autorité dans la gestion du développement industriel du pays, écrit l’un de ses biographes. Sérieux et efficace, on lui fait confiance pour mener à bien toute tâche qui lui est confiée sans se soucier de la recherche d'avantages politiques. Il jouera un rôle important sur le front économique. »
Allah Yerhamou.
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Un grand Monsieur avec lequel j'ai travaille aux ICM , affable , avec un cote taquin , extremement efficace , baroudeur au franc parler a telle enseigne que deux Presidents se sont faches et l'ont limoge ! Que Dieu l'accueille dans son eternel paradis !