La nouvelle génération serait-elle au rendez-vous avec l’Histoire?

Par Chadli Laroussi - «Solidarité, unité et humilité au service de la patrie!» tel est le cri du cœur lancé par Taoufik Habaieb dans son éditorial publié par Leaders en avril 2016, sous le titre "L’autre Tunisie"⁽¹⁾, il y a de cela 5 ans presque jour pour jour! Ce cri du cœur qui fait écho, à ne pas s’en douter, aux sentiments profonds de tous les patriotes sincères est plus actuel que jamais.

Ces femmes et ces hommes, tenants de notre Tunisianité, imprégnés de l’Histoire de la Tunisie éternelle, ont retenu l’épopée d’Hannibal qui partageait ses repas avec ses soldats et menait ses campagnes côte à côte avec eux, ou l'histoire de Hached qui clamait haut et fort: «Ô peuple, je t’aime!» avant de tomber martyr sous les balles des terroristes de "la main rouge". À ceux qui, le sachant menacé, lui recommandaient la prudence, il répondait invariablement: «La liberté a un prix. Et je suis prêt à le payer»⁽²⁾.

Ce cri du cœur va également à tous ceux qui ont retenu l’histoire plus récente de Bourguiba qui a mis aussi sa vie dans la balance pour mener la lutte  de libération de la Tunisie du joug colonial et qui, en bon adepte du contact direct avec le peuple, a fait de la fameuse devise  d’Auguste Comte «Vivre pour autrui» son maître mot.

Bourguiba quitta ce monde en léguant à la Tunisie le plus riche des patrimoines : l’éducation généralisée à tous ses enfants sans distinction, garçons ou filles quelle que soit leur origine ou leur condition sociale.

La génération actuelle serait-elle en mesure de prendre la leçon de ces pères fondateurs pour être au rendez-vous avec l’Histoire et concrétiser les valeurs de «solidarité, unité et humilité au service de la patrie», seule voie de salut pour sauver la Tunisie et lever haut sa bannière en ce tournant crucial de son histoire?

Chadli Laroussi

(1) Taoufik Habaieb : l’autre  Tunisie, Leaders, 1 avril 2016

(2) Chadli Laroussi, Un prénom pour exister : hommage au peuple lauréat du prix Nobel de la paix 2015 (Page 181),  Éditions L’Harmattan, 2016