Révolution An X : le coeur n'y était pas
C'est dans une ambiance on ne peut plus morose et sur fond de conflits sociaux que la Tunisie a commémoré ce jeudi le déclenchement de la révolution. Une commémoration a minima qui en dit long sur le désenchantement des Tunisiens. C'est peu dire qu'ils ont été déçus par le bilan de cette révolution dont ils attendaient monts et merveilles. On leur avait fait miroiter toutes les promesses. Ils y ont cru et accueilli le départ de Ben Ali comme une délivrance, un évènement qui allait, pensaient-ils, changer leur vie en leur apportant La démocratie et la prospérité.
Les résultats ont été bien en deçà de leurs attentes au point de leur faire regretter "le bon vieux temps" et même de l'idéaliser. Le succès que rencontre aujourd'hui Abir Moussi en dit d'ailleurs long sur l'état d'esprit du Tunisien. Certes, il bénéficie de la liberté d'expression, d'ailleurs, seul acquis de la révolution, et en a même usé tout son saoul au lendemain de la révolution, mais il s'est très vite aperçu qu'elle ne nourrissait pas son homme et surtout il a été déçu par l'usage qu'on en a fait. Le triste spectacle qu'en donne chaque jour les députés lors cours des séances plénières ont fini par l'en dégoûter. Au final, il en est arrivé à penser que le jeu n'en valait pas la chandelle.
La révolution est aujourd'hui à la croisée des chemins : soit rectifier le tir, soit persévérer dans l'erreur, auquel cas, elle finirait mal comme ses devancières en faisant le lit de "la restauration".
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