Tunisie : Et si le dialogue national n’a pas lieu
Par Abdelkader Maalej - Le Secrétaire général de l’UGTT a tout dernièrement présenté au chef de l’Etat le dossier comportant une proposition relative à l’organisation d’un Dialogue national destiné à trouver une issue susceptible de faire sortir notre pays de la crise réellement très dangereuse à laquelle il fait face. Naturellement si un débat national peut avoir lieu il devra réunir toutes les parties meublant la scène politique du pays car un dialogue entre des parties du même bord n’aurait pas de sens et n’aboutirait à rien.
Quelles ont été les réactions à cette initiative ?
D’emblée tout en acceptant d'y donner suite, le chef de l’Etat a dare dare fait savoir qu’il excluait de ce dialogue tous les corrompus. Sant qu’il les ait nommés il n’est pas sorcier de deviner qu’li visait un ou peut être tous les partis suivants à savoir Qalb Tounes, Itilef El karama, Ennhdha et le PDL.
La présidente du PDL n’a de cesse quant à elle de répéter que son parti ne coopérera jamais avec les partis islamistes à savoir Ennahdha et Elkarama.
D’autres partis affirment à leur tour qu’ils ne siègeront pas avec le PDL à l’instar des partis composant le groupe parlementaire dit démocratique.
L’UGTT lui-même a déclaré par la bouche de l’un de ses secrétaires généraux adjoints que cette organisation ne participera pas au dialogue si on ne tient pas compte positivement du plan ugététiste.
Dans ce cas, il parait impossible de réunir toutes les parties concernées. Que faire alors ? Le pays ne peut pas attendre. Il faut sauver l’économie désastreuse. Le gouvernement doit agir et vite. Les sittings les protestations, les démonstrations qui se déroulent partout dans le pays et les revendications qui s’élèvent dans toutes les régions du pays ne laissent pas de temps au gouvernement pour réfléchir.
A notre humble avis, la balle est dans le camp du parlement. Le Premier ministre peut organiser un mini dialogue auquel prendrait part un groupe d’éminents économistes tunisiens . Il lui est possible à titre d’exemple de demander aux principaux partis et notamment ceux représentés au parlement de déléguer un ou deux représentants spécialistes en matière économique. Cette tactique pourrait aider à surmonter les obstacles élevés par ceux qui n’acceptent pas de siéger avec d’autres dirigeants de certains partis. Il sera demandé au groupe de spécialistes économiques d’élaborer en un laps de temps limité un projet de plan de croissance immédiatement applicable. Etant donné le grand nombre d’économistes existant en Tunisie et qui ne cessent de passer par les différends plateaux télévisés on peut penser que le dialogue peut aboutir à un bon résultat. Ce sera peut-être le début du salut.
Abdelkader Maalej
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