Rapport de la Cour des comptes : Comment Kais Saïed a raflé la présidence de la République à un coût symbolique de 30 millimes la voix
Foisonnant de données édifiantes, le rapport de la Cour des comptes sur le financement de la campagne électorale pour la présidentielle anticipée, en deux tours, de septembre – octobre 2019 est utile à consulter. Les différents indicateurs mentionnés, sur la fois des déclarations des 26 candidats au premier tour et des deux finalistes, affichent nombre de manquements relevés, bien qu’ils soient mieux complétés que ceux de 2014.
Au total, les dépenses déclarées à la Cour des comptes, selon son rapport, se sont élevées à 6.670.841 dinars. Elles sont en hausse de 40% par rapport à 2014 dont les montants officiellement déclarés étaient de 3.999.130 D. En 2019, les fonds propres consentis par les candidats ont atteint 1.663.910 D soit 15% du total. Le reste a été fourni par d’autres financements obtenus.
Le vainqueur de l’élection présidentielle, Kais Saïed n’y a pas apporté à titre personnel le moindre dinar. Plus encore, le montant total de ses dépenses déclarées n’a été que de 18.965 D 252 au premier tour et... 36D004 au deuxième.
Un indicateur plus utile est sans doute celui du coût du suffrage obtenu. Le coût moyen se situe à hauteur d 1D980 par voix récoltée. L’écart est cependant grand. Le coût le plus bas revient à Kais Saïed, avec un montant de 0D030 millimes le suffrage alors que le plus élevé est celui de la campagne de Mohsen Marzouk, affichant 39D808.
Transparence des comptes, financements extérieurs, emploi des ressources, utilisation de la publicité politique dans les médias, recours au lobbying et autres pratiques sont passés au peigne fin de la Cour. Les manquements et infractions sont nombreuses, sans pour autant entacher le verdict des urnes.
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