Fadhel Kraiem: une stratégie d’ensemble est urgente pour le téléenseignement
Beaucoup plus d’initiatives personnelles que d’actions concertées: n’avez-vous pas l’impression que la Tunisie n’était préparée pour le téléenseignement ?
Il faut dire que ce n’est pas une chose facile ! L’effet de surprise a dû nous conduire à déployer très rapidement des solutions prêtes. S’il n’y a pas eu de mise en œuvre structurée, généralisée et étendue à tous les secteurs économiques, tous les niveaux de l’enseignement et toutes les filières.
Pour le téléenseignement, la mise a été sauvée, en cette fin d’année universitaire, pour l’enseignement supérieur, du moins pour les établissements dotés de fibre optique. Au total, 117.000 étudiants, soit 60% de l’effectif total, et 12.000 enseignants ont pu accéder aux plateformes dédiées. La gratuité accordée par les opérateurs de télécoms et les efforts de l’Université virtuelle et des autres institutions ont été utiles. La solidarité numérique pour mettre à disposition des ordinateurs et des connexions internet, la camaraderie entre étudiants pour échanger des cours, et le soutien des enseignants ont joué un rôle appréciable. Mais d’autres problèmes subsistent.
Est-ce le cas pour l’enseignement primaire et secondaire?
Absolument. C’est le grand défi à relever. Des modules appropriés sont indispensables. Il y a d’abord le taux de pénétration en internet fixe qui reste à 52% des foyers, sans que toutes les connexions soient en haut débit. Le taux d’équipement en ordinateurs, imprimantes et scanners reste lui aussi à accroître.
Une stratégie nationale est indispensable d’urgence. Je suis absolument disposé à y engager le ministère aux côtés des autres départements et organismes concernés. Le secteur privé, comme la société civile et les familles sont appelés à y concourir.
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