Qui est Hamdi Guezguez, nouveau PDG de la Sotulub
On connaît beaucoup plus le député à l’ARP (2014), passé chef de cabinet du président du Parlement (2015 -2019) que l’ingénieur général, alignant plus de 27 ans de carrière dans le ministère de l’Industrie. Hamdi Guezguez vient de célébrer ses 55 ans, (le 3 juin) en se voyant nommer PDG de la Société tunisienne des Lubrifiants (Sotulub). Pour cet ingénieur général, spécialiste à la base en technologie des liants (diplômé de l’Institut national des matériaux de construction, Boumerdès, Algérie, 1992), ce n’est qu’un retour au bercail après cinq ans d’escapade au Bardo. Parcours
De l’industrie au turbo du pouvoir
Tour-à-tour directeur de l’Environnement industriel (2006 – 2009), directeur général du Programme d’appui à la Compétitivité des Entreprises et la facilitation de l’Accès aux Marchés-PCAM Programme financé par l’Union européenne doté d’un budget de 23 Millions d’Euros (2009 - 2012), puis directeur général du Centre Technique de l’Emballage et du Conditionnement PACKTEC (2012 – 2014), Hamdi Guezguez a été rattrapé par le Parlement. Arrachant son siège sous la coupole, il ne tardera pas beaucoup à occuper sa place sur les bancs de l’ARP. Sept mois seulement après le début de son mandat parlementaire, le président Mohamed Ennaceur l’appellera à ses côtés, en juin 2015 pour lui confier la direction de son cabinet, lui attribuant rang et avantages de secrétaire d’Etat.
Pour ceux qui ne le savent pas, le secrétaire général de l’ARP, contrairement à celui du gouvernement ou de la présidence de la République, ne s’occupe guère de la gestion administrative et financière. Toute sa mission se limite aux travaux de l’Assemblée, c’est-à-dire, les commissions et la plénière. C’est alors au chef de cabinet de prendre en charge l’ensemble du fonctionnement du Parlement. C’est-à-dire tout ce qui concerne les activités du président, ses audiences, interventions, déplacements, cérémonies officielles et autres, ainsi que la gestion des affaires administratives et financières, la modernisation, les relations extérieures, la logistique technique et la maintenance...
En temps de pluralisme démocratique, la fonction de chef de cabinet ne se limite pas aux aspects d’intendance, s’étendant aux dimensions politiques et respect de la mise en œuvre de la constitution.
Hamdi Guezguez, en ingénieur général spécialiste des liants ne pouvait constituer un meilleur choix effectué par le président Ennaceur. En plus de 50 ans de carrière politique, Mohamed Ennaceur qui a eu nombre de chefs de cabinet, sait sélectionner la personne idoine, non-seulement intègre et compétente, mais aussi discrète et efficace. Durant ces quatre années et demie d’un tumulte continu, Guezguez laissera entre parenthèse sa carrière industrielle, pour pratiquer les affaires de l’Etat au plus haut sommet du pouvoir, bénéficiant de cette proximité immédiate avec un président de la stature de Mohamed Ennaceur. Mais aussi, vivant à ses côtés des moments historiques.
Au cœur d’un transfert historique des pouvoirs provisoires
Le jeudi 27 juin 2019, lorsque le président de la République Béji Caïd Essebsi, pris d’un premier malaise, est évacué d’urgence à l’hôpital militaire, le président Ennaceur était lui aussi en convalescence après un léger fléchissement de santé. Profitant de la situation, certains manœuvriers au Bardo et à la Kasbah, voulaient déclencher la vacance provisoire du pouvoir. Guezguez sera le premier à en alerter le président de l’ARP et organiser, à l’heure-même sous sa présidence, une réunion urgente du bureau de l’ARP, ce qui a désamorcé le stratagème.
Un autre jeudi, près d’un mois après, le 25 juillet 2019, lorsque la présidence de la République annoncera officiellement le décès du président Béji Caïd Essebsi, Hamdi Guezguez s’est immédiatement ébranlé, sous l’autorité du président de l’ARP, dans l’organisation du transfert constitutionnel des pouvoirs provisoires. Ça sera une première dans les annales de la République. Mais, aussi, une transition fluide, instantanée, unanimement saluée. Des moments forts, qui marquent une vie.
Aujourd’hui la parenthèse est fermée. Ne souhaitant pas rempiler pour un deuxième mandat de député, Hamdi Guezguez aurait pu postuler légitimement à un poste de consul général, voire d’ambassadeur, comme l’avaient obtenu nombre de ses prédécesseurs au même poste, depuis l’indépendance. Il a préféré regagner son ministère d’origine, l’Industrie.
Un grand défi écologique
A la tête de la Sotulub, qui vient de célébrer ses 40 ans, sa mission est cruciale. Chargée de la collecte et la régénération des huiles usagées, titulaire d’un brevet mondial de grande renommée, ainsi que de la fabrication et commercialisation de graisses lubrifiantes, et la prise en charge d’analyses physico-chimiques, elle fait face à l’impératif écologique. Comment sensibiliser davantage les Tunisiens aux dangers du déversement par terre des huiles usagées (moteurs mécaniques, voitures, etc.) accroître leur collecte et assurer leur traitement. L’enjeu est de taille. La composition du capital de la Sotulubpeut lui apporter un soutien significatif : ETAP, SEREPT, STIR, SNDP, BID, STUSID BANK, BTK, STB, BNA, ATTIJARI BANK, UIB, etc.)
Fort de cet appui et de celui de ses équipes (usine à Bizerte et centres à Tunis et dans différentes régions), Hamdi Guezguez qui a capitalisé une riche et vaste expérience saura apporter une valeur ajoutée substantielle.
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