Pr Mohamed Besbes, Chef de Service de réanimation médicale, à l'hôpital Abderrahmen Mami : Maintenir le souffle, pour maintenir la vie (Album Photos)
Professeur en médecine, chef du service de réanimation médicale à l’hôpital Abderrahmen-Mami, il aligne une brillante carrière depuis plus de 30 ans. Son service, devant prendre en charge les cas les plus graves, est désigné de référence depuis l’épidémie de la grippe H1N1 en 2009, suite à laquelle il a été récompensé par le prix présidentiel de la meilleure qualité de prestation de soins.. Il compte 20 lits fonctionnels, avec 6 médecins séniors, une dizaine de résidents, 2 internes et une vingtaine de paramédicaux. Ce staff a été récemment renforcé par des aides-soignants, infirmiers, kinésithérapeutes, agents de nettoyage… Tous évoluent en one-team, unis dans un même combat. Les séniors autour du Pr Mohamed Besbes sont : Pr Jalila Ben Khelil, qui est le vis-à-vis du ministère de la Santé, Pr Ag Amira Jamoussi, Pr Ag Samia Ayed, deux jeunes assistantes hospitalo-universitaires, Dr Douha Lakhdhar et Dr Emna Rachdi.
C’est le premier service à avoir reçu le premier cas de contamination par Covid-19 le 15 mars 2020. Le service est déjà rodé à la prise en charge des patients affectés par des virus agressifs. Des traditions sont depuis lors créées et des réflexes bien établis. Le pool est bien en phase, opérationnel.
« Dès les premières informations sur le déclenchement de l’épidémie en Chine, indique-t-il à Leaders, le service a été mis en alerte : réunions de programmation, séances de formation, opérations blanches, mesures de protection, circuit approprié et préparation générale.
Malgré des formes parfois très graves, le taux de survie enregistré est bon. Quelques cas seulement de décès déplorés sur plus d’une trentaine pris en charge. Le service est bien équipé et les équipes sont très motivées. J’avais au départ de grandes appréhensions quant à la peur, légitime, qui pouvait s’emparer de certains. Rapidement, mes craintes se sont dissipées face à cet élan spontané de volontariat. Tant qu’ils se sentent bien protégés contre la contagion, tous se donneront sans compter.
La grande hantise, avec celle d’un déferlement et un manque de lits équipés et de soignants qualifiés en nombre suffisant, c’est la rupture de stock des moyens de protection. Masques chirurgicaux, charlottes, combinaisons et sur-combinaisons et autres sont le premier pare-feu avec toute la propreté et le nettoyage régulier de tous les points de contact (poignées de porte, surfaces, etc.).
Les formes graves sont admises directement ou référées par les médecins en première ligne et les services des urgences directement dans notre service de réanimation. Les autres cas moins aigus sont hospitalisés dans les services de pneumologie. D’ailleurs, il y a un transvasement permanent selon l’évolution et l’état de santé du patient. De la Pneumo, il peut passer à la Réa, comme de la Réa, il peut être adressé à la Pneumo. Le circuit est bien huilé.
Heureusement que jusque-là, la situation est maîtrisable. Même si un pic reste toujours à redouter, ce qui nous maintient en alerte maximale, sans le moindre relâche. »
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