Mahjoub Lotfi Belhedi: Le dépistage rapide à domicile est désormais possible!

Dans l'un de ses appels,  «l'Organisation Mondiale de la Santé» a lancé, récemment, un slogan rendu célèbre: Tester, tester, tester! Et ce en  vue d'inciter la communauté internationale á pousser les tests de dépistage du COVID-19  á  leur limites extrêmes, conjointement avec «le confinement total» et la mise en  application du concept de  «distanciation sociale», á défaut,  le COVID-19 continuera á  frapper très fort...

En effet, chaque cas de contamination  détecté  est une victoire contre le virus,  et inversement tout personne atteinte  restant dans l'anonymat  équivaut á une dizaine, au moins, de personnes potentiellement  contaminées...

Sans pour autant entrer dans les détails scientifiques qui reviennent exclusivement aux experts de santé – chercheurs biologistes et  médecins confondus -, il est communément admis que les techniques  de dépistage du COVID 19 se déclinent, par emprunt du jargon scientifique,  en deux classes de famille:

• une classe référentielle hautement fiable  axée sur la technique moléculaire PCR, où les résultats des tests parviennent dans les  24 heures !
• une  seconde classe, baptisée "le dépistage rapide", moins fiable que la PCR mais plus rapide - 20 mn max. - . Ce type de dépistage est intensivement déployé en Corée du sud.

En réponse à l'appel onusien et conformément aux exigences de la troisième phase de la pandémie, le ministère de la Santé a pris  la question au sérieux en lançant une commande d'approvisionnement (en dehors du cadre des marchés publics incompatible aux circonstances actuelles exceptionnelles) d’environ 500 000 analyses qui devraient arriver dans les prochains jours. Une mesure proactive  et louable qui va nous faire introduire de facto dans la phase de dépistage massif analogue á celle appliquée  par les pays les plus touchés par ce virus, faute de quoi, nous ne serons plus en mesure de suivre le rythme épidémiologique frénétique imposé par le virus Covid 19.

Au préalable, on savait qu'une bonne partie des tests rapides va  être affectée aux gendarmes aux personnels de  la première ligne de défense – ceux des départements de la santé, de l’intérieur et de la défense  - qui sont en train de  confronter héroïquement le "coronavirus" avec des moyens restreints…
Mais la question qui s’impose : En dépit des efforts déployés, que doit-on faire en faveur de centaines de personnes potentiellement contaminées vivant avec nous sous le même toit?

Une population occulte potentiellement porteuse de virus, censée être en confinement et qui échappe d’office des faisceaux de radar des statistiques officielles …

Dans ces circonstances critiques, le ministère de la Santé lancera-t-il des commandes supplémentaires de dépistage rapide? Ou va-on  continuer à opter pour la méthode de dépistage ciblé  via la technique PCR tout en utilisant les "tests rapides" dans la limite du possible ?

Entre ces deux alternatives, il y a éventuellement une troisième piste á explorer, celle du «dépistage á domicile», où le géant du numérique "Amazon", spécialisé dans le commerce électronique, a mis á la disposition de ses clients - États ou individus - la technique de «test à domicile du Covid- 19» dans un espace de temps qui n’excède pas les 15 minutes.

A ce titre, la Grande-Bretagne s'est impliquée dans cette approche et se prépare dans les prochains jours à recevoir un lot de test d’environ 3,5 millions.
Alors,

• Est-il  possible d'opter  pour ce mécanisme après vérification de  son degré de fiabilité scientifique?
• Une fois validé par des experts accrédités par le Ministère de la Santé, est-il plus judicieux de confier  la mission de négociation  avec la société «Amazon» à la  "Pharmacie Centrale", et pas à d'autres structures de vente en ligne?  Et ce en  vue  d'empêcher toutes opérations spéculatives éventuelles.
• Une  fois commercialisé via les pharmacies,  ce mécanisme ne constitue-il pas en soi un acte collectif solidaire visant à soutenir les efforts de l'État?
• En définitive, ce mécanisme peut-il  contribuer  à apaiser nos craintes  que l'un des membres de nos familles soit contaminé par le virus sans le savoir?

Mahjoub Lotfi Belhedi
Conseiller/chercheur en réflexion stratégique
Ex-rapporteur général et directeur de département de cybersécurité du «Centre Tunisien des Etudes de Sécurité Globale»