Mohamed Nafti - Combattre le Corona : Au LIT!
Aujourd’hui en Tunisie, le Corona-virus s’est avéré un danger réel compromettant la sécurité humaine de la nation. La situation sanitaire commence à préoccuper les citoyens et même les responsables politiques du fait de l’incertitude où l’on est de la réalité de ce danger et ses effets d’une part et du doute qui plane sur la disponibilité des moyens nécessaires pour l’éradiquer ou à défaut le neutraliser. Puisqu’on plait à jouer à la guerre chaque fois qu’on est dans une situation difficile, il importe donc de se comporter en guerrier. Ainsi, pour combattre ce mal, Il serait possible de mettre en œuvre une stratégie claire en premier lieu. Opérer ensuite au niveau des régions et agir enfin rapidement sur le terrain. Toute l’action pourrait se résumer dans ce message «Au LIT !!!».
Une stratégie pourrait se limiter à des objectifs clairs et des moyens nécessaires pour l’action. Le plan d’action n’est pas une contrainte car à défaut, on pourrait présenter un plan provisoire. Dans notre domaine on aimerait savoir l’objectif de cette guerre contre le virus. Un objectif clair qui servira de feuille de route pour le politique, ici le ministre de la santé, en vue de conduire et évaluer son action. C’est aussi pour toute la société une manière d’apprécier l’œuvre de ce ministère et celle du gouvernement.
Je serais tenté d’énoncer un objectif romantique comme «Aliter le danger Corona-virus avant qu’il ne passe au stade 4 et ce jusqu’au mois de juin 2020». En d’autres termes l’affaiblir, réduire ses effets et le rendre impuissant ; l’obliger à «garder le LIT» au sens figuré. Cet objectif semble réaliste et ne demande pas l’éradication complète du mal car on n’a pas encore la certitude de l’efficacité de nos moyens (vaccins ou autres soins). Cette situation «d’impuissance du virus confiné et alité» donnera aux spécialistes de la santé le temps nécessaire pour continuer à travailler avant l’arrivée du renfort ou la livraison des moyens de lutte.
Au niveau du ministère de la santé, il existe un autre niveau qu’on appelle Opératif et qui consiste à créer plus de souplesse dans la lutte contre ce danger. Et puisque on n’entend que ce message de l’OMS «Tester, Tester, Tester», on pourrait songer à le concrétiser en Tunisie par l’implantation d’au moins quatre centres de Test déployés sur tout le territoire. Deux au grand Tunis, un au Sahel et un à Sfax ou Gabes. Cette idée n’est qu’un choix parmi d’autres qui est basée sur le «déploiement du virus dans le territoire tunisien» qui occupe aujourd’hui la côte et seulement la côte.
L’annonce d’une stratégie claire et d’une action régionale n’est pas dénuée de sens, elle est même essentielle. Mais la lutte contre le danger est souvent l’apanage de cette catégorie de gens qui travaillent sur le terrain. Le personnel médical et paramédical en premier lieu. S’ils savent combattre ce mal ils gagneront des batailles. Nous sommes même certains qu’ils gagneront tous les «duels» avec corona-virus lorsqu’ils adopteront la méthode du LIT. Cette fois le L.I.T est un acronyme cher aux militaires, aux professionnels de la guerre ou plus exactement du combat. Cet acronyme nous renvoie à un processus simple de lutte en face d’un adversaire inconnu ou d’une situation d’incertitude. L comme (Localiser), I comme (Isoler) et T comme (Traiter). Localiser à l’aide du renseignement, l’alerte et ici par le Test. Isoler par le confinement et Traiter par les soins. LIT est donc un aide mémoire pour l’action. Et «Celui qui n’a pas de mémoire s’en fabrique une avec du papier».
L’action du personnel de la santé ne sera efficace que si elle est rapide avec la décentralisation des moyens qui permettent les Tests. Mais aussi et surtout par la mise à leur disposition de moyens fournis par les autres départements. On parle ici de moyens de sécurité, de transport et autres. C’est en ce sens que l’action est stratégique. Et il faut aussi impliquer d’avantage le rôle de la population ou le comportement des citoyens. Le confinement de la population est ainsi synonyme de «garder le LIT» ou encore de rester au domicile et de se reposer pour ne pas développer les risques de propagation du mal.
Bon Courage et tout le soutien au personnel de la santé nationale. Vous aurez le temps après ce dur labeur pour respirer. Vous méritez tout l’honneur. Dites comme G.G.Marquez «J’aurai bien assez le temps de me reposer après ma mort. Mais cette éventualité ne fait pas encore partie de mes projets».
Mohamed Nafti
- Ecrire un commentaire
- Commenter