Pour Kais Saied, faute d’investiture du gouvernement Fakhfakh, l’ARP sera dissoute (Vidéo)
Le spectre de la dissolution de l'ARP et du recours à des élections législatives anticipées est bien agité. Le président de la République est catégorique. « Si le gouvernement (en cours de formation) n’obtient pas la confiance du Parlement, celui-ci sera dissout et recours sera alors fait au peuple, détenteur de la souveraineté. » C’est-à-dire, des élections législatives anticipées et le maintien jusque-là, très probablement de Youssef Chahed à la Kasbah.
Après une longue journée d’audiences, commencée avec Elyès Fakhfakh, le matin, et marquée par un entretien conjoint avec le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le verdict est tombé. Dans la séquence vidéo sonore diffusée par Carthage, la dissolution du Parlement, ne figure pas selon l’enregistrement. Elle est cependant dument mentionnée dans le verbatim rapporté dans le communiqué de presse de la présidence de la République.
En constitutionnaliste, le président Saïed a largement développé sa lecture de l’article 89 de la Constitution, faisant référence à la motion de censure, tout en précisant qu’elle ne s’applique pas dans le cas actuel. « Youssef Chahed avait bien remis sa démission le 15 novembre dernier et a été chargé d’expédier les affaires courantes. Son gouvernement qui n’a pas été investi par la nouvelle ARP, n’assume devant elle aucune responsabilité politique », a-t-il souligné. Evoquant diverses « fatwas non innocentes, mais non-fondées sur de vraies bases scientifiques », il a mis l'accent sur la garantie de la continuité de l’Etat dont la responsabilité lui incombe. « En tant que président de la République, a-t-il affirmé, «je veille à cette continuité comme au primat de la Constitution».
Le président Saïed avait d’emblée mentionné que sa rencontre ce lundi après-midi avec Rached Ghannouchi et Youssef Chahed intervient à un moment historique alors que la Tunisie traverse une crise inédite depuis son indépendance. Il a exhorté toutes les parties concernées à prendre leurs responsabilités en cette étape historique cruciale, pleine de défis. »
Désarmant ceux qui agitent le recours à une motion de censure positive qui à la fois destitue Chahed et charge une personnalité de former un gouvernement pour lui succéder, Kais Saïed, ouvre une nouvelle séquence dans le bras de fer constitutionnel qui l’oppose à ses contradicteurs.
Au même moment, reclus à Dar Dhiafa, Elyès Fakhfakh, multiplie de son côté les concertations, recevant notamment des membres « indépendants » de son équipe et cherchant une issue favorable à son gouvernement.
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