ATNU exprime sa profonde consternation suite à la cessation soudaine des fonctions de l’Ambassadeur Moncef Baati
Dans un communiqué, l’Association Tunisienne des Nations-Unies (ATNU) exprime sa profonde consternation suite à la décision du ministère des Affaires étrangères portant cessation soudaine des fonctions de SE l’Ambassadeur Moncef Baati, Représentant permanent de la Tunisie auprès de l’ONU. L’ATNU prend note du Communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié ce vendredi 7 février 2020.L’ATNU prend note du Communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié ce vendredi 7 février 2020, précisant que sa décision est motivée par ses mauvaises performances et l'absence de coordination et d'interaction avec le MAE sur des questions importantes en discussion au sein de la communauté internationale, « …d'autant plus que l'adhésion non permanente de la Tunisie au Conseil de sécurité exige une consultation permanente et une coordination préalable avec le ministère, d’une manière conforme aux positions de principe de la Tunisie et préservant ses intérêts».
L’ATNU reste toutefois profondément préoccupée par les informations, relayées publiquement par des sources concordantes, selon lesquelles M. Moncef Baati aurait apporté un soutien trop appuyé aux Palestiniens dans le cadre des discussions au sein du Conseil de sécurité sur le plan de paix proclamé unilatéralement à Washington. L’ATNU est d’autant plus préoccupée que le rappel en urgence de l’ambassadeur intervient au moment où le Président palestinien multiplie les démarches pour mobiliser la communauté internationale contre ledit plan en prévoyant, après avoir reçu un soutien de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, de se rendre au sommet de l’Union africaine dimanche et de s’adresser mardi 11 février 2020 au Conseil de sécurité. C’est dans ce contexte, d’après les mêmes sources, qu’une toute premièremouture (appelée « non paper » dans le jargon des Nations unies), préparée par la délégation palestinienne et confiéeà la Tunisie, en sa qualité de représentant du groupe arabe et à l’Indonésie, en sa qualité de représentant du groupe des pays de l’OIC,pour être discutée puis soumise comme projet de résolution à un vote du Conseil de sécurité.
L’ATNU rappelle, à cet égard, sa propre position exprimée publiquement concernant ledit plan « …qui constitue une nouvelle atteinte à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, en prétendant légaliser l’annexion par Israël de la Vallée du Jourdain et d'autres territoire occupés ainsi que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël ».
L’ATNU, si elle reconnait le droit de tout ministère des affaires étrangères de rappeler un diplomate, trouve en même temps surprenant de s'en justifier dans un communiqué officiel sans précédent, et plus encore d'étaler des jugements de cette nature qui prennent l’allure, à quelques jours d'une réunion du Conseil de sécurité, d’un désaveu cinglant de la diplomatie tunisienne dans son ensemble et offensent, au-delà de l'Ambassadeur lui-même, connu pour sa droiture, son professionnalisme et son patriotisme, ses collègues, les plus hauts responsables de l’Etat qui l'ont désigné et tous ceux qui l'ont connu et côtoyé, notamment au sein de notre Association.
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