Pourquoi Elyès Fakhfakh a été choisi par Kaies Saied pour former le nouveau gouvernement
Surprise, surprise ! Le candidat qui a remporté la présidentielle, porte son choix pour former le nouveau gouvernement sur son « meilleur compétiteur ». Au terme d’intenses consultations, le président de la République Kais Saied a finalement sélectionné Elyès Fakhfakh, 47 ans, pour le charger de constituer le futur gouvernement. L’avortement du gouvernement Habib Jemli qui n’a pu obtenir l’aval du parlement a laissé au chef de l’Etat de désigner lui-même « la personnalité la mieux à même d’y parvenir ». Proposé par Tahya Tounes et soutenu par Ettayar, Fakhfakh a raflé la mise.
Très actif au sein d’Ettakatol dès le lendemain de la révolution, il a été nommé sous la Troïka, en décembre 2011, ministre du Tourisme, dans le gouvernement de Hamadi Jebali. Un an après, il passera ministre des Finances, en mars 2013, dans le gouvernement d’Ali Laarayedh et restera en poste jusqu’au début 2014. Depuis lors, il est revenu au secteur privé à la tête d’entreprises d’un grand groupe tunisien.
L'alchimie personnelle en plus
Début 2019, Elyès Fakhfakh a réactivé son action au sein du parti Ettakatol, puis s’est porté candidat à l’élection présidentielle. Bien qu’il n’y ait remporté que 0,34 % des voix (classé 16ème sur les 26 candidats en lice), il avait fait bonne impression. Par la pertinence de son programme, la clarté de ses propos, et sa pédagogie, il avait mené une bonne campagne, sans parvenir cependant à convertir l’adhésion recueillie en suffrages probants. Kais Saied l’avait remarqué à l’époque et apprécié ses prestations. Lors du casting opéré, s’étendant en interview face-to-face, à nombre de candidats (Fadhel Abdelkéfi, Hakim Ben Hammouda, etc.), Elyès Fakhfakh semble l’avoir le plus convaincu, n’en déplaise à ses détracteurs.
Difficilement prévisible dans ses décisions, Kais Saied a certainement arbitré en faveur de critères qu’il juge essentiels : un jeune quadra, ingénieur de formation, chef d’entreprise en Tunisie et à l’étranger, ancien ministre après la révolution, au Tourisme et aux Finances, consensuel, sans être trop marqué par une appartenance partisane dominante. L’alchimie personnelle peut s’ajouter à tous ces critères.
Le plus dur ne fait que commencer pour Elyès Fakhfakh. Comment parviendra-t-il à adouber les partis et blocs parlementaires qui ont récusé sa candidature ? La recherche de nouveaux deals s’engage dans un nouveau round de consultations, de compromis, d’architecture et constitution de l’équipe. En trente jours, tout doit être bouclé, investiture de l’ARP obtenue, serment prêté, passation effectuée et mise en selle. Le time-line n’est pas aussi plat et linéaire qu’on le pense. Des embûches, des surprises, et des batailles à gagner pour mériter la Kasbah...
Qui est Elyès Fakhfakh
Né à Tunis en 1972, aligne une double formation d’ingénieur et de spécialiste en management des hommes et des organisations, ainsi qu’une longue expérience internationale dans de grands groupes. A 27 ans, Elyès Fakhfakh entame sa carrière professionnelle au sein du Groupe TOTAL où il sera amené à effectuer des missions dans une cinquantaine de sites industriels du Groupe, en Europe, en Amérique et en Asie afin d’y résoudre des problématiques techniques et organisationnelles complexes. En 2004, il sera affecté en Pologne en tant que directeur des opérations d’un nouveau site industriel en pleine croissance.
De retour en Tunisie en 2006, fort de cette expérience internationale, il prendra la Direction Générale d’une société industrielle tunisienne totalement exportatrice dans le secteur des composants automobiles, appartenant à un grand groupe opérant également dans le secteur hôtelier et disposant de nombreuses implantations à l’étranger. Après trois plans de mise à niveau successifs pour atteindre le niveau des standards internationaux et occuper la quatrième place Européenne, il engage la société dans une démarche de développement international faisant de cette PME Tunisienne d’hier, un Groupe international visant la place du leader mondial dans son secteur, avec un site en Espagne, un deuxième en cours de construction en Chine et bientôt d’autres sites en Chine et en Inde.
Tout au long de son parcours, Elyès Fakhfakh s’est concentré sur les problématiques de mise à niveau, de restructuration financière et de redéploiement marketing, à partir d’un leadership affirmé, d’une vision globale innovante, de fixation d’objectifs précis et d’un suivi rigoureux.
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Bonne chance, Monsieur, Dans l´article le mot intenational figure au moins trois fois: niveau intenational, standard international et experience internatinale. Mais j´ai un souhait seulement, c´est de voir realiser le projet de production d´energie solaire dans la region de " Rejim Maatoug" á la frontiere Algerienne. Ce projet est déjâ appeler: Tu Nur est qualifié de devenir : le projet qui fera de la Tunisie le plus grand exportateur d´energie solaire au monde. Voici pour le programme du chef du gouvernement, qui sera accepté avec applaudissement.. Ce projet existe bel et bien et est trés necessaire pour la Tunisie, il fera sortir la Tunisie du sous developpement.
La désignation d'Elyès FAKHFAKH à la primature est une chance à ne pas rater pour la Tunisie. Avec Marouane ABASSI à la Banque centrale, René TRABELSI au Tourisme et Mohamed TRABELSI aux Affaires Sociales, nous avons là un quatuor parfaitement capable de remettre le pays au travail, de juguler l'endettement de l'Etat et d'attirer les investisseurs aussi bien étrangers que tunisiens, pourvu qu'on les laisse travailler.
un très bon élément, mais juste le laisse travailler