25 juillet 2019 : Adieu Bajbouj
"Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous mène à une mort paisible" (Léonard De Vinci)
Notre Bajbouj nous quitte, nous laissant sans voix.
Seule cette dernière quinzaine brûlante du mois de juillet, nous l’avait montré affaibli au sortir d’un court séjour dans un hôpital de Tunis.
Bajbouj était devenu le nom plein d’affection que les Tunisiens dans leur quasi-totalité lui avait attribué, et il ne s’en est jamais plaint, ni en public, ni en privé.
Il avait une très forte mémoire, même si les années l’avait légèrement affaiblie. Et quand il lui arrivait, rarement, d’en manquer, faisait toujours semblant de reconnaitre telle personne, telle promesse, telle vielle discussion, que le temps pouvait faire disparaitre de son paysage.
Je lui ai rendu visite quelques rares fois, toujours avec des étrangers ayant séjourné préalablement pour des raisons professionnelles en Tunisie, et qui l’avaient connu furtivement à ce titre. Ils voulaient avoir l’honneur de le revoir.
Ils étaient des ambassadeurs et de grands commis de leurs Etats (de la Ligue Arabe, de la Banque Centrale libyenne etc.). Il leur tenait un discours plein d’intelligence et d’habileté, jamais pris de court par une question, il rebondissait avec intelligence et un sens inné de la pédagogie.
Bajbouj est un personnage politique central de la fin du siècle précédent et de l’actuel.
Et un Chef d’Etat ancré dans sa "tunisianité".
La longueur de son parcours politique, son expérience et son immense culture, ajoutés à son goût du dialogue et de la coexistence pacifique ont en fait un exemple de sagesse et de bonne gouvernance reconnues par les grands leaders de notre temps.
Il nous quitte trop tôt car il avait la stature de l’emploi, et pouvait nous offrir, même à son âge, encore de la paix, de la bonne gouvernance, et un modèle du vivre ensemble que nous envient de nombreux pays.
Mourad Guellaty
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