Dr Karim Masmoudi: le pivot de la petite colonie tunisienne de Malabo
Premier médecin à s’établir dès 2007 en Guinée Equatoriale, débarquant directement de Paris, Dr Karim Masmoudi est le pionnier d’une excellente équipe tunisienne. Et son pivot.
Plus qu’un médecin anesthésiste-réanimateur, c’est surtout un excellent animateur. Dr Masmoudi a toujours été un team leader, montrant la voie, motivant, donnant l’exemple, réconfortant, mobilisant... Encore étudiant à la faculté de Médecine de Tunis, ce Mahdois de souche comptant dans sa famille d’illustres figures tunisiennes était déjà délégué des étudiants. Portant les doléances de ses camarades, discutant avec l’administration et les instances de la faculté, il savait proposer les bonnes solutions et arranger les angles.
Durant ses années de médecine, ses stages dans les grands services hospitaliers lui ont permis de bénéficier de l’érudition d’éminents professeurs auprès desquels il a reçu un excellent enseignement. Aujourd’hui encore, il cite les Prs Hassouna Ben Ayed, Hédi Ben Maiz, de l’hôpital Charles-Nicolle et dans sa spécialité l’anesthésie-réanimation en Tunisie, les Prs Daoued, Daghfous, Houissa... ainsi que de grands patrons qui ont marqué des générations successives.
Parti à Paris accomplir sa spécialité en anesthésie-réanimation, Dr Karim Masmoudi sera rapidement admis dans un service très réputé d’un grand hôpital. Son patron, d’origine tunisienne, commencera à le mettre à l’épreuve, puis découvrant son talent et sa compétence, il fera de lui l’un de ses proches assistants, n’hésitant pas à lui confier les cas les plus compliqués. L’intégrant dans son cercle rapproché, il le présentera fièrement au Tout-Paris.
Un vaste boulevard de réussite et une brillante carrière médicale s’ouvraient alors en 2006 devant le Dr Karim Masmoudi, sollicité de s’établir définitivement en France. Il n’y pensait pas trop, songeant plutôt à rentrer en Tunisie. Mais ses plans seront bouleversés, lorsque fin 2006, grâce à l’avocate franco-tunisienne, Me Samia Maktouf, un éminent médecin proche du président Jacques Chirac lui parle d’une expatriation en... Guinée équatoriale. Sa première réaction était d’aller chercher ce pays sur la carte géographique et d’essayer de se documenter sur son histoire, le cadre de vie, les conditions de travail.
Plus il apprenait sur la Guinée équatoriale, plus il sentait monter en lui un réel désir d’y aller et de relever le défi qui l’y attendait. L’éminent médecin se fera plus pressant, lui proposant, pour vaincre toute résistance, d’aller faire un tour puis de se décider. Il s’y résoudra et attirera dans son aventure un confrère et beau-frère, Dr Hamed Ben Khalifa. Il usera à son tour de ses meilleurs arguments pour le convaincre de l’accompagner. Tous deux se rencontreront à Paris et prendront ensemble l’avion pour Malabo le 23 février 2007. Une saga commence alors.
Très discret sur sa mission, Dr Karim Masmoudi se contentera de dire qu’il est médecin anesthésiste - réanimateur à la Clinique Virgen de Guadalupe, se drapant derrière le secret médical. Avec Dr Ben Khalifa, ils s’emploieront à identifier et recruter de bons médecins et paramédicaux, généralistes et de diverses spécialités : chirurgie, radiologie, psychiatrie, pédiatrie, anesthésie-réanimation, biologie...
Sélectionner est déjà important, mais le plus important, c’est de s’assurer de leur motivation et de leur capacité d’adaptation et d’intégration. Puis, une fois recrutés, veiller à leur installation, insertion et épanouissement.
«C’est grâce aux Drs Masmoudi et Ben Khalifa que d’excellents médecins et paramédicaux tunisiens sont aujourd’hui établis en Guinée équatoriale et bien appréciés, affirme Boulbaba Zitouni, consul honoraire. S’ils avaient jeté l’éponge après quelques mois, n’avaient pas tenu bon et réussi, mais aussi contribué aux recrutements appropriés, on n’aurait pas compté sur une présence médicale tunisienne dans ce pays, à la fois si accueillant et si exigeant.»
Dr Karim Masmoudi se plaît beaucoup à Malabo, même après le retour de sa famille en Tunisie. Très pris par son travail, il consacre le peu de temps qui lui reste au sport aux randonnées dans cette nature luxuriante, à la lecture et aux rencontres avec les amis. Tous les deux mois, il a hâte de rentrer en Tunisie retrouver sa famille. Et avec la même hâte, il reprend un mois plus tard le chemin de Malabo, aussi heureux ici et là.
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