La coopération universitaire internationale avec Israël est un encouragement à violer les valeurs académiques
La prestigieuse institution française des études et recherches scientifiques, le Collège de France a organisé le 7 juin 2018, en partenariat avec L’Université de Tel Aviv, une journée d’études qui a abouti à la signature d’un accord de coopération internationale entre les deux parties dans le cadre de l’événement baptisée « La saison croisée France – Israël ».
La journée d’études a réservé une part non négligeable de ses travaux à la question du patrimoine biblique alors que les autorités universitaires israéliennes ont pris l’habitude d’interdire aux archéologues palestiniens, y compris les titulaires de la nationalité israélienne, l’accès aux sites archéologiques monopolisés à l’intérieur des territoires occupés par les juifs israéliens pour pouvoir occulter tous les marqueurs spécifiques des civilisations humaines successives à l’exception des indicateurs de la civilisation hébraïque, dans une flagrante transgression des normes de la recherche académique.
Tout en prenant acte des déclarations faites par le coordinateur de l’événement qui nie l’organisation de la rencontre pour honorer l’Etat d’Israël ou pour redorer son blason et qui ajoute qu’elle s’inscrit dans le cadre de la coopération académique ordinaire entre les institutions universitaires, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires:
- Exprime à cette occasion sa profonde amertume et son incompréhension pour la tenue de ce genre de rencontre et la signature d’accords similaires entre une honorable institution académique dont les sommités scientifiques, qui se sont relayées pour la diriger ou pour y enseigner, ont contribué à l’enrichissement de la pensée humaine et à la diffusion des Lumières, et une institution israélienne qui a consacré ses efforts à servir le projet sioniste discriminatoire incompatible avec les valeurs académiques et en contradiction totale avec les principes les plus simples des droits de l’homme. Le plus probant à ce sujet est que l’Université concernée (l’Université de Tel Aviv) a sous sa tutelle l’Institut d’études de sécurité nationale d’Israël (INSS) qui a produit la théorie de l’utilisation disproportionnée de la force contre la partie arabe sans défense, théorie qu’Israël n’a cessé de mettre en œuvre jusqu’aux semaines écoulées et plus récemment encore contre la résistance palestinienne et, à plus d’une reprise, contre la résistance libanaise, contre les civils et les résidents dans les camps de réfugiés du temps de l’invasion israélienne de Beyrouth,
- Soutient les associations et les personnalités de la communauté académique française qui ont demandé l’annulation de la rencontre, rend hommage à la position des milliers d’intellectuels français qui ont appelé à l’annulation de la saison France- Israël pour dénoncer la répression sauvage à l’encontre des récentes manifestations palestiniennes et appelle les autorités académiques du Collège de France et dans toutes les institutions universitaires et de recherche françaises à revoir leurs relations avec des institutions universitaires et de recherche israéliennes, plus soucieuses d’occulter les vérités scientifiques et historiques que de les faire apparaître.
- Appelle également la communauté universitaire mondiale à aider à l’approfondissement et à la généralisation des études scientifiques au sujet de la réalité de la question palestinienne, véritable colonisation de peuplement avec des visées expansionnistes illimitées et au sujet de la nature de l’Etat d’Israël et du mouvement sioniste, phénomène colonial et raciste prospère œuvrant dans le giron du néocolonialisme et menaçant la paix mondiale, en harmonie avec les forces soumises à l’influence et à la pression des lobbies.
Habib Mellakh
Président de l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
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