Les «Ombres Blanches» de Senda Belhassen pour se réapproprier la mémoire collective
Qu’est ce que la tunisianité ? Qui sommes nous ? De quoi est faite cette mémoire collective, nous fige t-elle dans un passé fantasmé peuplé d’icônes ? la suprématie de l’icône dépend elle de sa matière ou de sa ressemblance ?
A travers 24 œuvres Peintures, bas reliefs (1), Senda Belhassan propose dans une non-couleur, un voyage à travers le chantier identitaire national : une quête de la tunisianité ou les blancs sur blancs théâtralisent les lieux d’une mémoire commune refoulée par des cassures historique. Un SAS de neutralité au milieu du « trop plein » de questionnements identitaires, parfois agressifs. Face au trop de mémoire, au trop d’oubli et à l’explosion des replis identitaire, Senda belhassen offre une ouverture, à travers des vides, des ombres, des espaces et creuse les icônes sans les détruire, sans commémorations ni jugements. Une démarche interactive ou le public interroge l’icône dans sa transformation matérielle.
Ombres et lumières des plans découpés et agencés guident la quête de ressemblance à l’icône. Un va-et-vient entre l’image et le relief rehaussé d’ornementations et le blanc comme unique valeur.
Une exposition indispensable où la « Bourguibamania » d’inspiration pop’art fait face au « Merioul Fadhila » nostalgique de l’enfance perdue, où La descente des marches » du palais de Bardo met en scène des marionnettes beylicales pour interpeller, constituants, députés, et victimes de l’attentat du musée.
(1) L’exposition se poursuivra jusqu’au 31 Octobre 2017 à la galerie le Violon Bleu Sidi Bou Said
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