Les quatre grands défis selon BCE
Ils ne sont pas hiérarchisés par ordre de priorité. Lorsque Leaders (N°d'Août 2017) demande au président Caïd Essebsi de désigner les principaux défis prioritaires que la Tunisie doit relever au plus vite, il en fixe quatre, pouvant constituer les angles d’un carré. Chacune des questions est, selon lui, aussi préoccupante qu’urgente.
1 - Ancrer la démocratie dans la réalité tunisienne quotidienne
Vous savez, la démocratie ne se décrète pas mais se pratique, comptant sur la maturité du peuple, son unité et son engagement. Nous persévèrerons malgré les campagnes de dénigrement contre nous. Il ne faut pas que certaines sensibilités politiques privilégient leurs propres références au détriment de l’intérêt suprême de la patrie. La démocratie exige des sacrifices et l’avancée étape par étape, en dépit des difficultés rencontrées. Nous y parviendrons. Je suis heureux de constater que dans ce cheminement, les Tunisiens sont bien déterminés et plus avancés que les élites.
2 - La lutte contre le terrorisme risque de se prolonger
La Tunisie demeure dans le point de mire, et les menaces sécuritaires persistent dangereusement. Nous n’avions auparavant aucune culture du terrorisme ni savoir-faire pour y faire face. Aujourd’hui, nous sommes plus outillés et nos forces armées et de sécurité, beaucoup mieux équipées et préparées, réalisent des avancées remarquables.
3 - La situation économique est préoccupante
Toute solution passe avant tout par le retour au travail, à l’effort et la contribution de chacun et de tous à la création de richesse. Il est vrai qu’une légère reprise de la production commence à poindre, mais elle n’est pas encore au niveau qui nous fera éviter l’endettement.
4 - Certains l’oublient
La question de l’enseignement, et d’une manière plus large du système éducatif, doit constituer pour nous une priorité absolue. Nous devons favoriser un enseignement plus moderne, positif, en interaction totale avec ce qui passe aujourd’hui dans le monde, plus précisément dans les pays avancés. La Tunisie, qui a toujours fait le pari de l’éducation et se distingue par une élite éclairée et très avancée, doit continuer à former de nouvelles générations d’esprits bien instruits, plus à même de s’inscrire dans le XXIe siècle.
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