3 Août 1903 : naissance d’un démiurge opiniâtre
Le XXème siècle avait trois ans quand naquit Habib Bourguiba à Monastir un 3 Août.
Dans l’épopée bouguibienne, il y a autant d’éclats que de couacs.
Bourguiba, le sage, aurait pu, aurait pu partir au faîte de sa gloire. Mais Bourguiba, l’illuminé, préféra rester dans son landernau à Carthage.
Avisé par ses médecins traitants que ses forces physiques et surtout mentales étaient amoindries, il aurait du quitter ce fort en 1967 après dix ans d’exercice du pouvoir somme toute collégial grâce notamment à ses deux alter-go Taïeb Mhiri et Ahmed Tlili, avant d’en être extrait manu-militari en 1987 par le général qu’il s’était choisi comme bras droit. Ce dernier avait plutôt le bras long. Fort d’un certificat médical rédigé sous astreinte et dès potron-minet, il décréta orbi et urbi, la paralysie du combattant suprême.
Après une décennie de lumières, la Tunisie connaîtra pendant 20 ans un théâtre d’ombres côté cour et de guerre de succession côté jardin.
On ne méditera jamais assez les exemples ô combien instructifs des deux leaders africains: Senghor et Mandela qui ont porté aux cimes cette sentence irréfutable : « En politique, quand on accède à la magistrature suprême, l’essentiel, ce n’est point de s’y cramponner mais plutôt de s’en détacher à terme échu ».
Aïssa Baccouche
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