Un Italien à moto à travers l’Afrique
Pour Manuel c’était un rêve. Partir au guidon de sa Transalp, traverser l’Afrique, rencontrer des cultures différentes. Mais aussi partager, partager sa passion pour le sport, son sourire et son amour de la vie. Voici plusieurs mois que ce jeune Italien, diplômé en sport, a pris la route depuis Vincenza, sa ville. Il lui a fallu 40 jours pour 11 000 kilomètres et 6 pays traversés. Mais ce n’est qu’un début, car Manuel a prévu de rallier l’Afrique du Sud, soit encore 15000 kilomètres et 10 pays à visiter. Avant de remonter l’Afrique par l’est si la vie lui permet.
Il lui a fallu un an pour préparer ce voyage. Il l’a financé en faisant ce qu’il aime le plus hormis voyager, partager sa passion pour le sport. Parti sans sponsor, il a choisi de faire ce voyage seul. Enfin pas vraiment, comme il l’explique très bien : « on part seul, mais au final on ne l’est jamais. On rencontre les personnes, on apprend à les connaitre. », et c’est bien cela que Manuel est venu chercher. Comme ce soir où il allait s’endormir dans la brousse au Sénégal. La famille qui vivait à côté ne l’entendait pas de cette oreille. Elle a donc insisté pour qu’il vienne partager un repas et lui a laissé une chambre rien qu’à lui, « comme si j’avais été le roi du Sénégal », s’émeut il.
Notre Italien n’est pas venu prendre sans donner en retour. Il est venu pour partager sa passion pour le sport, synonyme de vie pour lui. C’est pourquoi il organise des activités pour les enfants dans les villages où il passe dès qu’il le peut. Comme cette journée en Guinée Conakry où le sourire des petits et la joie sur tous les visages lui ont confirmé qu’il faisait bien ce dont il avait rêvé. La moto pour réaliser ce rêve était une évidence. Lorsque l’on vient pour découvrir et échanger, il faut limiter les filtres entre vous et le monde. Quoi de mieux dans ce cas qu’une moto ? Avec le vent fouettant le visage, les odeurs qui changent, l’atmosphère qui se transforme, ainsi Manuel se sent en phase avec ce qu’il voit.
Et qu’importe s’il n’a pas de compétences en mécanique. Lorsqu’on on a une telle passion et qu’on aime ce que l’on fait, ce n’est pas un problème d’apprendre à changer une roue arrière cassée au travers d’un guide écrit. Le tout au milieu de la brousse. Qu’importe aussi si la vieille Honda Transalp 600 est chargée à craquer. Avec ses deux bidons de 10 litres, pour l’essence et l’eau, plus toutes ses affaires, ses protections et le reste, il n’y a que très peu de place pour autre chose. Qu’importe aussi si de temps en temps le danger est au rendez-vous, comme cette nuit où il a été réveillé par un phacochère venu le renifler alors qu’il dormait, mort de fatigue, à même le sol en pleine brousse.
Aujourd’hui à Abidjan, Manuel enseigne le sport pendant quelques mois avant de repartir et suivre sa route vers le sud. C'est plein d’espoirs et de rêves toujours présents qu’il envisage cette seconde partie de voyage. Aujourd’hui, il sait mieux où il va, il sait qu’il peut le faire. Alors pourquoi ne pas trouver de l’aide pour donner encore plus ? Il sait qu’il ne pourra pas tout changer. Mais Manuel veut participer, échanger, montrer.
- Ecrire un commentaire
- Commenter