Blogs - 03.03.2017

Qu'est-ce qui fait courir Mahdi, Ahmed Najib, Mohsen et les autres

Pourquoi sont-ils pressés ?

Ils forment un quarteron de vieux chevaux de retour rompus aux arcanes de la politique et de jeunes loups tout éblouis par les ors de la République. Rien ne les unit à part leur fascination pour l’institution présidentielle.Trois ans avant les élections présidentielles, ils sont déjà dans les starting-blocks, prêts à bondir, les yeux rivés tantôt sur Carthage, tantôt sur les sondages. Il est vrai que 2019, c'est loin, mais un coup de pouce du destin (décès, incapacité physique  ou mentale) n'est pas à exclure. La présidence de la République, c'est le rêve de Mahdi, Ahmed Najib, Mohsen, Hamma, mais aussi de la plupart des politiciens tunisiens. C'est dire qu"'il ne faut pas tant craindre le vide que le trop plein". 

Au fait, depuis le 14 janvier 2011, le pays n'a jamais cessé d'être en campagne électorale permanente. Au lendemain de l’élection présidentielle de novembre 2014, le Front populaire avait réuni son directoire composé des secrétaires généraux des partis du Front pour préparer essentiellement la campagne de son porte-parole, Hamma Hammami, à l’élection présidentielle de 2019. C’est Mongi Rahoui qui a vendu la mêche trois ans après, ulcéré par l'opposition de son parti à sa nomination au poste de secrétaire d’Etat aux Finances dans le gouvernement Chahed. Les dirigeants du Front populaire ont toujours préféré le confort de l'opposition au aléas du pouvoir. Mais quand il s'agit de Carthage, c'est une autre affaire, d'autant plus que Hamma Hammami aura toutes ses chances, en l'absence de Béji Caïd Essebsi.

Nous faisons partie des ces peuples où «la politique est déterminée principalement par la course aux places», pour reprendre la formule du philosophe et économiste anglais du XIXe siècle John Stuart Mill. A l'encontre de la présidence du gouvernement, victime expiatoire par excellence,  celle de président de la République, est particulièrement convoitée et même ceux qui l'ont exercée, ont du mal à s'en séparer : elle a un goût de revenez-y auquel aucun homme politique normalement constitué, ne peut résister. Autant ,  ces ambtions dnt légitimes, autant, il faut se garder de la tentation de la présidence à vie. Bourguiba, puis Ben Ali y ont succombée. Dans un pays où la culture de l’alternance au pouvoir n’est pas suffisamment ancrée, nous n'en sommes pas à l'abri. Il faudra prendre son parti du verdict des urnes, même si on estime qu’on n’avait pas démérité. La démocratie a droit à l’ingratitude. L'oublier, c'est ouvrir la voie la dictature.                                                                                                                                             Hédi Béhi
 

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