News - 05.02.2017

Taïeb Baccouche pourra-t-il sauver son poste et l’UMA?

Taeib Baccouche

Livré à lui-même, Taieb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) se trouve finalement obligé de défendre personnellement son poste et l’Organisation régionale qu’il dirige à Rabat depuis six mois. Objet d’un torpillage en règle qui s’intensifie depuis quelques semaines en orgue de Staline, il s’est résolu, lui qui est d’habitude très taiseux, à communiquer.

Il commence par pointer du doigt son « contempteur », un média électronique français qu’il se gardera de nommer mais accusera de se mettre « au service de parties poursuivant des agendas partisans ». Relayées sans vérification, ces rumeurs colportées à son encontre sont de nature à porter atteinte à l’État tunisien et à ses figures, estime-t-il, surtout qu’un média a été jusqu’à affirmer avec certitude que le chef de l’État a décidé de changer le secrétaire général actuel de l’UMA. 

Réfutant une à une les fausses accusations dont il fait l’objet, Taieb Baccouche rappelle, qu’investi le 5 mai dernier, il n’a pu prendre ses fonctions que le 1er août, en pleine trêve estivale. S’il n’a pas été reçu jusque-là par Sa Majesté Mohamed VI, c’est tout simplement parce qu’il n’en a pas fait la demande sachant que le souverain marocain était très pris par la préparation de la COP 22, les élections législatives, sa tournée de 100 jours dans 25 pays africains et autres préoccupations majeures. 

Il en est de même s'agissant du président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk et de celui de la Commission, Claude Juncker, rappelant qu’il avait écrit à Tusk au sujet de l’immigration.
Quant à la position exprimée par le Roi du Maroc au sujet de l’UMA, lors de son discours devant l’Union africaine, Taieb Baccouche estime qu’elle a été « mal interprétée », déplorant le fait que « certains médias tunisiens n’y ont vu que des aspects négatifs sans réaliser sa grande vision incitant les différentes parties à dépasser les entraves et réaliser le rêve de générations successives." 
S’il ne l’exprime pas ouvertement, Taieb Baccouche doit certainement s’interroger sur le silence de la diplomatie tunisienne qui n’a pas pris la moindre initiative pour le soutenir. Ce silence dépasse même le ministère des Affaires étrangères pour concerner les hautes sphères. 
Ancien secrétaire général de Nidaa Tounès, militant syndicaliste qui a purgé deux années de prison avec Habib Achour, suite aux évènements du 26 janviers 1978, ayant occupé successuivent les postes de secrétaire général de l’UGTT, président de l’Institut arabe des Droits de l’Homme, ministre de l’Éducation (et porte-parole du gouvernement) au lendemain de la révolution, avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement de Habib Essid, il se considère en droit de bénéficier du soutien de son pays à ce poste qu’il n’avait guère sollicité. Mais, le voilà seul face à son destin.
 
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