Caïd Essebsi à el hiwar ettounsi : "le gouvernement et l'Ugtt finiront par s'entendre"
«Cette crise n’est dans l’intérêt de personne. Si elle persiste, il n’y aura que des perdants : le gouvernement, l’Ugtt est surtout la Tunisie. Ils sont condamnés à s’entendre; On trouvera bien un compromis sur les salaires. En tout cas, j’exclus un remake du 26 janvier 78 ». Sans verser dans un optimisme béat, le président de la République s’est dit confiant dans l’issue du différend entre le gouvernement et la centrale ouvrière.
dans une interview accordée mardi soir à la chaîne El Hiwar Ettounisi, Beji Caïd Essebsi a mis l’accent sur le poids de l’UGTT: «Lorsque j’ai lancé mon initiative, j’ai tenu à ce que cette organisation y adhère. J’aurais même voulu qu’elle fasse partie du gouvernement car rien ne peut se faire sans elle, ». Il a défendu le projet de loi de Finances «il y a des réformes intéressantes», mais déploré que les Tunisiens n’y sont favorables que si elles s’appliquent aux autres et ne remettent pas question leurs privilèges."Il faut redresser l’économie car la situation est très difficile. En 2010, nous étions au 32e rang dans le classement de Davos, aujourd’hui, nous avons rétrogradé au 95e rang".
A propos de l’affaire Lotfi Nagdh, BCE s’est dit choqué par le jugement rendu. On a dit qu’il est mort d’une crise cardiaque, mais il y a eu bien lynchage tout en précisant que «cette affaire ne remet pas en cause notre coalition et non pas notre alliance avec Ennahdha».
Evoquant les relations tuniso-américaines après l’élection de Trump, il a rappelé que les relations avec ce pays remontent à 1779 soit trois ans seulement après son indépendance. C’est dire qu’elles resteront solides. Tout naturellement, il en vient à parler de la coopération militaire avec les Etats Unis. Il dément l’existence d’une base militaire américaine dans le sud : "Il y a tout juste 70 instructeurs qui forment nos soldats au maniement des drones. Celles-ci sont utilisées pour des missions de renseignement sur nos frontières méridionales.
Sur la crise de Nidaa Tounès, il s'est montré réservé sur une éventuelle médiation entre les différentes factions se gardant d'émettre le moindre jugement sur l'attitude de son fils. "Après tout, il a 55 ans". Il a imputé les crises à répétition que ce parti a connues au lendemain des élections de 2014 aux ambitions de quelques uns.
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C'est une interview qui illustre le proverbe qui reconnaît la valeur du non-dit. Aucun mot sur la justice fiscale ni sur la contrebande ni encore sur la corruption. Il est par ailleurs fort bien de voir que l'indignation suscité par un jugement ne met pas en cause l'intégrité du pouvoir judiciaire.