News - 01.07.2016
Chedly Ayari : "Dérive d’une société qui vit largement au-dessus de ses moyens, au train de vie dérogeant à toute logique économique"
Le gouverneur de la Banque centrale invité les autorités tunisiennes à « mettre en place les structures et mécanismes idoines de gestion active de la dette publique, contenir les vulnérabilités du secteur financier et réduire les rigidités structurelles du marché du travail. » En introduction au rapport annuel de la Banque au titre de l’année 2015, il a notamment souligné la nécessiter de « consolider la transparence et la lutte contre la corruption, tout en doublant d’effort afin de circonscrire l’économie informelle et l’intégrer de manière efficace au circuit organisé ».
Le gouverneur Chedly Ayari a indiqué que la croissance économique qui s’est située à 0,8% en 2015 contre 2,3% en 2014, reflète « la morosité de l’activité dans la plupart des secteurs clés tels le tourisme (et les autres services), l’industrie manufacturière et l’industrie non manufacturière (cf. analyse chiffrée détaillée dans le présent rapport), aurait été encore plus grave, n’eût-été la performance exceptionnelle du secteur agricole avec 9,2% de croissance. »
Aussi, il a appelé les autorités publiques « à œuvrer de manière pragmatique et concertée avec les différentes parties prenantes à asseoir une démarche consensuelle ayant pour objectifs de dégager une marge de manœuvre budgétaire et extérieure, par l’optimisation des recettes et une meilleure allocation des dépenses, promouvoir l’attractivité du pays pour les investissements étrangers nécessaires pour combler ses besoins de financements. »
Le Gouverneur est sidéré par « la dérive d’une société qui vit largement au-dessus de ses moyens, et dont le train de vie insoutenable, dérogeant à toute logique économique, ne saurait être maintenu plus longtemps ». C’est la conclusion qu’il tire de « la détérioration des équilibres fondamentaux, en particulier les « déficits jumeaux » au cours des dernières années dans un contexte de croissance morne, et son corollaire la hausse accélérée du recours aux financements extérieurs (hausse de 13 points de pourcentage du PIB de la dette publique et de 12 points de la dette extérieure en cinq ans) consacrés, en partie, aux dépenses courantes du budget ».
Il considère par ailleurs que « des actions visant à réduire les vulnérabilités macroéconomiques, et notamment la position extérieure, doivent-elles être menées en priorité, à l’effet de redonner à l’économie ses pleines capacités de rétablissement sur le chemin d’une croissance forte, soutenue et inclusive, à même de relever le défi de la lutte contre le chômage, par l’assainissement du climat des affaires et la levée des obstacles et freins structurels à la reprise de l’investissement, ce qui requiert le renforcement et l’accélération du programme, en cours, des réformes fondamentales adoptées par les autorités et soutenues par les partenaires financiers internationaux de la Tunisie. »
Le Gouverneur Ayari insiste particulièrement sur la nécessité pour les autorités publiques d’œuvrer « de manière pragmatique et concertée avec les différentes parties prenantes à asseoir une démarche consensuelle ». Il les invite adopter une politique de communication cohérente et efficace est essentielle au succès de l’action publique.
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2 Commentaires
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Les Commentaires
Lina Masmoudi - 02-07-2016 16:08
Monsieur AYARI, vous passez votre temps à dire que nos dettes augmentent et le dinar s'effondre. Comment voulez après ces déclarations que les tunisiens épargnent plus, des dinars en chute libre. C'est simple vous le poussez irréversiblement à consommer. Lina Masmoudi
Nejib AMMOUS - 03-07-2016 15:16
Le problem en Tunisie aujourd'hui c'est que tout le monde donne des conseils et personne ne fait rien ! Particulièrement , les hauts responsables
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