News - 18.04.2016

Abdelhamid Jelassi dévoile ses secrets

Abdelhamid Jelassi dévoile ses secrets

Qu’est-ce qui pousse un jeune ingénieur à  sacrifier une carrière qui s’annonçait prometteuse pour se lancer dans la politique et surtout dans le militantisme clandestin qui le conduira dans les caves des prisons  pendant 17 ans. Et quelles sont les gratifications qu’il a reçues en contrepartie ? Après la révolution, Abdelhamid Jelassi ne sera ni député, ni ministre, ni même gouverneur, mais un écrivain de talent et l’auteur d’un livre autobiographique « 7assad el Giyab ». Un ouvrage émouvant qu’on lit d’une seule traite.
 

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Habib OFAKHRI - 20-04-2016 16:04

C ‘était le 21 juillet 1992. Douze jours après l’ouverture du procès de l’affaire no 76110 à la cour de sûreté de l’état à la caserne de Bouchoucha. Dans cette affaire sont impliqués 171 prévenus dont 44 en fuite .Ils devaient répondre à 17 chefs d’inculpation dont « complot contre le prestige de l’état » et « tentative d’assassinat du chef de l’état ».Selon le code pénal certaines accusations conduisent à la potence ! L’accusé Abdelhamid Jelassi a été appelé après l’audition d’Ali cheniter- Sahbi Attig et Karim Harouni. Jelassi est présenté en tant qu'étudiant de 3 ème cycle à l’école nationale d’ingénieur de Gabès. Il avait été condamné en septembre 1987 à quatre mois de prison avec sursis pour appartenance à une « association non autorisé ».A présent ; il lui est reproché tout comme à l’ensemble des prévenus de participation à la réorganisation d’El nahdha après l’amnistie du 3 juillet 1989. De cette longue journée estivale ; trois faits –entre autres - restent dans la mémoire. La première : Les prévenus ayant précédé Jelassi ont insisté sur « le caractère politique » du procès en l’absence de libertés publiques dans le pays. Révolté par le reproche de l’usage de la violence par son mouvement ; Attig s’est emporté en déclarant au débonnaire magistrat B.K « Monsieur le juge même s’il arrivait qu’une poule se blesse à la frontière on mettrait ça sur le dos d’ennahadha ! ».La remarque a fait sourire plus d’un dans la salle. --Ne vous faites pas … nous sommes ici pour chercher la vérité. Toute requête de la défense est recevable- rétorque le magistrat. La deuxième : la séance a été émaillée par la protestation de la défense contre le refoulement de leurs confrères algériens qui ont été empêchés d’assister à l’audience en dépit de une convention judiciaire entre les deux pays. La Troisième : l’audition pathétique de l’accusé Jelassi. Il reconnait appartenir depuis 1985 à Ennahadha. Arrêté le 6 avril 1991 il raconte dans le menu détail la torture physique et mentale qu’il a endurée depuis son arrestation. De la balançoire ( poulet ) à la cuvette ( sa tête a été immergée plus de plus de 5O fois dans l’eau )… et d’autres pratiques dégradantes .Il dit aussi avoir passé 25 jours en geôle avec des tortionnaires. »…Sans pitié ni clémence ». Soudain sa voix se bloque en rapportant qu’il était « témoin oculaire » du trépas -sous la torture du prévenu Abderraouf L. Le récit de l’usage de la torture généralisée sur les accusés a été au centre de ma dépêche de la même soirée qui a fait le lendemain le tour du monde. Je fus convoqué pour explication. ---Mon devoir de journaliste requiert l’honnêteté .S’il n’y a pas eu torture ; libres à vous de démentir...

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