Ouided Bouchamaoui (Prix Nobel, Quartet) : Le coup de fil qui la comblera de bonheur

Elle ne s’y attendait pas, particulièrement, mais n’y a jamais perdu espoir. Discrètement, Ouided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, et cheville ouvrière du Quartet, avec Hassine Abbassi, Fadhel Mahfoudh et Abdessettar Ben Moussa, gardait ce vendredi matin, l’œil sur Stockholm où devait être annoncé le lauréat du Prix Nobel de la Paix.

Sans rien laisser trahir de ce pressentiment profond qui l’incitait à l’optimisme, elle guettera en silence, la bonne nouvelle. Elle savait que parmi les 275 nominés, la candidature tunisienne n’était pas la mieux placée. Le dossier était pourtant bien ficelé, mais la compétition est rude. Le téléphone sonne ! Vous pouvez imaginer la suite.

Un large sourire éclaire son visage. Les images défilent dans sa tête. L’inoubliable été 2013, les réunions interminables, les discussions interminables, les négociations sans concessions faciles à obtenir, les blocages, les moments de ruptures, la patience inépuisable, l’espoir et le désespoir, puis l’accord d’Ennahdha de céder le pouvoir, incertain jusqu’au dernier moment... Jusqu’à ce fameux 14 décembre 2013 lorsque finalement un nouveau chef de gouvernement, « technocrate et non-partisan », Mehdi Jomaa, est finalement choisi.