Nous avons opté pour l’interdisciplinarité
Aucun être humain n'est le duplicata d'un autre et c'est la diversité qui multiplie les rencontres du hasard, créateur de renouvellement. Chacun revit lui-même tous les requis à sa façon qui est d'autant plus inévitable que chaque expérience même partielle retentit sur l'individu tout entier.
L’internationalisation des affaires, l’influence des cultures, les modifications des règles du jeu et des équilibres politiques et économiques, la naissance de nouvelles technologies et de nouveaux outils, s’avèrent être les traits dominants de la mutation du monde actuel.
N’oublions pas, en effet, que l’université se situe au sommet de la pyramide des connaissances. C’est de là qu’elle les redistribue à la collectivité. Toute baisse de qualité aurait inévitablement des répercussions négatives sur tous les secteurs de production scientifique et par conséquent sur son rôle dans le tissu industriel.
Les initiatives de la communauté scientifique aboutissent au développement de l’interdisciplinarité, souvent aux interfaces. C’est ainsi que la biomécanique a émergé et que la modélisation numérique est devenue une méthode réussie. Cette dynamique a été incitée par des scientifiques, mais elle a été confortée par des applications et des outils, comme le cas de la simulation numérique, les méthodes et théorie pour la recherche sur l’environnement, le programme bioinformatique, le domaine des biomatériaux et leurs applications et particulièrement le nouveau axe de recherche du nanobiotechnologie.
Nous avons adhéré à la politique du choix de l’interdisciplinaires dans le domaine de la nanobiotechnologie et d’avoir suivi et participé dans l’émergence de cette science de la communauté scientifique. La mobilisation d’une communauté scientifique de qualité et la valeur des résultats obtenus pour la mise au point des nouveaux biomatériaux montrent l’efficacité des approches interdisciplinaires à la fois pour répondre à des objectifs et comme facteur de progrès scientifiques.
Cette expérience originale et passionnante nous a amené à se poser des questions sur les particularités de l’interdisciplinarité dans la recherche scientifique, à reconnaître les difficultés que nous avons rencontré et à identifier les résistances et les contraintes inhérentes à l’introduction de nouvelles stratégies dans la recherche scientifique.
Aujourd’hui, partout, on ressent l’urgence de redéfinir nos orientations dans le domaine de la recherche scientifique et de la technologie dans un monde qui subit de plein fouet des mutations profondes qui résultent de l’effet conjugué de puissants facteurs de changement. Ces facteurs nous interpellent et nous obligent à nous remettre en cause et à réviser nos manières de réfléchir et d’analyser. L’interdisciplinarité nous offre la chance de se repositionner et d’immerger d’avantage dans un domaine qui se développe de plein fouet depuis de nombreuses années.
Par conséquent, ambitionner de gagner une véritable rénovation universitaire, nécessite des réformes profondes en adéquation, certes, avec les progrès scientifiques, techniques, et technologiques. La réussite de celles-ci reste largement tributaire d’un engagement, d’une culture et d’un savoir-faire qui ne manqueront pas d’avoir un impact sur la qualité des activités professionnelles et sociales.
Sans doute, nous avons encore bien des créations à effectuer, bien des améliorations à apporter à l’état de choses actuel, de nombreuses réformes à introduire dans les programmes de notre enseignement et particulièrement en ce qui concerne les nouvelles stratégies à adopter dans le secteur de la recherche scientifique et de la formation. Il est certain que dans les grandes universités au monde, la recherche scientifique apporte une valeur ajoutée à la formation et au choix des orientations afin de corroborer les liens entre universités et entreprises. Le ministère aura la tâche de s’en préoccuper et s’efforcera d’y remédier aux manques dans nos universités.
Les résultats dans le domaine de la recherche scientifique acquis sont dignes, je crois, de fixer l’attention ; ils peuvent être jugés insuffisants, mais on ne saurait les nier ; de même qu’on ne saurait refuser au personnel enseignant-chercheurs le mérite de l’œuvre accomplie : leur influence dans les diverses couches de la population a été plus profonde qu’on ne le pense, et, lorsque le recul du temps permettra de juger leur tâche avec plus d’impartialité, on reconnaitra qu’ils ont été à la hauteur de leur mission.
Il nous appartient donc réussir nos objectifs, sans pour autant diminuer nos exigences. Cela requiert une analyse rigoureuse et univoque du savoir à faire acquérir, un choix pertinent de l’échange pluridisciplinaire, des moyens et des méthodes à exploiter en veillant à leur harmonie et à leur cohérence.
Samir Hamza
Universitaire MdC
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