Marzouki candidat: l'honnêteté doit le contraindre à démissionner
Le Président Provisoire (PP) compte se présenter aux prochaines élections présidentielles et commence à « prendre ses dispositions logistiques pour ne compter que sur ses propres moyens » Il a bien raison, car si on veut être le Président de tous les tunisiens, il ne faut s’appuyer sur aucun parti ni se faire aider par aucune formation ou organisation aussi désintéressée que soit sa contribution, et aussi bonnes que soient ses intentions.
Il va donc s’appuyer sur un état major de fidèles bénévoles (?) qui va l’aider à cogiter son programme politique, à préparer le terrain pour ses meetings dans toutes les régions, à organiser ses rencontres avec les citoyens, etc. Tout ceci occasionne des frais considérables (payés sur ses propres deniers, je suppose) et nécessite de fréquentes réunions préparatoires auxquelles il est appelé à prendre part ne serait-ce de manière sporadique.
Mais le candidat/Président nous l’a promis, il «n’utilisera guère les moyens de l’Etat qui lui sont actuellement affectés». Mais le mot «guère» veut dire «pas beaucoup» et «pas beaucoup» est un terme d’appréciation non chiffrable, chacun l’évalue à sa manière selon le côté dans lequel il se trouve. Il n’empêche que l’idée d’utiliser les moyens de l’Etat n’est pas absente de cette déclaration. Le tout est de savoir comment est défini le ”pas beaucoup” et où s’arrêtre-t-il pour devenir ”beaucoup”.
Il est évident que le temps accordé par le candidat/PP aux réunions préparatoires et aux meetings est un temps pris sur sa fonction de Président. Comme les autres candidats, il va devoir se déplacer fréquemment dans toutes les régions, de Bizerte à Tataouine, pour porter la bonne parole, mobiliser ses troupes et prendre contact avec les électeurs. De ce fait, le temps accordé à la campagne électorale va être important et devrait logiquement lui être défalqué du salaire. Après tout il a un salaire mirobolant qui représente près de 150 fois le SMIC, c’est-à-dire de quoi faire vivre pendant un mois tout un quartier dans une cité populaire. A ce prix, il doit toujours être au service de l’Etat, seules ses heures de sommeil lui restent personnelles. Va-t-il grignoter sur ces heures pour réunir son QG de campagne ? Si oui, comment seraient ses performances le lendemain dans sa fonction de Président Provisoire, pour laquelle il est payé sur nos impôts ?
Je suppose qu’au QG de campagne participent un certain nombre de ses collaborateurs. Comment faire la part de ce qui relève de leur fonction au palais, pour lequel ils perçoivent un salaire conséquent, et le temps passé au service de la campagne (réunions, discussions dans les bureaux et les couloirs, etc.). Et puis, les réunions de campagne vont probablement avoir lieu dans l’une des salles du palais (tout candidat lambda aura loué une salle) y aura-t-il des frais de location de la salle et quelle somme faudra-t-il verser à son propriétaire, c-à-dire l’Etat ? enfin les déplacements du PP se feront en grandes pompes sous escorte quand il est Président, mais quand il est candidat, faut-il se défaire de l’escorte (ce qui est inconcevable en raison du risque encouru), ou faut-il plutôt faire payer l’escorte par le candidat, auquel cas comment calculer le prix et par qui?
utant de questions et bien d’autres qui montrent que les statuts de candidat et de Président sont intimement imbriqués et que le statut de ce dernier comporte des avantages inévitables par rapport à celui d’un candidat ordinaire. S’il veut faire preuve d’honnêteté et d’un souci d’équité, il faut qu’il démissionne de la présidence, comme l’a suggéré M. Omar S’habou dans le journal ’El Maghreb’. Mais est-il capable de le faire ? j’en doute fort quand me revient à l’esprit son image en train de jubiler dans l’hémicycle à la suite de son accession au trône. Quand on est avide de pouvoir, ces deux qualités font partie des détails et on ne s’arrête pas aux détails.
Mohamed Jemal
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Question d'honnêteté je crois que le Président Merzouki n'a pas de leçon à recevoir!Quand il présentera ses comptes de campagne vous avez le droit de les vérifier.Vous avez été le seul à le voir jubiler lors de son élection nous avons vu un homme,un démocrate aprés tant d'années de lutte heureux de la confiance qui a été mise en lui et il a été à la hauteur de cette confiance!
En tant que militant des Droits de l'Homme, Marzouki a attiré la sympathie de tous. Après ces quatre ans d'exercice du pouvoir, la majorité des tunisiens ont vu le revers de la médaille. Et quelle déception ! Beaucoupo de mercenaires continuent à nous chanter la rengaine du Président démocrate. Mais pour moi, c personnage est un échec sur le plan national tout comme en matière de politique internationale: il nous a déçus maintes fois lors de maintes occasions. Les tunisiens devront choisir un président équilibré et fort.
Allez! Laissez-le tranquille.
Le reproche au president "entrain de jubiler á l´hémicycle á la suite de son accession au trône" et avide de pouvoir, n´est pas un argument fort pour demander la demission du president pendant la capagne électorale. Il faut un argument juridique pour qu´on y puisse éventuellement refléchir si on voudrait.
Monsieur Jemal, Personnellement, je ne suis absolument pas satisfaite du bilan de Marzouki, mais dans toute démocratie il en est ainsi ! En France, le salaire du président est largement inférieur en espèces à celui de nombreux PDG. Ce sont les avantages en nature qui peuvent rééquilibrer la balance ! et vous, quand sur votre temps de travail vous entrez et consultez votre compte facebook votre employeur vous déduit-t-il ce temps de connection ?! Il en est ainsi, nécessairement certains moyens de l'Etat seront utilisés à des fins personnelles pour sa campagne, il faut juste mettre les gardes fous pour que les affiches, salles de meeting, frais de personnel et autres ne soient pas payés sur le budget de la présidence ... En outre et vu le climat actuel dans le pays , est-ce vraiment le moment d'avoir une vacance ? Laissons les choses telles quelles sont, nous ne sommes plus à quleques mois près, ça fait presque un an que nous attendons le changement !!!
Honnêteté ? Peine perdue : ne rien attendre de "l'honnêteté" d'une personne, réputée "défenseur acharné des droits de l'homme", qui accueille solennellement au Palais de Carthage, des Recoba et des activistes de la LPR, et qui déroule le tapis rouge devant de vils prédicateurs qatari et kuwaiti venus faire la promotion de leurs thèses anté-diluviennes et anti-démocratiques, qui a offert des sinécures et des prébendes aux plus radicaux de ses compagnons de parti ! L'honnêteté est une valeur surannée et totalement démonétisée depuis l'arrivée de cet individu au pouvoir (provisoire, tout de même !)
Non seulement il ne démissionnera, mais il sera le premier président élu au suffrage universel direct après avoir été le premier président élu indirectement par une assemblée élue au suffrage universel.
Article plein d'incohérences et de suppositions malsaines,Citez nous un pays ou le président sortant démissionne et laisse le pouvoir vacant le temps des élections !!! Le passé et même le présent du Dr Moncef Marzougui plaident en sa faveur et il sera probablement et pour le bien du pays le futur président de la république.
Marzouki a été décevant, brouillon, ridicule, intéressé, grotesque mais soyons sérieux si les 3 présidents devaient démissionner pour cause de candidature qui va diriger le pays? L'argument soutenant qu'on est en période de transition ne tient pas car justement la période de transition est dangereuse par conséquent une vacance de pouvoir politique serait catastrophique. De toutes façons aucun pays au monde n'oblige un président candidat à démissionner de son poste.
Tout cela est vrai, et le simple bon sens - pour ne pas dire l'honnêteté - aurait voulu qu'il démissionne pour être sur le même pieds d'égalité avec ses rivaux. Mais qu'adviendrait-il de la fonction présidentielle ? Le vide ! Ou serait-on amené à le remplacer par un autre " provisoire" ? En l'état actuel du Règlement provisoire des pouvoirs, c'est la majorité Ennahdha à l'ANC qui dictera ses conditions, ce qui n'est pas un meilleur gage de neutralité et d'impartialité. Il aurait fallu que la solution intervienne au moment Dialogue national qui a amené un gouvernement indépendant et aurait pu imposer un Président pareil. Mais c'est trop tard. Reste que la HAICA et l'ISIE doivent s'acquitter autant que possible de leur devoir pour le contrôle de la campagne électorale et le décompte des apparitions publiques et médiatiques des candidats, comme cela se fait dans les démocraties où il n'est pas rare qu'un président en exercice brigue un nouveau mandat et où l'on ne peut empêcher en tout cas que des abus soient commis.
Certains s'acharnent à faire croire au peuple qu'il va de soi qu'un président en exercice devra démissionner pour se représenter aux élections présidentielles...Or, il suffit de regarder le modus operandi des élections présidentielles pour constater plutôt que le contraire de ce qu'on voudraient nous faire croire qui va de soit (c.-à-d. le président reste ne poste). La raison est bien simple: le coût (social) de laisser le poste vacant (pendant la campagne électorale) est de loin plus grand que tout autre coût. Pour finalement sur les deux arguments souvent utilisés par ceux qui veulent faire avancer cette idée dans l'opinion publique: à savoir ''Honnêteté'' et ''égalité des chances'' ils ne sont pas aussi robustes qu'on puisse le croire. En effet, la question de l'honnêteté est prise en charge par le contrôle à posteriori de la cours de comptes. Alors que l'égalité des chances elle joue dans les deux sens...dépendamment du bilan du président sortant il sera relativement avantagé ou désavantagé par rapport aux autres candidats...mais cela fait partie des règles de la compétition légitime (en démocratie). Somme toute ....la promotion de cette idée ne peut donc être motivée par un quelconque attachement à l'esprit ni à la pratique de la démocratie....une idée saugrenue et un acharnement futile!
Chercher la petite bête plus ce que cela tu meurs ! Voyons avez vous déjà vu un Président démissionner la veille des élections. Arrêtez de philosopher sur les circonstances exceptionnelles qui rendent notre petit pays trés différent que le reste des pays du monde. Et puis enlever Marzouki pour mettre qui ? selon quelle procédure ? un peu de sérieux !!
On ne cesse pas donc cet acharnement primaire contre un homme convaincu de sa mission publique : Veiller sur l'Etat tunisien, ds un contexte incertain, trouble et même imprévisible ! Il a au moins le mérite de la cohérence. A l'ANC, 2 V-présidents veillent sur l'institution. Ben Jaafar peut partir en compagne, donc ! Mais qui va assurer l'intérim à Carthage ? Nul ! Alors, de grâce, libérez-vs, Mrs, de cette "obsession Marzougui" et mettez-vs au travail pr contribuer à l'édifice en chantier, la Tunisie démocratique et responsable de son sort ds la région ! Il est probable que le bonhomme quitterait le Palais sous peu... mais démocratiquement et non pas pr satisfaire les obsessions des uns et des autres ! M. S'Habou, qu'il crache ce qu'il a sur le cœur, libre à lui ! Toutefois, son avis n'est qu'un parmi 12 millions d'autres, dont le mien ! Et Dr Merzougui n'est pas tenu de l'observer ! A moins que l'ex-directeur de "Dialogue" (que j'appréciais, de ma jeunesse !) se prend pr la "bonne conscience" des Tunisiens ! L'auteur de l'article, également, est invité à remuer ses méninges autour de questions plutôt pertinentes et d'intérêt public que des les investir ds des futilités qui semblent l'interesser à lui seul... et d'autres... A bon entendeur ... MAHMOUD - Tunis