News - 02.07.2014

Le coup de Blues d'Abdelfattah Mourou

Pour la plupart, il est «l’électron libre» qu’Ennahdha actionne quand cela lui plait et quand cela lui est utile. Pour l’intéressé, il n’est «gardé» au sein du parti islamiste que «par courtoisie» car « au fond, beaucoup ne veulent pas me voir parmi eux, car mes déclarations les dérangent beaucoup » reconnaît-il. Lui c’est Abdelfattah Mourou, le militant islamiste atypique, au verbe haut,  vice président d’Ennahdha sans fonction réelle dans les instances du mouvement.

Certainement déçu  que le parti qu’il a contribué à créer il y a plus de 33 ans n’a pas pensé à lui parmi les candidats possibles à l’élection présidentielle puisqu’il se met à chercher un «candidat consensuel» à la fonction suprême. Il n’a été repris à Ennahdha et nommé vice président que « par égard pour son passé de militant islamiste». Le titre ce n’est que  de la «poudre aux yeux», a-t-il affirmé dans des déclarations à l’hebdomadaire «Akher Khabar».

Abdelfattah Mourou qui a été hué au cours d’un meeting du parti islamiste et agressé même à un autre meeting sait que la majorité écrasante des Nahdhaouis ne veut pas de lui  et souhaite s’en débarrasser. Son «départ du mouvement est devenu une nécessité», concède-t-il. Mais il sait d’expérience qu’en dehors du parti il ne pèse pas grand-chose  comme il en a eu la preuve au cours des élections d’octobre 2011 où il s’est présenté sur une liste indépendante qui n’a récolté que des vétilles.

Ce «coup de blues» voudrait-il dire qu’il se prépare à prendre son indépendance du parti avant qu’il n’en soit chassé  ou voudrait-il revenir sur le jeu en se rappelant au bon souvenir du président du parti Rached Ghannouchi et de ses frères militants qui finiraient par proposer son nom comme candidat potentiel à l’élection présidentielle.

R.B.R.

 

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4 Commentaires
Les Commentaires
Observateur - 02-07-2014 21:38

Saha ennoum tawa fikht ils vous ont utilisé car beldi d 'origine andalouse pour ne pas effrayer les bigots citadins;ils n 'ont plus besoin de vous ;vous n 'avez jamais été des leurs;vous etes naif à ce point

ourwa - 03-07-2014 03:53

Affublé, depuis longtemps, du drapeau noir islamiste, rétrograde, liberticide, totalitaire, Môssieu Mourou, après avoir pâli face aux rejets populaires lors de "meetings" nahdaouis, après avoir verdi de rage face à ses collègues frères d'armes d'Ennahdha, qui ne peuvent plus le sentir, rougi de honte suite à son score déplorable aux élections de 2011, le voici bleu d'indignation et d'amertume, dans la perspective de prendre la porte (de service) du mouvement qu'il a contribué à créer et qui ne consent plus à le tolérer; une porte bleue...dont la couleur se rapproche le plus de la couleur noire. Donc, retour au bercail; "Là où on fait son lit, on se couche", dit le proverbe. "... voudrait-il revenir sur le jeu en se rappelant au bon souvenir du président du parti Rached Ghannouchi et de ses frères militants qui finiraient par proposer son nom comme candidat potentiel à l’élection présidentielle."?... Pourquoi pas! Mais dans ce cas, il risquerait de vexer énormément le dinosaure Béji Essebsi et le lézard Chebbi...le premier attendant la comète et le second le déluge...

abdelkader - 03-07-2014 10:57

Mr A.Mourou est un homme;politique;religieux;avocat en exercice;c'est trop pour un type peu intelligent;il cherche un siège haut placé.IL NE L'AURA JAMAIS AVEC ENNAHDHA.

Farhat Othman - 04-07-2014 09:53

Le nouveau coup de blues d'Abdelfattah Mourou dont notre ami et ancien collègue Raouf Ben Rejeb a rendu compte est une illustration de la terrible confusion qui règne, au-delà de tout le pays, dans la tête de nos politiciens. Voici en effet un politicien aux idées éclairées, a l'islam honnête et authentique qui peine à se faire admettre, non seulement dans le parti dont il a été le cofondateur, mais aussi dans le pays. C'est que son parti ne veut pas de lui, comme il l'a lui-même avoué; il appartient à une galaxie de l'islam qui n'est pas celle dans laquelle tourne sa formation, devenue le satellite du salafisme malgré l'apparence modérée qu'elle peine à se donner. Cependant, Mourou n'ose pas se reconnaître tel qu'il est : un soufi, ou du moins adhérant aux conceptions soufies qui seules rendent compte de l'islam vrai, défiguré par son parti. D'où son permanent dilemme : d'un côté, appartenir à une formation politique qui ne représente pas ses idées et qui n'est pas susceptible d'évoluer au-delà d'un ravalement de façade imposé par l'exercice politique; de l'autre, taire son essence qui est la négation même de ladite formation. Aussi assiste-t-on à ce spectacle quasi surréaliste du vice-président d'un parti qui se permet d'être parfois plus acerbe que ses ennemis tout en ne tirant aucune conséquence de ses critiques sensées ni qu'on n'ose le jeter dehors. C'est que la gageure est énorme. Pour le parti de M. Gahnnouchi, c'est ouvrir une boîte de Pandore; la capacité de nuisance de Mourou pouvant se révéler désastreuse, entraînant — pour le moins — le départ de ceux qui se reconnaissent en lui, les colombes d'Ennahdha. Pour Mourou, c'est être amené à s'assumer tel qu'il est, soufi donc, ce qu'il n'ose faire du fait du discrédit qui est encore attaché à cette appellation à la suite de l'anathème que Bourguiba, entre autres, a jeté à tort sur le soufisme en Tunisie. Or, il ne sert à rien à la belle de chercher à rendre humaine la bête si celle-ci refuse à ses charmes, ne voulant point croire aux vertus de l'amour qui, seul, magnifie la vraie foi religieuse ainsi que l'a incarnée le soufisme. Pourtant, il n'est nul islam tunisien sans la pensée de Junayd, le plus illustre des gens du Tasawwof; elle est aussi importante sinon plus que les veines makékite et asharite qui l'irriguent; il suffit de revenir au Matn d'Ibn Ashir pour se le remémorer. Alors, à quand une sorte de coming-out de M. Mourou assumant enfin son identité ? Il est sûr qu'il se fera assez vite de précieux soutiens du côté des ordres soufis toujours puissants dans le pays. Rappelons-nous : ce sont eux qui ont contribué à ce que le parti Pétition populaire (Al Aridha Ashaabiya) arrive en si bonne place lors de la dernière élection ! Mourou en candidat du soufisme en Tunisie? Pourquoi pas? Il aura alors de sérieuses chances de l'emporter, l'islam tunisien ayant besoin de quelqu'un de sa trempe pour le sortir de l'ornière salafie où l'entraîne la conception du parti de Cheikh Ghonnouchi, cette caricature d'une foi tolérante, rationaliste et universaliste dans son respect attesté des droits humains, tous les droits de tous les humains sans exception.

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