Décès d'un ami, sincère et compétent, de la Tunisie: Philippe Rebeyrol

Nous le perdons peu de temps après la disparition de son parent et ami Stéphane Hessel, si proche et si différent de lui. Différent par le style, proche par le sens du devoir.

 

C’est par Philippe Rebeyrol, ambassadeur de France en Tunisie (8 juillet 1975-12 février 1980), que j’ai connu Stéphane Hessel. Ce qui m’a donné la chance de collaborer à une des actions qui honorent sa largeur d’esprit autant que son réalisme : Trop, c’est trop. On sait par ses adeptes, mais surtout par ses ennemis acharnés -et myopes- ce que cela préfigurait..

 

Qui ne sait que Philippe Rebeyrol est un modèle de discrétion ?. Autant dans sa vie privée que, a fortiori, dans l’exercice des hautes charges qui lui ont été confiées. Il avait eu sa part de responsabilité dans la conception et la gestion des relations franco-algériennes. A la date que l’on sait : alors que les plaies étaient vives. 

 

Les amis algériens m’ont dit et répété le souvenir qu’il leur a laissé. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a été chargé des relations de la France avec notre pays de 1975 à 1980.

 

De même  n’a-t-il pas quitté Tunis pour Athènes par hasard. 

 

Certes cet humaniste de toujours ne pouvait qu’être heureux de pouvoir vivre à portée des lieux qui ont hanté ses méditations.

 

Mais cet humaniste-là n’était pas homme à sacrifier à ses délectations esthétiques les tâches dont il était capable dans son domaine. Et Athènes, à l’époque, n’était pas au rang des postes « réservés ». Tunis l’était.

Nous avons parlé de ce départ lorsqu’il l’a appris. Je n’étonnerai pas nos collègues en précisant que ce ne fut pas dans mon bureau ni dans le sien. Pas même dans son salon ni dans le mien. Nous avons déambulé. Pour ma part, c’est au Président Bourguiba que je dois ce conseil de réserver à la déambulation certains sujets.

 

C’est de sujets dignes de sa hauteur de vue -et de sa loyauté sans faille- que nous avons dialogué. 

 

Et que je garde le précieux souvenir.

 

C’est une chance que d’avoir eu Philippe Rebeyrol pour aîné et ami.