News - 18.03.2013

Le ministre allemand des Affaires étrangères à Leaders : "Tunisie : vous êtes sur la bonne voie. Tenez-bon !"

Le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle effectue ce mardi une visite de travail en Tunisie d’une journée au cours de la quelle il s’entretiendra avec les trois présidents, de la République, du Gouvernement et de l’Assemblée nationale constituante, ainsi qu'avec son nouveau homologue, le ministre des Affaires étrangères. Il rencontrera également des chefs de parti de l’opposition. Avant de quitter Berlin à destination de Tunis, il a accepté de répondre aux questions de Leaders. Le ministre allemand adresse un message clair à la Tunisie : « malgré toutes les difficultés, vous êtes sur la bonne voie. Tenez-bon ! ».

Tout en rappelant qu’« il ne faut jamais perdre de vue les raisons pour lesquelles la révolution fût faite», il déclare : « On comprend alors qu'un retour en arrière n’est pas une option ».  Pour lui,  «la priorité des priorités est la finalisation de la Constitution et l’organisation d’élections libres et équitables ». Au sujet de la situation sécuritaire en Tunisie, il estime qu’ «un État de droit n’est pas un État faible. D’où l’importance de ré-asseoir le monopole de la force de l'Etat. Quant à la coopération bilatérale, le ministre indique qu’«avec la conversion d’une partie de la dette tunisienne et une enveloppe de 112 millions d’euros pour la réalisation du Plan solaire tunisien, le montant global de l’aide allemande à la Tunisie en 2012 s’élève à 267 millions d’euros ». Interview.

C'est la première visite officielle d'un membre du gouvernement allemand depuis l'élection du nouveau gouvernement tunisien. Quelle est la signification de cette visite?

Avec cette visite qui n’intervient que quelques jours après l'entrée en fonction du nouveau gouvernement, je tiens à réitérer le soutien de l’Allemagne pour la nouvelle Tunisie démocratique. Nous savons que l’étape actuelle du processus de transition est difficile. Mais notre message en tant qu’ami est clair : malgré toutes les difficultés, vous êtes sur la bonne voie. Tenez-bon !

Votre optimisme peut surprendre ceux qui suivent de près le climat politique marqué par une certaine morosité…

Avec la Révolution, le peuple tunisien a commencé un voyage vers la démocratie, vers plus de dignité et de liberté. Comme tous les voyages, celui-ci aura forcément ses moments difficiles, il y aura des obstacles à surmonter, et peut-être même des moments où il faudra faire une pause de réflexion pour mieux avancer ensuite. Mais, il ne faut jamais perdre de vue les raisons pour lesquelles la révolution fût faite. On comprend alors qu'un retour en arrière n’est clairement pas une option.

Y a-t-il un message particulier sur lequel vous allez insister auprès de vos interlocuteurs?

J’aimerais conforter mes interlocuteurs dans leurs convictions que la priorité des priorités aujourd’hui est la finalisation de la Constitution et l’organisation d’élections libres et équitables dans un climat politique serein, ce qui veut dire aussi, un meilleur environnement sécuritaire.

J’ai été réconforté par le fait que, dans la présentation de son programme d’action gouvernementale, le nouveau chef du gouvernement, M. Larayedh, a justement mis l’accent sur ces points.

Et pourtant, le calendrier politique discuté au sein de l’ANC est très ambitieux…

Ambitieux certes, mais faisable. A condition que les deux, Troïka et opposition, abordent ces échéances dans un esprit constructif. Je suis convaincu qu'en retardant un peu le début de la campagne électorale, la Tunisie en sortira gagnante.

Vu l'enjeu, ranimer un esprit d’unité pour franchir les dernières étapes de la phase transitoire est essentiel.

Comment percevez-vous la situation sécuritaire en Tunisie aujourd’hui?

Dans beaucoup de pays qui ont vécu une révolution, la période de transformation démocratique qui suit est marquée par des problèmes de sécurité car certains abusent des nouvelles libertés acquises. Il faut donc être vigilant. En Tunisie, il est dans l’intérêt de tous les citoyens que les forces de l'ordre ainsi que la justice posent des limites très claires à toutes les formes d’extrémisme. Personne ne veut que des citoyens soient poursuivis du fait de leurs croyances, mais quand quelqu’un transgresse la loi, quand une organisation vise à détruire les fondements même d’une démocratie, la réponse de l’État doit être sans ambiguïté et immédiate. Un État de droit n’est pas un État faible. D’où l’importance de ré-asseoir le monopole de la force de l'Etat.

En terme de coopération bilatérale, quels sont les nouveaux projets envisagés?

L’Allemagne a considérablement élargi sa coopération avec la Tunisie après la Révolution. Nous avons augmenté notre coopération bilatérale à presque 100 millions d'euros, notamment dans les domaines de l’environnement et de la formation professionnelle. A cela s’ajoutent environ 25 millions d’euros dans le cadre du partenariat qui prévoit une centaine de projets dans les secteurs de l’économie et de l’emploi, de la démocratie et de la société civile, de la culture et des médias. Avec la conversion d’une partie de la dette tunisienne et une enveloppe de 112 millions d’euros pour la réalisation du Plan solaire tunisien, le montant global de l’aide allemande à la Tunisie en 2012 s’élève à 267 millions d’euros.

 

Tags : Ali Larayedh   assembl   coop   Tro   Tunisie  
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8 Commentaires
Les Commentaires
Ressaissi Taoufik - 19-03-2013 05:13

Voila un jugement objectif ,vu par des hommes serireux dans leur pensée at leur analyse.L'evalution de la Tunisie par l'exterieur est la plus proche à la réalité car de l'interieur les lignes tracées sont sombres et camouflées par des obstacles d'ordre multiplication d'avis.Une vue panoramique explique mieux ou va l'ensemble des groupes des partis au pouvoir et hors du pouvoir.Cet avis encourage et donne de l'espoir.Bravo ya tounsi tu reviens toujour à la raison et ta sagesse comme toujours.Merci à tous les amis de notre Tunisie.

Mhamed Hassine Fantar - 19-03-2013 09:25

Nous devons en effet tenir bon par la foi et par la raison C'est ainsi que la Révolution du 14 janvier se fera une véritable réussite pour la lberté, la dignité,la justice. la démocratie exalte le citoyen fondateur et gardien de la République. La trasition démocratique exige que la vérité et la grâce se rencontrent et que la justice et la paix s'embrassent pour le confortement de l'Etat de droit. Dans les dires du ministre allemand, il y a de très bonnes choses dont la Tunisie est bien consciente.Il faut favoriser la loi qui respecte les droits et rappelle les devoirs.

Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 19-03-2013 09:33

Bravo, Monsieur Guido Westerwelle ! Le contenu de votre interview dénote que vous avez une parfaite connaissance de ce qui se passe aujourd'hui en Tunisie. En effet, le nouveau gouvernement tunisien doit accélérer la fixation définitive des prochaines échéances électorales. Il ne doit pas badiner avec la sécurité et il se doit de rétablir l'autorité de l'Etat avec tous les moyens prévus par la loi. L'Etat doit se défendre et la démocratie n'est pas l'anarchie! Par ailleurs et depuis le déclenchement de la révolution, l'aide allemande à la Tunisie a été très généreuse! Mais l'aide déjà annoncée par M. Westerwelle au Plan solaire tunisien s'inscrit aussi dans le cadre de la stratégie allemande de faire accepter aux Tunisiens le fameux méga-projet DESERTEC qui doit profiter - en premier lieu - aux Tunisiens et aux Allemands dans le cadre d'un partenariat transparent, juste et équitable. Avant de penser à l’approvisionnement de l’Europe en électricité à partir du Sud tunisien, le projet DESERTEC doit assurer l'approvisionnement gratuit de tous les besoins de la Tunisie en énergie électrique, sinon les Tunisiens risqueraient de ne pas accepter sur leur territoire, la réalisation ce projet millénaire européen ! Le peuple tunisien a une grande admiration pour le sérieux, la fiabilité et la solidarité du peuple allemand. Soyez le bienvenu en Tunisie, M. Guido Westerwelle.

Elloumi saida - 19-03-2013 11:12

On ne peut pas avoir de mieux que l'aval de l'Allemagne en ces temps qui courent .Je partage vivement ce qui a été dit!!

bouzaiane Mohamed - 19-03-2013 17:47

La coopération avec les pays les plus développés de la planète réconforte un peuple petit en nombre mais grand par ses hommes et femmes. Les 267 millions de participation au développement de la Tunisie sont significatifs surtout lorsqu'on regarde leur destination. En effet nous ne voulons pas d'argent pour acheter des armes et nous nous massacrer avec. Nous avons besoin d'un développement basé sur le respect si non sur l'amitié et l'amour de l'autre. Oui notre pays a fort besoin d'une restructuration de la formation de l'homme, producteur des biens et services. Merci pour tous les puissants du monde qui savent que nous savons beaucoup de choses et que nous ne voulons pas de sang coulé chez nous. Merci d'avoir donné confiance à un peuple qui se développe grâce au labeur de ses enfants.Le printemps chez nous est connu par les vent forts, voire même chargés de sable.Le printemps de chez nous n'a pas la même connotation chez les autres.

Hassen BENCHEIKH - 19-03-2013 18:45

J'espère bien que tous ceux qui, sur les plateaux de la majorité des chaines télévisées, sont entrain de donner une image sombre de la situation dans notre pays, lisent attentivement cette analyse. Je suis loin d'être "nahdhaoui" mais j'attache comme je l'ai toujours fait une grande importance au légitimisme. Hamadi JEBALI, avant Ali LAARAEDH maintenant sont contrairement à moi des "nahdhaouis" mais ce sont mes chefs de gouvernements. Ils ont essayés de faire de leurs mieux pour mettre le train sur les rails. Nous sommes tous responsables de pas avoir donné une chance au 1er et à son équipe de réussir ! laissons la au 2nd et son équipe c'est de notre intérêt et nous en sommes capables car je suis entièrement d'accord avec les propos de Mr Guido Westerwelle.

Ressaissi Taoufik - 20-03-2013 06:44

Je suis d'accord avec le commentaire de H.B. mais la Tunisie ne manque pas d'hommes capables et rodés pour allez plus vite et sûrement au but.Le laisser aller et le temps perdu dans les discourds, et les conflits ne pardonent pas.celui qui n'avance pas recule.

Atlal El-Mahdiyya - 20-03-2013 13:04

Ma reponse au commentaire de Mr Hassen Ben Cheikh est que se gouvernement n'a pas le droit de decider des grands traits de l'organisation de la société tunisienne. Il n a le droit que de gerer les affaires le jour au jour. Il est provisoire et non elu pour gouverner. Il est sortie á l'essort d'une majorité d'un vote qui est adressé au peuple Tunisien en tant que tel pour former un remaniement institutionnel pour ce pays. Les circonstances dans lesquels ont eu les elctions ne sont pas seines, une majorité du peuple a été aliénée. Certains Tunisiens á l'époque de Ben Ali ne peuvent pas étre autres que RCDistes puisque autrement ils ne peuvent méme pas respirerer l'aire pour survivre. J'étais moi meme interdit de poursuivre mes etudes dans l'université tunisienne ce qui m'avait poussé á aller á l'étranger. Mon frere aussi a été torturé par le ministére de l'interieur et a été empeché de reussir ses examens á l'université pour quatre années consécutives. Puis les autorités ne lui ont pas permis de travailler qu'apres avoir signer de ne pas ouvrir sa guele contre leur aberrations politiques economiques et sociales. Nous voulons un gouvernement de ligitimité rien d'autres puis on travaille. Cette periode de biostasie a trop duré á cause des intransigences d'Ennahdha qui n'a pas contribué meme un gramme dans la révolution. Ennahdha a simplement trouve le gateau prét a digerer sans le moindre effort. Maintenant Pour qui vont-ils nous prendre? Reveillez-vous! On avait payé le prix trop trop cher monsieurs

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