Opinions - 09.02.2013

Lecture dans la dernière Initiative de Hamadi Jebali

1. Ceux qui croient que la décision de Jebali est un coup de tête solitaire se trompent.

2. C'est aussi une erreur de croire à une manœuvre des islamistes.
 
3. Elle est imposée et c’est la seule issue. 
 
4. Jebali, confirme son choix et dit l'avoir fait "après consultation avec des parties politiques et... sécuritaires"
 
5. Ennahdha va s'aligner. Les quelques durs récalcitrants seront exclus et iront s'ils le veulent rejoindre les salafistes.
 
6. Ghannouchi est fini. L'invitation par Ghannouchi de ses troupes à manifester aujourd'hui contre la violence est un signe qui ne trompe pas du danger qu'il ressent. Il a compris que Jebali, répondant à des pressions internes et externes devenues insoutenables, a maintenant décidé de prendre en main Ennahdha. Pour Ghannouchi et ses ultras, c'est le chant du cygne.
 
7. Mais il ne faut probablement pas se leurrer. Ghannouchi est une « bête de la politique ». Il sait qu’il est entrain de perdre le pouvoir, l’enjeu sera maintenant de ne pas perdre sa position dans son parti. Pour cela il va s’aligner sur la position de Jebali dont je m’attends à ce qu’Ennahdha approuve massivement son initiative. Se maintenir en leader –même très fragilisé- de son parti lui offre une position pour réagir en fonction des évolutions futures.
 
8. Jebali se positionnera aussi en observateur –et acteur aussi- des évolutions internes à Ennahdha. Il sait désormais que la rupture avec Ghannouchi et son clan n’est qu’en sursis. Si en, fonction de l’évolution de  la situation, elle est consommée, il sauvera probablement son propre parti en en faisant un parti comme les autres et pouvant vivre avec les autres. 
 
9. Outre les ultras d'Ennahdha, le grand perdant est certainement le CPR et son président. La dernière sortie de son porte-parole -d'ailleurs subtilement dénoncée par Jebali- montre qu'il est hors du coup. A mon avis ses jours sont aussi comptés. Par contre, Ettakattol et Ben Jaafar -en plus bien sûr de l'opposition démocratique- semblent être impliqués dans la partie qui se joue.
 
10. La Tunisie est en train de vivre le coup d'Etat le plus démocratique, le plus subtil et le plus intelligent de l'histoire.
 
Encore un coup "à la tunisienne "...

Professeur à l’Université de Carthage
 
Tags : chokri belaid   cpr   Ettakatol   ghannouchi   Tunisie  
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37 Commentaires
Les Commentaires
Giacomo Fiaschi - 09-02-2013 18:52

Enfin, une explication claire des faits sur laquelle je ne suis pas d'accord au 100% mais qui respecte l'intelligence du lecteur! Il était vraiment nécessaire. Merci a M. Mohamed Hedi Zaiem

RIADH HAJEJ - 09-02-2013 20:40

Une thèse plausible mais trop simpliste, fondée en partie sur le soutien d’Ettakatol, mais peut-on refaire confiance à ce parti qui a trahi ses élus. L’histoire le prouvera.

BESBES Moussaddak - 09-02-2013 20:58

Bonne Analyse Jbali essaie de sauver Ennahdha pour qu'elle reste dans la course politique... Jbali détient-il des révélations sur l'implication de certains "Ultras" (...) dans l'assassinat de Ch. Belaid...et dans le terrorisme jihadiste dans la région ?! Jbali a-t'il pris-compte des avertissements français, algériens & américains !? Une chose est certaine est que cette décision est courageuse

Abdel Rahim - 09-02-2013 21:21

Une belle fin d'histoire, mais cela suppose que les ultras ont perdu la partie. Cela demande à être démontré

ben hamida - 09-02-2013 21:57

en train et non entrain, svp

Zouhayer - 09-02-2013 23:53

Parmis les pressions sur Jebali, n'y aurait-il pas celles de ceux qui ne veulent pas, encore une fois, perdre le pouvoir ?

RAFIK - 10-02-2013 00:43

Bonne analyse dans son ensemble et d'y ajouter que le CPR oui il s'en sortira mais plutôt fini que perdant ; car le mot "perdre" quant à ce parti n'est pas nouveau en terme de prévisibilité, il est déjà disloqué au niveau de ses dirigeants, son énergie est consommée et surtout et c'est très important, n'a de base qu'à coup de circonstances. Ses slogans populistes qui l'ont aidé à avoir des voix le 23 octobre sont désormais dissous à travers d'autres tendances montantes tels les partis de gauche,foncièrement plus proches du peuple d'ailleurs, comme ceux unis sous la bannière du Front populaire à force montante ces derniers mois sur fond d'échec de la Troïka et à force accentuée, ces jours-ci, par l'évènement de l'assassinat de feu Chokri Belaïd. Je ne suis pas tout-à-fait d'accord par ailleurs avec le positionnement, dans l'analyse, du Ettakatol ; car celui-là encore, il va s'éteindre plus rapidement que les autres ... Pourquoi ? parce que dorénavant, il n'y aura de place qu'au partis qui affichent clairement leur tendance ... autrement dit ou à droite ou à gauche et non "mi-figue mi-raisin" ... L'électorat la prochaine fois sera plus mur et déterminé qu'avant.

amel - 10-02-2013 01:26

explication en partie vraie mais jbali finira par se démarquer d'ennahda merci qd mm professeur

Jimmy Doulette - 10-02-2013 05:47

Le tout c'est de savoir pour qui roule Monsieur Mohamed Hedi Zaiem ! je reste méfiant quand au théories qui sembles trop évidentes. Donc, prudence et à voir...

amaazeigh,USA - 10-02-2013 07:18

Une analyse plausible.Mais a' mon avis,J'Bali est absolument certain (...) que son parti politique va etre balayer de la scene,...Donc pour lui,il vaut mieux sauver sa tete,et garantir sa carrier politique, meme......!

Tarek Châabouni - 10-02-2013 09:20

Une démonstration claire et précise de ce qu'il faut faire et qui devrait guider la position des partis politiques encore hésitants et surtout le Front populaire.Quand on ne cueille pas le fruit à temps,il pourrit.

KILANI - 10-02-2013 09:40

Très bien vu, reste maintenant la menace et les ingérences du Qatar et les autres, quels vont être leurs conseils à l'aile dure islamiste et leurs propositions qui ne peuvent être que déstabilisatrices.

Emna Menif - 10-02-2013 09:45

Il n'y a qu'en Tunisie qu'on entend parler de coup d'état démocratique...

GOUDER Abdennasser - 10-02-2013 10:29

Toutt à fait d'accord que Jebali n'aurait pu tenir tête s'il n'était assuré de réussir son "coup" et d'avoir à la constituante même et en dehors les appuis nécessaires pour passer outre les ultras, Ghannouchi en tête. La seule chose à craindre, que Dieu en préserve la Tunisie, est que les ultras , mis à l'écart, viennent grossir les rangs des salafistes, jihadistes surtout, et que se sentant lésés, ils ne réagissent comme les islamistes algériens, das les années 90.

Soumaya Makhlouf - 10-02-2013 13:00

analyse claire et pertinente, mais manque la possibilité de l écartement de jbali d Enahdha; merci M Zaiem

Bourri Bouha - 10-02-2013 13:01

Toutefois Hamadi Jebali ne pourra être cohérent avec lui même que s'il accepte de revoir les 1000 Nominations partisanes et pour la plupart incompétentes , ignorantes et sans experience , et toutes nominations partisanes et ce à tous les niveaux des structures de l'état ,PDG , gouverneurs , délégués , directeurs centraux , etc etc etc , sinon on ne n'avancera pas d'un seul pas vers un avenir rassurant de transition .

Soumaya Makhlouf - 10-02-2013 13:01

analyse claire et pertinente, mais manque la possibilité de l écartement de jbali d Enahdha; merci M Zaiem

CHEKADJA - 10-02-2013 13:06

Analyse intéressante. Mais elle omet un fait important. Ce n'est pas Ghannouchi qui a insisté pour qu'Ennhadha soit au pouvoir. Sa position était claire dès l'été 2011. Il était convaincu que son parti manquait d’expérience et qu'il ne pouvait réussir à gouverner efficacement. C'est Jebali et Cie qui auraient tenu bon.

ben jemaa - 10-02-2013 13:17

C'est une bonne analyse que je partage. Très claire et synthétique. Hamadi Jebali joue serré. Il a compris que c'est la seule manière de sortir le pays de ce blocage intenable mais également qu'il joue l'avenir de son parti pour le préparer à intégrer durablement le paysage politique tunisien en tant que parti conservateur islamiste dit "modéré" à l'image de l'AKP Turque. Jebali aujourdhui s'inspire d'erdogan et gull qui n'ont pas hésité à créer la rupture avec le courant dit dur du Refah de Necmetin Erbakan en creant l'AKP. Ils avaient parier sur la mise en avant et la réussite de la "démocratie islamique" et l'intégration de l'AKP dans un paysage politique apaisé des combats d'arrière garde idéologique. Donnons une chance à Hamadi Jebali d'aller dans ce sens.

ben jemaa - 10-02-2013 13:18

C'est une bonne analyse que je partage. Très claire et synthétique. Hamadi Jebali joue serré. Il a compris que c'est la seule manière de sortir le pays de ce blocage intenable mais également qu'il joue l'avenir de son parti pour le préparer à intégrer durablement le paysage politique tunisien en tant que parti conservateur islamiste dit "modéré" à l'image de l'AKP Turque. Jebali aujourdhui s'inspire d'erdogan et gull qui n'ont pas hésité à créer la rupture avec le courant dit dur du Refah de Necmetin Erbakan en creant l'AKP. Ils avaient parier sur la mise en avant et la réussite de la "démocratie islamique" et l'intégration de l'AKP dans un paysage politique apaisé des combats d'arrière garde idéologique. Donnons une chance à Hamadi Jebali d'aller dans ce sens.

Moncef Baklouti - 10-02-2013 13:59

jbali détient un plan makiavélique : la nouvelle composition du gouvernement en ministres technocrates ne va pas avoir l'agrément d'ennahdha; une motion de censure serait votée contre son gouvernement; jbali, fort du soutien de l'opposition et ayant la bénédiction de bce, démissionnerait de son poste de secrétaire général d'ennahdha et irait jusqu'à dissoudre la constituante et instaurer un régime policier provisoire soutenu par l'armée et la majorité des cadres de l'intérieur, n'ayant pour prétexte que de remettre le pays dans le bon chemin; ce serait le début de l'ère du 6ème khalifa

Abou Oumaima - 10-02-2013 14:25

L'initiative de Jbali est tout simplement une fuite vers l'avant .Une perte de temps ....La classe politique tunisienne tourne le dos aux aspirations démocratiques du peuple ....La mentalité restera la même...On était gouverné par une légitimité historique qui a infanté une dictature policière qui a cédé la place a un futur fascisme....

karim - 10-02-2013 14:30

emna Mnif , vous n’êtes qu'une syndicaliste jusqu’au-boutiste qui n'a aucune subtilité politique à travers vos écrits . vous devez comprendre que la politique est l'art du compromis. c'est exactement cela que n'a pas compris ce majless echoura qui s'est cru investi d'une mission ''salvatrice'' pour la Tunisie.

Kairouan - 10-02-2013 15:01

Dans ce cas, pourquoi appeler cette manoeuvre par "initiative"? Qu'elle soit sienne ou dictee par un "coup d'etat democratique", cela reste une manoeuvre. D'apres ce que je comprend ce coup d'etat ne profite - sur le court terme au moins - qu'au Ettakatol et a Ennahdha; Sur le moyen et le long terme, le dessein des islamistes ne fait que sommeiller pour un petit moment pour repartir de plus belle. Mr. Zaiem, pourriez-vous nous expliciter la nature et la provenance des 'pressions internes et externes devenues insoutenables' pour M. Jebali pour qu'il annonce un remaniement - devenu possible comme par magie? Ca nous aiderait enormement a comprende si oui ou non les forces democratiques ont des chances de l'emporter sur les coup d'etats (ou manigances politiques)tres subtils a la tunisienne. En vous remerciant.

chebou - 10-02-2013 15:49

Bonne appréciation, mais l'auteur de l'article a oublié de préciser que l'opposition doit être certes positive mais surtout active. Cela signifie principalement être unie et avoir sa propre feuille de route. Elle doit au risque de tout perdre, arrêter les prochaines étapes et son plan d'action et les moyens de mobiliser ses partisans à la faveur desnouvelles conditions.

mahfouhi chedli - 10-02-2013 16:10

non et non ds les elections françaises 2004 les socialistes "gauche"ont voité droite chirac pour eliminer le pen;chez l'opposition campe toujours sur ses positions et cherche le pouvoir sans penser à la belle tunisie..si jbali et honnete ..vous n'avez qu'à attendre les prochaines elections..et basta plitique politicienne

melli - 10-02-2013 16:54

excellente analyse.Jebali essaie de sauver sa tete sinon il sera elimine avec nahdha.il n a plus le choix c est ca ou un destin a la benali. Je pense cependant qu il va fonder un autre parti

fathi - 10-02-2013 19:01

Est ce que jbali a pris la decision tout seul ou bien il y a des gens qui sont derriere lui? lesquels? Nous sommes surs qu'ils n'ont rien a voir avec ennahdha. quelles sont leur motivations Jbali dit de belles choses mais il nous a toujours dit de telles choses. et enfin son cercle restreint de quoi se compose?

Motus - 10-02-2013 20:45

Analyse surréaliste. L'auteur semble ou feint de ne pas connaître les filouteries du Parti majoritaire au pouvoir.Les faits, les signaux et les tendances ne confortent pas cette analyse quoique si elle se réalise, elle apaisera le bouillonnement sur la scène politique.

zoghlami - 10-02-2013 23:57

Nous sommes à un moment délicat de l'histoire de notre pays;l'argumentaire semble cohérent ,l'engagement de si jebali est sincère c'est celui d'un vrai patriote.Il devrait en cas de blocage de la situation,inviter la grande muette à siffler la fin de la récréation car ces élus et ministres n'ont pas encore saisi les dangers qui nous guettent,l'algérianisation de notre belle Tunisie est une menace réelle,les intérêts supérieurs de la Tunisie doivent passer avant toute chose.

SADOK OUAHCHI - 11-02-2013 09:39

Bravo hedi, je reconnais la concision de tes propos ainsi que leur efficacite ,ce que propose Jebali est la seule voie qui peut sauver la Tunisie de cette violence.

Ghazi - 11-02-2013 10:40

J'espère que M.Mohamed Hedi Zaiem a raison Je me suis arrêté sur les deux points suivants concernant la décision de Jebali : 3. Elle est imposée et c’est la seule issue. 4. Jebali, confirme son choix et dit l'avoir fait "après consultation avec des parties politiques et... sécuritaires" Je pense que la décision de Jebali est imposée non seulement par la situation dégradante du pays mais surtout elle est imposée par l'armée qui reste à équidistance des partis .....

Mohamed Hedi Zaiem - 11-02-2013 11:03

La position du conseil exécutif d’Ennahdha est symptomatique de l’impasse où les ultras se retrouvent. Ghannouchi et ses ultras choisissent une fuite en avant « édulcorée » en jouant des mots et de la filouterie. Le terme de « compétences politiques » est un subterfuge pour vider de son sens le terme « compétences » qui veut dire des personnalités compétentes dans leurs domaines et non politiques. La promesse de reconduire Jebali s’il démissionne est une filouterie assez primaire pour tenter de lui enlever la légitimité dont il continuera à jouir de l’avis des meilleurs juristes afin de le virer. Mais ils prennent leur propre compagnon pour un imbécile, ce que manifestement il n’est pas. Tout ce qui se passe relève de tentatives désespérées des ultras de sauver leurs positions. Mais en choisissant la fuite en avant ils vont vers le suicide. Désormais il ne faudra plus parler de Nahdha. La scission est consommée et il ya deux Nahdha. Celle qui s’agite actuellement et celle qui soutiendra Jebali le moment venu.

Walid SFAR - 11-02-2013 13:03

Qui est le vrai bénéficiaire de l'assassinat de Chokri Belaid?

arbi - 11-02-2013 16:43

merci pour votre analyse monsieur zaeim .je pense que JEBALI A VOULU SAUVER SA PEAU ET SON PARTI ENNAHDHA

slim gharbi - 11-02-2013 23:08

Lecture totalement erronnée " je m’attends à ce qu’Ennahdha approuve massivement son initiative".." le grand perdant est certainement le CPR et son président." Ennahdha désaprouve l'initiative Jbali et c'est le CPR qui joue le role determinant. Aujourd'hui,le CPR et WAFA, ont contré l'initiative, d'où + 50% ANC contre Jbali -> Echec assuré (Motion de censure). La seule issue est un gouvernement avec certains ministres politisés mais des ministres regaliens certainement non nahdhaouis !

tounesnalbaya - 12-02-2013 10:02

Pour éviter toutes polémiques, une élection présidentielle anticipée mettra fin à l'anarchie qui règne en Tunisie, sinon les assassinats et les désordres continuent dans ce pays

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