La Tunisie: Une et plurielle
Le Bloc notes de Hédi
Soleil, sable, mer: à force de réduire la Tunisie à cette trilogie une sous littérature a fini par faire accroire que notre pays se ramenait à cette image d'Epinal.
C'est pourquoi il faut savoir gré à la revue "Géo", éditée par la "National Geographic", d'avoir réalisé un excellent spécial sur la Tunisie qui tranche avec les dossiers similaires réalisés par d'autres publications.
Un modèle du genre dans la mesure où la réalité tunisienne y est rendue dans toute sa complexité, sans complaisance ce qui confère aux différents articles- rédigés par des spécialistes de haut vol- d'autant plus de crédibilité. Le tout agrémenté de photos d'une grande qualité artistique , qui nous font redécouvrir des sites sur lesquelles on croyait tout savoir. Le résultat: une étude remarquable tenant à la fois de l'étude ethnologique, de l'exploration et du voyage initiatique. La Tunisie y apparaît sous son véritable jour :tolérante, ouverte sur le monde extérieur; mais fortement attachée à sa personnalité. A la fois une et plurielle, un pays dont la civilisation trois fois millénaire s'est enrichie de différents apports: (phénicien, romain, byzantin, arabe, ottoman et français), qui a su assimiler toutes ces grandes civilisations parfois antagoniques qui se sont succédé sur son territoire avant d'en tirer la quintessence.
Cela transparaît notamment dans son mode de vie, sa cuisine, son patrimoine architectural: "Tunis,lit-on dans un article du dossier, possède un patrimoine architectural s'échelonnant sur douze siècles, au cours desquels s'inscrit une accumulation d'influence culturelle. Jamais une faute de goût dans les relations pourtant ambiguës entre l'art oriental et le sceau musulman occidental. Entre le style mauresque et les manifestations de l'art ottoman. Entre l'héritage antique et les lumières de l'islam."On ne peut mieux résumer l'exception tunisienne. C'est ce à quoi s'est employée la revue. Avec bonheur.
Obama : changement dans la continuité ?
2 décembre
A quelques semaines de son entrée à la Maison Blanche, le président élu des Etats Unis vient de dévoiler les noms de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, c'est-à-dire les deux postes les plus prestigieux du Gouvernement. Hillary Clinton s’est vu confier le Département d’Etat alors que l’actuel ministre de la défense de Georges Bush, Robert Gates conservera son poste. Le nouveau président rompt ainsi avec une pratique tellement enracinée dans la vie politique américaine qu’elle a fini presque par avoir force de loi. C’est le système des dépouilles ou Spoil System qui consiste à renvoyer tous les membres de l’Administration centrale( y compris les membres du gouvernement) dont le nombre peut atteindre les 25.000 en cas de défaite du président sortant et à les remplacer par d’autres appartenant au parti du président élu.
Explication d’un fin observateur de la politique américaine : « Obama privilégie la compétence. Pour conduire sa politique, il n’a pas besoin d’hommes-liges dont le rôle se limite à opiner du bonnet à chaque décision du président. Ce qu’il veut, c’est des hommes et des femmes qui osent lui porter la contradiction même s’il entend garder le dernier mot. »
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Après avoir mesuré ce qu’il en coûtait de s’engager dans cet Orient compliqué avec des idées simples pour ne pas dire simplistes , voila que Bush fait repentance, accusant ses services de renseignement de l’avoir induit en erreur. L’explication, à notre avis, est un peu courte. N’a-t-il pas fait exhiber par ce pauvre Colin Powell , au Conseil de Sécurité, des photos satellites de prétendus sites de fabrication d’ADM qui sentaient la manipulation à mille lieues ou des contrats d’achat d’uranium nigérien par l’Irak qui se sont révélés être apocryphes ?
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