Omar Behi et 130 opérateurs économiques tunisiens en commando export au Qatar
Doha – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaïeb. « Pourquoi vous nous avez vous attendre si longtemps ! » Cet officiel qatari doublé d’homme d’affaires de grande réputation ne pouvait mieux résumer l’opportunité de l’arrivée à Doha d’une forte mission commerciale tunisienne. Conduite en mode commando export par le ministre du Commerce, Omar Behi et composée de 130 opérateurs économiques parmi les plus significatifs, elle est à pied d’œuvre depuis lundi soir. « C’est la plus la plus importante délégation économique tunisienne jamais venue au Qatar, se réjouit l’ambassadeur Slah Salhi. Par son nombre, mais aussi la qualité de ses membres et la variété des produits très recherchés par le marché local, ajoute-t-il. » Les groupes Loukil, Hamrouni, Amous, Ben Ayed, Lahmar, Makhloufi, Gahbiche, Mahjoub, Chahdoura et autres sont en effet représentés par leurs premiers dirigeants.
Première opération de grande envergure engagée par le ministre Behi depuis sa nomination récente à la tête du Commerce, elle bénéficie d’un appui substantiel du CEPEX. Sa directrice générale Aziza Htira et ses équipes ont mis le paquet. L’ambassade de Tunisie s’est entièrement mobilisée et l’appui assuré par un grand groupe privé, Economy Group, dirigé par un homme d’affaire qatari de premier plan, Abderrahmane Saliti, a été utile.
Tels des champions programmés pour gagner
Depuis lundi soir, l’Hôtel Rotana City Center (dirigé par le Tunisien Khaled Bouallègue) est devenu le quartier général du commerce tunisien. Arrivés par vol spécial de Tunisair, 130 dirigeants d’entreprises, hommes et femmes, échantillons, catalogues et matériels d’exposition sous les bras ont pris d’assaut la grande salle d’exposition pour préparer leurs stands. Le ministre Behi, n’hésitant pas à mettre la main à la pâte, leur prodiguait ses conseils. Quant à Aziza Htira, telle l'entraineur de l'équipe nationale, dopait ses champions en recommandations utiles pour gagner. Il faut dire que le marché qatari n’est guère facile à pénétrer. Non seulement la concurrence y est rude, mais aussi les exigences sont élevées. Bien conçue, soigneusement préparée et positionnée à un prix raisonnable, l’offre tunisienne y a toutes ses chances.
L’embargo commercial saoudien imposé depuis juin dernier au Qatar (représentant plus de 7,4 milliards de sollars en 2016) a motivé la prospection d’autres marchés émetteurs. La Turquie, qui a affiché son plein soutien politique et sécuritaire à l’Etat du Qatar a été la première à en profiter. D’autres lui ont emboîté le pas. De nombreux importateurs qataris à la recherche de marchés de substitution se sont intéressés à la Tunisie. Jusque-là, les produits tunisiens étaient timides à conquérir en grandes quantité le marché qatari. Hormis, les classiques dattes, agrumes et quelques autres fruits et légumes, ainsi que l’huile d’olive, nos exportations sont très limitées. A fin septembre 2017, elles n’ont pas dépassé les 25,8 millions de dinars pour des importations de 38,5 millions de dinars. C’est dire tout le potentiel offert.
Comme au marché central, l'industrie et les services en plus
Du poisson frais, aux fruits et légumes, mais aussi le lait, l’huile d’olive, les conserves, la pâtisserie, les détergents, les sanitaires et autres produits cosmétiques, la palette est large. S’y ajoutent la menuiserie aluminium, l’ingénierie, le consulting et de nombreux services. L’exposition tunisienne a su rapidement se monter dans un style certes sobre, mais attractif. Omar Behi était fier de conduire, mardi matin, le président de la toute puissante Chambre de Commerce et d’Industrie du Qatar, Khalifa ibn Jassem Al Thani, à travers les différends stands et de lui présenter les exposants.
Auparavant, ouvrant la manifestation commerciale tunisienne, le ministre a assuré que le gouvernement tunisien, soucieux de promouvoir les exportations sur le Qatar saura aplanir toutes les difficultés et trouver les solutions appropriées aux problèmes du transport, en termes de capacité, de flux continus et de coûts. C’est justement le vœu, non seulement des opérateurs tunisiens, mais aussi de leurs acheteurs qataris. Jusque-là, Qatar Airways, ne peut transporter en frêt que 30 palettes par vol (quotidien), alors que la demande est nettement supérieure. En attendant l’ouverture d’une ligner maritime, et surtout pour les produits frais, Tunisair sera sollicitée pour affréter des vols cargo.
En flux tendu, et grande qualité
Pour ce qui est du coût du transport, une subvention supplémentaire au titre du Foprodex (actuellement de près de 50%) est vivement souhaitée, de part et d’autre. « Nous y travaillerons, s’est engagé le ministre Behi.
Ces deux contraintes majeures débloquées, le reste n’est pas le plus difficile à réaliser. « Nous devons opérer en flux tendus, sélectionner rigoureusement chaque envoi et accorder une écoute totale aux partenaires qataris et aux consommateurs locaux, a affirmé le ministre du Commerce. Nos produits sont de qualité et très prisés, nous n’avons qu’à les bien marqueter. »
Pas une minute à perdre, alors que l’exposition connaît une bonne affluence d’acheteurs, le business forum de rendez-vous individuels, tenu dans une salle adjacente, enregistre des contacts jugés prometteurs. De premiers contrats, négociés à l’avance, sont déjà signés à cette occasion. Les agendas sont pleins, les rencontres se multiplient et se poursuivront jusqu’à mercredi après-midi, à l’hôtel, mais aussi à l’extérieur, dans les bureaux des compagnies qataris. Omar Behi, Aziza Htira et l’ambassadeur Slah Salhi croisent les doigts…
Taoufik Habaieb
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