Pourquoi Caïd Essebi a invité 4 députés avec lui à Washington
Washington DC – De notre envoyé spécial – Il tenait à ce qu’ils soient à ses côtés lors de la signature par John Kerry et Mohsen Marzouk du mémorandum d’entente pour un partenariat de longue durée. Dès le début de son voyage aux États- Unis, le président Béji Caïd Essebsi n’a cessé de multiplier les attentions personnelles à l’égard à ces 4 députés qu’il a invités à l’accompagner durant cette visite. Wafa Sayadi Makhlouf (Nidaa), Ali Bellakhoua (UPL), Riadh Mouakhar (Afek) et Oussama Seghaier (Ennahdha), en ont été ravis sans en comprendre toutes les raisons effectives. Un effet de show pour montrer l’entente scellée entre leurs quatre partis permettant de réunir une large majorité à l’Assemblée et de constituer un gouvernement? Un geste de courtoisie à l’adresse des élus de la Nation qui seront désormais à tour de rôle dans les voyages officiels ? Ou pour une autre raison qui trotte dans la tête du Président.
Béji Caïd Essebsi en a révélé le secret lors de sa rencontre mercredi matin à Blair House avec une douzaine de dirigeants de grandes compagnies américaines, conduits par la secrétaire d’Etat au Commerce, Penny Pritzker. Lorsqu’ils ont parlé de leurs attentes, principalement l’adoption des réformes urgentes, il a sorti sa grande réponse. « Personnellement, j’y veille et le gouvernement s’y emploie, commence-t-il par dire. Et si j’ai invité des députés à se joindre à ma délégation et assister à cette réunion, c’est pour que l’Assemblée accélère davantage l’examen des projets de loi qui lui sont proposés, en donnant la priorité aux réformes. »
Imaginez alors la tête des top managers américains, heureux de l’apprendre. « Bien joué ! et convaincant » lâche l’un d’eux.
Taoufik Habaieb
Photo Mohamed Hammi
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"Et si j’ai invité des députés à se joindre à ma délégation et assister à cette réunion, c’est pour que l’Assemblée accélère davantage l’examen des projets de loi qui lui sont proposés, en donnant la priorité aux réformes." Et vous trouvez ça bien ? Et la séparation des pouvoirs qui est de règle dans une démocratie ? Passée à la trappe ? Oui, sans aucun doute, c'est le retour de l'autocratie avec le président (ou plutôt ses sous-fifres puisqu'il ne gouverne pas) qui dicte à l'Assemblée des Représentants du Peuple ce qu'elle doit penser et faire. Donc, aucune discussion, votez ! votez bien ! et circulez, y'a rien à voir. Bref, c'est le retour total de l'ancien régime, celui instauré par Bourguiba au début des années 60 mais qui est tout à fait inadapté à l'époque actuelle. Pauvre Tunisie ! Avoir fait la révolution pour repartir aussitôt dans une autocratie où le bon peuple est invité à se taire pour laisser "ceux qui savent gouverner" penser et décider pour lui.
