News - 18.11.2012

Marzouki met en garde contre des agendas internes et externes qui menacent la Tunisie

Le président de la République, Moncef Marzouki, a mis en garde contre « des agendas tunisiens et non-tunisiens qui menacent la Tunisie », appelant la classe politique à œuvrer pour une concorde nationale, le gouvernement à faire respecter la loi et les Tunisiens à faire preuve de vigilance et de cohésion. Ouvrant la conférence débat du prédicateur salafiste Béchir Ben Hassen qu’il a invité samedi après-midi à la tribune du palais de Carthage, Marzouki est longuement revenu sur le décès des deux grévistes de la faim, Béchir Goulli et Mohamed Bakhti qu’il a qualifié de « véritable drame ». Après avoir salué leur mémoire, déclarant au nom de l’Etat assumer la responsabilité de leur décès, il a rappelé la décision prise pour la constitution d’une commission indépendante d’enquête et appelé à l’accélération de ses travaux.  

Déplorant cette grève de la faim et ses conséquences, il affirmé que nul ne peut exercer son chantage sur l’Etat pour échapper à la justice.
 
Marzouki a mis en garde contre l’amalgame entretenu entre certains actes violents et le salafisme et souligné le climat de peur et de terreur qui gagne de plus en plus les Tunisiens. « Bien que leur nombre soit réduit, les extrémistes religieux posent cependant une série de problèmes. D’abord pour l’image de la Tunisie à l’étranger, mais aussi de par l’implication de certains dans des conflits violents au Moyen Orient et au nord du Mali. 
 
Par ailleurs, le président de la République s’est insurgé contre  le laisser aller qui se propage dans différents secteurs faisant fi de l’autorité de l’Etat, pointant particulièrement du doigt l’émergence d’un enseignement religieux privé, non-conforme aux programmes de l’Education nationale. « Il est inacceptable dans une République civile de voir des écoles éduquer nos enfants dans une compréhension extrémiste de la religion, a-t-il souligné ».
 
Marzouki a longuement insisté sur le rôle de la famille, des jeunes, des oulémas, des prédicateurs et des médias pour œuvrer tous ensemble afin que le drame des deux grévistes de la faim ne se reproduise plus et, d’une manière plus large, cultiver l’esprit du dialogue, de la tolérance et de la citoyenneté.