News - 22.10.2012

La concurrence entre les chaînes de télévision s'exacerbe

La course à l’audimat justifie-t-elle la recherche à tout prix du sensationnel à laquelle se livrent les animateurs à la télévision ? En l’espace de 24 heures, on a eu droit le week end dernier à deux émissions  sur deux chaînes privées. D’abord, sur  Hannibal TV, l’animateur de l’émission dominicale, « Bidoun moujamala », a invité le très médiatique ministre en charge de la justice transitionnelle, Samir Dilou et Lotfi Abdelli. Connaissant le caractère impétueux de l’humoriste  et les problèmes qu’il a eus avec les salafistes pendant l’été dernier, le clash entre les deux hommes était prévisible. Il ne tardera pas à se produire. Lotfi Abdelli à l’adresse du ministre : « nous vous avons donné ce doigt (en levant son index par allusion au doigt imbibé d’encre indélébile lors des dernières élections). En contrepartie,  vous nous avez fait un doigt d’honneur (en dressant son majeur) ». Traduction libre de la réponse de  Samir Dilou : « vous nous avez  habitués à tels écarts de langage dans vos sketches  où vous tournez en dérision le sacré », avant de quitter le plateau.

La veille, Ala Chabbi invitait dans son talk show sur Ettounissia « klam ennès », l’artiste Bindirman et Bahri Zlassi qui avait fait parler de lui ces derniers temps en proposant d’abaisser l’âge du mariage pour les filles à 13 ans. Là aussi, on a eu droit à un échange « d’amabilités »  du genre : « tu es un chien », « je vais te casser la figure ». Les deux émissions étaient enregistrées. Dans le premier cas, l’animateur a eu la sagesse de supprimer les propos incongrus, alors que celui d’Ettounissia a tout gardé, cherchant le buzz.  

Quant à la chaîne nationale, elle a déjà trop affaire avec la retransmission des débats à l’Assemblée nationale constituante pour penser à se lancer dans cette course. On n'y compte plus les prises de bec entre les députés ou entre ces derniers et la présidence de l’assemblée. La dernière en date, ce lundi a mis aux prises un élu, Mouldi Zidi à la présidente de la séance, Mme Labidi qui a dû l'expulser de la salle. Dans le cas d’espèce, El Watanya est toute excusée : on ne peut pas l'accuser de chercher le sensationnel. La retransmission est en direct.