News - 22.10.2012

Un anniversaire à hauts risques?

Les uns l’attendent pour pavoiser, crier haut et fort qu’ils furent et restent les grands vainqueurs du premier scrutin démocratique et réellement pluraliste de l’histoire de la Tunisie, mais non sans en redouter les éventuels troubles. D’autres entendent le mettre à profit pour rappeler aux vainqueurs d’hier leur engagement non tenu d’achever la rédaction de la Constitution dans un délai d’un nom et donc pour contester leur légitimité. D’autres encore donnent de la voix sur les réseaux sociaux qui bruissent de leurs appels à « en découdre avec le pouvoir en place ».

Quel que soit le scénario envisagé, ce 23 octobre 2012 est en soi porteur de risques après des mois d’invectives et autres aménités échangées par les uns et par les autres. Pour parer à toutes les éventualités, le gouvernement a placé l’armée et les forces de sécurité intérieure en état d’alerte maximum, ce qui s’est traduit par le déploiement, très visible, de dispositifs de sécurités renforcés autour des bâtiments publics et des sites sensibles.

Pendant ce temps, la Troïka se prépare à fêter l’évènement avec le panache qu’elle veut lui donner. Le président d’Ennahdha est allé jusqu’à appeler les membres des Ligues de protection de la révolution, « les vrais artisans de la Révolution comme il aime répéter » à venir se joindre aux festivités prévues à Tunis. L’Assemblée nationale constituante tiendra, elle aussi, une séance plénière solennelle pour ainsi dire festoyer et montrer que la Constitution est bien en chantier avec le démarrage, le jour même, de sa discussion. Cependant, on ne sait pas encore s’il y aura des hôtes de marque, même si M. Béji Caïd Essebsi sera invité, ne serait-ce qu’en sa qualité d’ancien Premier ministre ayant assuré la passage en douceur de la première à la seconde étape provisoire de la transition démocratique.

En attendant, les Tunisiens retiennent leur souffle, en ne sachant pas trop de quoi ce 23 octobre sera fait.